(New York, 1 novembre 2001) - Avant la rencontre entre le Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo et le Président des Etats Unis, George W. Bush, Human Rights Watch presse le Président Bush de soulever le problème du récent massacre de civils commis par des soldats, dans l'état de Benue, au centre du Nigeria. Le Président Obasanjo doit rencontrer séparément le Président Bush et le Secrétaire d'Etat, Colin Powell, le vendredi 2 novembre pour discuter des mesures de lutte contre le terrorisme.
"Le programme de lutte contre le terrorisme ne doit pas empêcher le Président Bush de condamner les violations des droits humains commises par les forces de sécurité nigérianes," a déclaré Peter Takirambudde, directeur exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch. "Ne pas aborder ces affaires quelques jours seulement après le meurtre, par l'armée nigériane, de civils sans armes et la destruction de leurs maisons et de leurs biens enverrait un message dangereux quant à l'engagement des Etats Unis sur les droits humains au Nigeria."
Human Rights Watch a publié une déclaration le 25 octobre condamnant les actions de l'armée nigériane dans l'état de Benue. Les soldats se sont apparemment vengés du meurtre de 19 des leurs commis précédemment et attribué à un groupe armé. Les chiffres initiaux ont indiqué qu'au moins 100 personnes avaient été tuées dans les représailles lancées par l'armée à partir du 22 octobre. Mais sur la base d'informations reçues depuis, Human Rights Watch estime que le bilan réel des pertes civiles est susceptible d'être sensiblement plus lourd. La situation dans la région reste critique avec des dizaines de milliers de personnes déplacées suite à cette violence.
A ce jour, le Président Obasanjo n'a pas condamné les actions de l'armée. "Nous déplorons le fait que le gouvernement n'ait pas reconnu la gravité de ce qui s'est passé à Benue," a déclaré Takirambudde. "Si le gouvernement américain considère le Nigeria comme un allié proche, il se doit de condamner ces atrocités, d'encourager vivement le Président Obasanjo à enquêter sur ces évènements et à poursuivre en justice ceux qui en sont responsables."
