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Human Rights Watch condamne les massacres de civils perpétrés par les rebelles congolais et insiste sur la nécessité de préserve

(New York) — Human Rights Watch a aujourd'hui condamné le massacre, perpétré lundi par les rebelles tentant de supplanter le Président Laurent-Désiré Kabila, en République Démocratique du Congo (RDC), d'au moins 37 civils congolais, dont 5 prêtres et religieuses. L'organisation s'inquiète également des menaces, exprimées par les rebelles et reprises par divers organes de presse, de détruire les installations électriques du barrgae d'Inga, qui fournit en électricité la RDC et certains de ses voisins.

"Nous appelons le mouvement rebelle à ordonner qu'une enquête poussée soit menée, afin de déterminer qui sont les responsables du massacre et de les punir en conséquence," a déclaré Peter Takirambudde, directeur de la Division Afrique de Human Rights Watch.

Human Rights Watch a également appelé avec la plus grande insistance les rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie à autoriser le Comité International de la Croix-Rouge à se rendre dans les zones sous leur contrôle. L'organisation a, de plus, insisté auprès des rebelles pour que ceux-ci renoncent à détruire la centrale électrique d'Inga. "Le droit humanitaire international prévoit la protection des infrastructures nécessaires à la survie des populations civiles, notamment celles servant à assurer l'approvisionnement en nourriture des populations et les systèmes de distribution et de fourniture d'eau potable. Est également interdite la destruction de structures abritant des 'forces dangereuses', c'est-à-dire, entre autres, les barrages," a ajouté M. Takirambudde.

Human Rights Watch a obtenu de source confirmée des informations selon lesquelles, lundi soir, des rebelles ont rassemblé et procédé à l'exécution sommaire de villageois et missionnaires de la mission catholique de Kasika, dans la province du Sud-Kivu, à l'est du pays. Le massacre a apparemment été perpétré en guise de représailles à une attaque subie la veille par les rebelles.

D'autre part, les rebelles se sont emparés du barrage hydroélectrique d'Inga, dans les premières heures de leur offensive sur Kinshasa, lancée à partir de leurs bases du sud-ouest du pays. Depuis lors, ils ont à plusieurs reprises provoqué des coupures d'électricité dans la capitale, empêchant ainsi le bon fonctionnement des réseaux de distribution d'eau potable. Les hôpitaux et les fournitures médicales ont également été fortement affectés par ces coupures. Suite à l'entrée dans le conflit, aux côtés du gouvernement congolais, de militaires angolais et zimbabwéens, la situation militaire s'est mise à pencher fortement du côté des forces loyales au Président Kabila et de leurs alliés. Selon des informations publiées par un quotidien gouvernemental angolais, les rebelles retranchés sur le site d'Inga menancent aujourd'hui de détruire l'infrastructure du site si on ne leur permet pas de quitter leurs positions en toute sécurité.

Les rebelles, qui ont annoncé le 12 août la création du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, ont nommé un Commissaire à la justice et aux droits de l'homme et ont promis, à de nombreuses reprises, lors de rassemblements publics et par le biais de communiqués de presse, de restaurer la démocratie et le respect des droits de l'homme dans le pays. Human Rights Watch a appelé le Commissaire à enquêter sur le massacre de Kasika et à empêcher les militaires qui contrôlent les installations hydroélectriques d'Inga de mettre à exécution leurs menaces de destruction.

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