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Une attaque de drone détruit un immeuble résidentiel d’Odessa

L’arme explosive a tué 12 personnes, dont cinq enfants, dans cette ville ukrainienne

Un immeuble résidentiel lourdement endommagé lors d'une frappe de drone russe à Odessa, en Ukraine, le 2 mars 2024. © 2024 Reuters

Le 2 mars, Andriy Sidak s’est précipité vers l’immeuble où vivait sa sœur, craignant le pire.

Peu avant, un drone russe avait frappé un bâtiment situé dans un quartier nord d'Odessa, en Ukraine. Ce que Sidak a retrouvé, dans un nuage de poussière, étaient les décombres de ce qui était auparavant un immeuble résidentiel de neuf étages. Des témoins affirment que le drone a frappé le bâtiment au niveau du sixième étage, provoquant l'effondrement des dalles de béton des étages supérieurs, qui se sont écroulées sur les niveaux inférieurs.

Serhii Gaidarzhi regardait des secouristes qui recherchaient les corps de victimes parmi les décombres d’un immeuble résidentiel frappé par un drone russe à Odessa, en Ukraine, le 2 mars 2024. Sa femme Anna Gaidarzhi et leur fils Tymofii, âgé de quatre mois, ont été tués lors de cette attaque. © 2024 Andriy Sidak

Andriy Sidak a pu entrer dans ce qui restait de l'appartement où vivait sa sœur Anna Gaidarzhi avec son mari Serhii et leurs deux enfants, leur fille Lizzi, âgée de trois ans et leur fils Tymofii, âgé de quatre mois.

« Le salon…, où ils avaient un piano et un canapé, avait disparu. L’immense dalle de béton [qui s’était écroulée] bloquait la porte de la chambre où avaient dormi Anna et Tymofii », a expliqué Andriy Sidak. « Leurs corps étaient les derniers qui ont été retrouvés… au sous-sol. Ils sont morts alors qu’ils dormaient, ils ont été écrasés par les décombres. »

Serhii et Lizzi ont survécu.

Au total, 12 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées lors de cette attaque ; le plus jeune était Tymofii Gaidarzhi. La Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine a décrit cette attaque comme « l’incident le plus meurtrier pour les enfants [en Ukraine] depuis plus de neuf mois ».

Mykhailo Voitov, qui habitait au septième étage, a également été tué lorsque l’immeuble s’est effondré. En 2022, son épouse Angelina s’était réfugiée en Allemagne avec leur fille de 11 ans en raison des craintes liées à la guerre. Le couple était marié depuis 33 ans et, avant le début de la guerre, ne s'était jamais séparé pendant plus d'un jour.

« Notre fille a eu très peur », a déclaré Angelina après les funérailles de son mari. « Elle vient tout juste de commencer à s’habituer [à la vie en Allemagne]. Je ne sais pas quel impact la mort de son père aura sur elle. »

Les autorités ukrainiennes ont déclaré que les forces de défense avaient abattu sept autres drones lancés par les forces russes sur Odessa cette nuit-là, hormis le drone qui a frappé l’immeuble résidentiel. Human Rights Watch n'a pas été en mesure de déterminer si les forces ukrainiennes avaient tenté d'intercepter ce drone.

L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a tué et blessé des dizaines de milliers de civils ukrainiens. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, la plupart des victimes ont été tuées lors de l'utilisation d'armes explosives – telles que des missiles, des drones ou des obus d’artillerie – dans des zones peuplées. L’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées doit être évitée, en raison du risque accru d’impacts indiscriminés et souvent dévastateurs sur les civils et les infrastructures et, à long terme, sur la reconstruction post-conflit.

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