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Human Rights Watch partage les sentiments de colère, de douleur, d'empathie et d'inquiétude exprimées lors des manifestations qui se poursuivent aux États-Unis après le meurtre brutal et injustifié de George Floyd par la police, dernier exemple public de violences policières ayant mené à la mort d’un citoyen afro-américain.

Une foule de manifestants étaient assis dans la rue, près de la résidence du gouverneur du Minnesota (États-Unis) à Saint-Paul, le 1er juin 2020, afin de réclamer justice suite au décès de George Floyd. Le 25 mai, George Floyd, un Noir américain, est décédé lors d’une brutale interpellation policière à Minneapolis. © 2020 Photo AP / Julio Cortez

Human Rights Watch  documente de longue date et milite contre des agissements racistes, discriminatoires et abusifs de la police à travers le pays, et continuera de le faire. Triste ironie, ces manifestations coïncident avec le 99ème anniversaire du massacre racial de Tulsa de 1921, lorsqu'une foule de Blancs a tué plusieurs centaines de Noirs et rasé un quartier prospère (surnommé «Black Wall Street»), comme l’a rappelé avec force un récent communiqué du programme États-Unis de Human Rights Watch.

Aux États-Unis, les mécanismes permettant de tenir les policiers responsables de violations graves se sont révélés inefficaces, les encourageant à agir illégalement et en toute impunité. Comme le montre notre action à travers le monde, les graves exactions persistent en l’absence d’un système juridique qui traduise en justice les responsables. La famille de George Floyd mérite une justice rapide et véritablement équitable, à commencer par des enquêtes et des poursuites contre tous les policiers ayant participé à son meurtre.

Mais le meurtre de George Floyd dépasse la responsabilité individuelle de ces policiers : il s’inscrit dans le contexte d’un système d’application des lois qui ne traite pas tous les citoyens de manière égalitaire, ce qui permet donc que des vies de Noirs américains puissent parfois être sacrifiées. Comme Human Rights Watch l’a documenté de façon détaillée à Tulsa, les abus quotidiens perpétrés par la police, en particulier envers les Noirs, sont omniprésents, avec une fréquente escalade de la violence pouvant aller jusqu’au meurtre.

En outre, le gouvernement fédéral, les États et les autorités locales échouent à résoudre de manière adéquate les problèmes de société tels que la toxicomanie, le sort des sans-abri, les problèmes de santé mentale, la violence domestique et la pauvreté en recourant à des solutions directes, et confient à la police le soin de s’en occuper, ce qui mène à des conflits toujours plus nombreux avec les citoyens ordinaires. Cette priorisation dans l’application des lois ne résout pas, et exacerbe souvent, les problèmes de pauvreté. Le renforcement de la sécurité publique et du bien-être de tous dépend de la recherche de solutions qui n’échoient pas par défaut à la police et à la criminalisation.

Les événements des derniers jours mettent en évidence la nécessité pour les États-Unis d’examiner frontalement les antécédents historiques de racisme dans ce pays, dont l’impact est encore ressenti dans des institutions qui ne protègent pas de manière adéquate les Afro-Américains et d’autres minorités. Tant que ces causes profondes ne seront pas résolues, ces problèmes ne le seront pas davantage.

Enfin, les États-Unis ont besoin d’un leadership politique à tous les niveaux qui s’attaque aux disparités raciales dans le système juridique pénal et dans l’accès aux soins de santé, à l’éducation, au logement et à l’emploi, et qui œuvre à la réalisation de politiques respectueuses des droits individuels et à la reconnaissance de chacun comme membre à part entière de la famille humaine.

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