(Le Caire, le 26 octobre 2011) - La Ligue des États arabes (dite Ligue arabe) devrait exiger que le gouvernement syrien autorise l’envoi d’observateurs civils indépendants pour surveiller les actions des forces de sécurité face aux manifestations à travers le pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Une telle mesure constituerait une étape essentielle en vue de mettre fin à la violence en Syrie et à restaurer un climat de confiance, a ajouté Human Rights Watch.
Une délégation ministérielle arabe est attendue à Damas le 26 octobre, pour discuter de la possibilité d'un dialogue national entre le gouvernement syrien et l'opposition. La Ligue arabe devrait insister pour que le gouvernement syrien mette immédiatement fin à la violence contre des manifestants pacifiques et libère tous les prisonniers politiques, a souligné Human Rights Watch.
« L'initiative de la Ligue arabe, pour pouvoir être qualifiée de succès, doit garantir que les civils seront protégés », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Or, la seule façon de s'assurer de la protection de la population civile est de disposer sur le terrain d’observateurs dont la simple présence dissuadera vraisemblablement les forces de sécurité de faire un usage excessif de la force. »
La visite du 26 octobre fait suite à une réunion extraordinaire au siège de la Ligue arabe au Caire le 16 octobre, à l’issue de laquelle la Ligue a donné à la Syrie 15 jours pour entamer un dialogue avec l'opposition. Le gouvernement syrien a accepté de rencontrer la délégation de la Ligue arabe, mais a exprimé des réserves concernant cette initiative. Au moins 186 manifestants et autres résidents syriens ont été tués dans le pays depuis la réunion de la Ligue arabe tenue le 16 octobre, selon des militants syriens des droits humains.
Selon les Nations Unies, les forces de sécurité syriennes ont tué plus de 3.000 personnes, dont au moins 187 enfants, depuis le mois de mars, tout en arrêtant arbitrairement et torturé des milliers d'autres personnes. Human Rights Watch a documenté les violations systématiques, généralisées et flagrantes des droits humains par le gouvernement syrien, assimilables à des crimes contre l'humanité.
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