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Les États nigérians devraient protéger les filles en mettant fin au mariage d’enfants

Publié dans: allAfrica

  

Cette femme tenait une feuille avec le hashtag #ChildNotBride (« Enfant, non épouse ») lors d’une manifestation contre les mariages d'enfants, tenue à Lagos, au Nigeria, en juillet 2013. © 2013 AP Photo/Sunday Alamba

Plus de 10 millions d'enfants sont actuellement privés d’éducation scolaire au Nigeria, et la pandémie mondiale n'a fait que rendre plus difficile encore leur accès à l'école. Ceci a engendré des conséquences désastreuses pour de nombreuses filles, exposées au risque de devoir se marier.

Un récent rapport de la Banque mondiale a constaté que les mesures de confinement liées au Covid-19 ont accru la probabilité que les enfants ne retournent pas à l'école. Ceci est le cas en particulier dans le nord-ouest du Nigeria, qui affiche des taux élevés d'inégalité entre garçons et filles dans le domaine de l’éducation, ainsi que le plus grand nombre de mariages d'enfants dans le pays. L'enlèvement d'élèves est aussi une crise majeure en dans cette région.

En 2018, l'UNICEF estimait que 22 millions de filles et de femmes au Nigeria avaient été mariées avant l’âge de 18 ans, soit environ 40 % de tous les cas observés en Afrique occidentale et centrale.

Le gouvernement fédéral nigérian a promulgué la Loi sur les droits des enfants (Child Rights Act) en 2003, ainsi que la Loi sur l'interdiction de la violence à l'encontre des personnes (Violence Against Persons Prohibition Act) en 2015. Ces lois criminalisent certaines pratiques traditionnelles néfastes, notamment le mariage forcé et les mutilations génitales féminines.

Toutefois, bien que 26 des 36 États du Nigeria aient incorporé dans leur propre législation la loi nationale sur les droits des enfants, qui interdit le mariage des filles de moins de 18 ans, dix États dans le nord du pays ne l’ont pas encore fait. Dans ces dix États, où la loi islamique est généralement en vigueur, le mariage des enfants est une pratique qui demeure courante. Les législateurs et les chefs religieux de ces États citent souvent l'absence d'âge minimum requis par l’islam pour un mariage, afin de justifier les mariages précoces.

Or, le mariage des enfants est une question qui porte atteinte à l'égalité des sexes. Plus que jamais, il est important que tous les États du Nigeria adoptent et appliquent rigoureusement la loi sur les droits des enfants. Ils devraient en particulier s’assurer de la protection de toutes les filles et de leur accès à l'éducation, afin de lutter contre le fléau des mariages précoces.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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