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(New York) - Le Président chinois Hu Jintao, qui, le 7 juillet 2009, a brusquement quitté le sommet du G8 en Italie pour rentrer à Pékin à la suite des protestations ayant éclaté au Xinjiang, devrait rompre avec les anciennes pratiques et tenir compte des revendications des Ouïghours, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les analystes prévoient que Hu s'exprimera publiquement sur l'évolution de la situation dans les prochains jours.

Le gouvernement chinois n'a jamais reconnu les violations des droits humains dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, qui abrite 8 millions d'Ouïghours. Human Rights Watch a rassemblé des preuves de la restriction flagrante des droits religieux, politiques, linguistiques, économiques et à l'éducation dans la région (cf rapport en anglais).

« Il est de plus en plus évident que les Ouïghours et les Hans ont eu recours à la violence au cours de ces derniers jours », a indiqué Sophie Richardson, directrice Plaidoyer au sein de la division Asie de Human Rights Watch. « Mais le cycle de la violence reprendra si le gouvernement se refuse à admettre le rôle de ses politiques répressives dans l'atmosphère de ressentiment qui règne au Xinjiang. »

Le 5 juillet, les Ouïghours se sont rassemblés dans les rues de la capitale du Xinjiang, Urumqi, pour protester contre les abus du gouvernement chinois. Les circonstances dans lesquelles la manifestation a dégénéré restent incertaines, tout comme le nombre de manifestants ouïghours qui ont été tués par les forces de sécurité chinoises et le nombre de Hans qui ont été tués par les émeutiers ouïghours. Au 6 juillet, les autorités chinoises faisaient état de 156 morts et de plus de 800 blessés.

Depuis lors, les officiels chinois et les médias contrôlés par l'État ont accusé la dirigeante de la diaspora ouïghoure Rebiya Kadeer d'avoir organisé les manifestations, et ont affirmé leur intention d'exécuter toute personne impliquée dans les émeutes d'Urumqi. Bien que le gouvernement chinois ait autorisé les correspondants étrangers à rester dans la région (une réaction inhabituelle et positive), il a également fait en sorte de censurer les informations relatives aux manifestations dans le pays.

Des troubles similaires ont agité le Tibet en mars 2008. Suite à ces manifestations, le gouvernement chinois s'était  engagé à traiter toute activité illégale conformément à l'état de droit. Il n'en demeure pas moins que Human Rights Watch a reporté des centaines d'arrestations arbitraires et des dizaines de procès expéditifs avec un accès restreint à une assistance juridique, ainsi que plusieurs condamnations criminalisant une expression pacifique. Le gouvernement chinois a ensuite lancé une vaste campagne d'endoctrinement politique dans la région et des rapports crédibles relatant des cas de torture et de « disparitions » de Tibétains ont continué à voir le jour.

Human Rights Watch a appelé le gouvernement chinois à éviter de commettre la même erreur en garantissant aux manifestants ouïghours un accès à une assistance juridique de leur choix et à toutes les preuves les concernant et la possibilité de faire appel des verdicts prononcés contre eux.

Dans le cas où le gouvernement chinois ne satisferait pas à ces obligations, qui sont garanties par le droit international, le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies devrait engager une enquête sur les manifestations et leurs conséquences. L'Union européenne, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le Haut Commissaire aux droits de l'homme Navanethem Pillay et les États-Unis ont appelé chacune des parties au calme.

« Le président Hu a ici une occasion parfaite d'améliorer non seulement l'image de la Chine au point de vue international, mais de réellement apaiser la crise au Xinjiang », a ajouté Sophie Richardson. « Le premier pas serait de reconnaître qu'il y a un grave problème. »

Pour lire l'extrait du Rapport mondial de Human Rights Watch sur le Xinjiang (en anglais), veuillez cliquer sur le lien ci-dessous :

https://www.hrw.org/en/node/79301

Pour lire un communiqué concernant le rapport de Human Rights Watch, "Devastating Blows, Religious Repression of Uighur Muslims" (« Atteintes dévastatrices, la répression des musulmans ouïgours »), en anglais, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous :

https://www.hrw.org/en/news/2005/04/10/china-religious-repression-uighur-muslims

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