Lettres du Liban

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Cherbel a appelé à 18 heures. Il a parlé à notre fille. Elle était assise sur sa chaise haute. Il a dit : « Regarde papa, je suis dans le camion de pompiers. On va éteindre un incendie. »

J’ai senti cette chaleur très intense sur mon visage.

J’étais effrayée. Ils avaient l’air de dormir. Ou étaient-ils morts ?

Ma fille n’a que trois ans maintenant. Si elle me demande : «  Qui l’a tué ? » Que vais-je lui dire  Dois-je lui dire que je ne sais pas ? Que je ne sais pas qui l’a tué ? Que nous, au Liban, n’avons pas pu découvrir [la vérité] ? Non.

Cher Conseil des droits de l’homme. Nous comptons sur vous, car nous ne pouvons pas compter sur notre propre gouvernement.

Cher Conseil des droits de l’homme. En l’absence de vérité, nous ne pouvons pas aller de l’avant.

Le Liban attend.

Alors que des preuves impliquent de hauts responsables libanais dans l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth qui a tué 218 personnes, des problèmes systémiques sur les plans juridique et politique au Liban leur ont permis de ne pas avoir à répondre de leurs actes jusqu’à présent, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport rendu public aujourd’hui. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU devrait mandater une enquête, et les pays dotés de la loi Magnitski et de régimes similaires de sanctions pour les violations des droits humains et les crimes de corruption devraient sanctionner les fonctionnaires impliqués dans des violations continues qui ont abouti à l’explosion du 4 août et qui se sont efforcés d’entraver l’établissement des responsabilités.

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Graffiti at the damaged port area in the aftermath of a massive explosion in Beirut, Lebanon August 11, 2020.