Kenya : Victimes de crimes sexuels

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Wairimu V., 65 ans, a été violée par un groupe d'hommes dans un camp de personnes déplacées. Son mari la rend responsable de ce viol, et il la bat et l'insulte, y compris devant leurs enfants. Elle aimerait quitter ce mari abusif mais s'inquiète de ne pas pouvoir s'en sortir toute seule. Elle souffre de douleurs si sévères dans la jambe, le bas-ventre et le dos qu'elle doit prendre des médicaments anti-douleur de façon quotidienne ; elle a également de l'hypertension et des saignements vaginaux. De nombreuses survivantes de violences sexuelles ont toujours un besoin urgent de traitement médical et d'aide psychosociale. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
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Kamene F. devant sa maison dans un bidonville de Nairobi, avec son fils de 7 ans né à la suite d'un viol. Kamene a cessé d'aller à l'école après le viol. Le bureau d'enregistrement a refusé de délivrer un certificat de naissance à son fils et lui a demandé de fournir le nom du père, qu'elle ne connaît pas. Kamene élève également sa jeune sœur qui a été violée si brutalement que son cerveau a été endommagé – elle perd souvent connaissance et ne peut pas aller aux toilettes, se nourrir ou aller à l'école. Leur famille les a abandonnées quand ils ont appris les viols. © 2015 Samer Muscati / Human Rights Watch
Mwende T., 16 ans à l'époque, a été violée en janvier 2008 par un voisin qui disait qu'il l'aiderait à échapper aux jeunes maraudeurs. Quand elle est allée voir la police quelques jours après pour signaler le viol, un agent l'a accusé de mentir. Mwende a
Mwende T., 16 ans à l'époque, a été violée en janvier 2008 par un voisin qui disait qu'il l'aiderait à échapper aux jeunes maraudeurs. Quand elle est allée voir la police quelques jours après pour signaler le viol, un agent l'a accusé de mentir. Mwende a dû déménager quand l'homme qui l'a violée a menacé de la tuer après avoir appris qu'elle était allée voir la police. Les survivantes de violences sexuelles rencontrent des obstacles considérables quand elles essaient d'obtenir de l'aide des autorités et d'avoir accès à la justice. © 2015 Samer Muscati / Human Rights Watch
Fatma W., une jeune femme kényane avec son fils de 7 ans, né d'un viol. Fatma avait 17 ans quand elle a subi dans son domicile à Nairobi un viol collectif commis par trois hommes qui accusaient sa famille d’héberger des hommes appartenant à une tribu « e
Fatma W., une jeune femme kényane  avec son fils de 7 ans, né d'un viol. Fatma avait 17 ans quand elle a subi dans son domicile à Nairobi un viol collectif commis par trois hommes qui accusaient sa famille d’héberger des hommes appartenant à une tribu « ennemie ». Fatma a cessé d'aller à l'école suite au viol, et a expliqué que ses voisins stigmatisent son fils parce qu'il est né d'un viol. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Thomas N., 83 ans, a été agressé par un groupe de jeunes en janvier 2008. Ils ont battu et violé collectivement ses deux filles, qui sont décédées depuis suite à des problèmes de santé provoqués par les viols. Thomas s'occupe de certains de ses petits-enf
Thomas N., 83 ans, a été agressé par un groupe de jeunes en janvier 2008. Ils ont battu et violé collectivement ses deux filles, qui sont décédées depuis suite à des problèmes de santé provoqués par les viols. Thomas s'occupe de certains de ses petits-enfants. Les agresseurs l'ont également violemment battu, lui brisant presque toutes les dents et lui fracturant le crâne, pour le forcer à violer ses filles. Puis ils l'ont violé collectivement. Il a reçu de l'argent du gouvernement qui lui a permis d'acheter des terres et de construire une maison, mais souffre de problèmes de santé chroniques depuis l'agression. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Lucy G., 46 ans, une habitante de Nairobi, était mariée et avait un bon emploi. Mais tout cela a pris fin quand elle a subi un viol collectif en décembre 2007. Lucy a eu une attaque en 2012, qui a eu pour effet de limiter la mobilité de ses mains, et sa c
Lucy G., 46 ans, une habitante de Nairobi, était mariée et avait un bon emploi. Mais tout cela a pris fin quand elle a subi un viol collectif en décembre 2007. Lucy a eu une attaque en 2012, qui a eu pour effet de limiter la mobilité de ses mains, et sa capacité à marcher et travailler. Elle vit seule dans une maison d'une seule pièce dans un bidonville de Nairobi, et ne reçoit aucune aide de sa famille. Elle a souvent faim, et n'a pas d'argent pour se soigner correctement.  © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Regina W., 23 ans, a été violée en décembre 2007. Elle travaille désormais chez Grace Agenda, une organisation communautaire qui aide les survivantes de violences sexuelles.
Regina W., 23 ans, a été violée en décembre 2007. Elle travaille désormais chez Grace Agenda, une organisation communautaire qui aide les survivantes de violences sexuelles. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Jaqueline Mutere, 48 ans, marche sur une ligne de chemin de fer à Kibera, le plus grand bidonville du Kenya, qui a été l'un des épicentres des violences post-électorales. Elle a été violée en décembre 2007 par un homme qu'elle connaît. Elle élève désormai
Jaqueline Mutere, 48 ans, marche sur une ligne de chemin de fer à Kibera, le plus grand bidonville du Kenya, qui a été l'un des épicentres des violences post-électorales. Elle a été violée en décembre 2007 par un homme qu'elle connaît. Elle élève désormais sa fille née de ce viol, même si elle dit qu'il lui a été difficile de l'accepter. Jaqueline a créé Grace Agenda, une organisation communautaire qui aide les survivantes de violences sexuelles, en particulier les femmes qui sont confrontées à la difficulté d'élever des enfants nés de viols. Certains de ces enfants subissent stigmatisation, rejet et violences physiques et verbales de la part de parents proches ou éloignés et de la communauté au sens large, ainsi que des discriminations pour obtenir un certificat de naissance. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
John K., 48 ans, assis sur les marches en bois d'une maison dans le bidonville de Kibera. La typologie des violences sexuelles commises au cours des violences post-électorales de 2007-2008 au Kenya comprend le viol à grande échelle de femmes et de jeunes
John K., 48 ans, assis sur les marches en bois d'une maison dans le bidonville de Kibera. La typologie des violences sexuelles commises au cours des violences post-électorales de 2007-2008 au Kenya comprend le viol à grande échelle de femmes et de jeunes filles principalement, et d'hommes et de jeunes garçon dans une moindre mesure. John fait partie des rares survivants a avoir reçu un accompagnement professionnel à long terme au Centre de traitement des violences sexuelles de l'Hôpital National Kenyatta. La majorité des survivants n'ont bénéficié d'aucun accompagnement, ou d'un suivi insuffisant pour faire face aux conséquences des violences sexuelles et autres abus.  © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Atieno O., 36 ans, a été victime de viol à deux reprises. En 1992, elle a vu sa mère subir un viol collectif par un groupe d'hommes lors d'affrontements tribaux dans la vallée du Rift. Depuis, elle est souvent effrayée et a de fréquentes pertes de connais
Atieno O., 36 ans, a été victime de viol à deux reprises. En 1992, elle a vu sa mère subir un viol collectif par un groupe d'hommes lors d'affrontements tribaux dans la vallée du Rift. Depuis, elle est souvent effrayée et a de fréquentes pertes de connaissance. Elle a été violée à nouveau en décembre 2007 au cours des violences post-électorales. Elle n'a jamais parlé du viol à son mari mais affirme qu'il se montre soupçonneux et l'interroge encore pour savoir si elle a été agressée sexuellement au cours des violences. Elle a peur que s'il découvre la vérité, il la chasse et qu'elle ne soit plus en mesure d'entretenir leurs trois enfants toute seule. De nombreuses survivantes de violences sexuelles souffrent en silence et seules, sans le soutien des membres de leur famille qui les stigmatisent également, et les rejettent. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Wangechi N., 60 ans, a été violée par des hommes qu'elle ne connaissait pas en décembre 2007. Elle et sa famille ont été expulsésexpulsées de leur maison à Eldoret. Elle pose ici dans son potager, dans une zone où certaines familles expulsées de leurs mai
Wangechi N., 60 ans, a été violée par des hommes qu'elle ne connaissait pas en décembre 2007. Elle et sa famille ont été expulsées de leur maison à Eldoret. Elle pose ici dans son potager, dans une zone où certaines familles expulsées de leurs maisons pendant les violences post-électorales ont acheté des terres et reconstruit un foyer avec l'aide du gouvernement et des partenaires de développement du Kenya. Les efforts du gouvernement kényan pour indemniser les victimes des violences sont restés limités, et ont exclu de fait de nombreuses victimes de violences sexuelles. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Cheptoo M., une femme kényane aveugle, montre sa cane de marche pliée sur une table devant elle. Elle a été violée avec sa jeune sœur par deux agents de l'Unité des Services Généraux, chez elles dans un bidonville de Nairobi. Son mari s'est mis à la maltr
Cheptoo M., une femme kényane aveugle, sa cane de marche pliée sur une table devant elle. Elle a été violée avec sa jeune sœur par deux agents de l'Unité des Services Généraux, chez elles dans un bidonville de Nairobi. Son mari s'est mis à la maltraiter verbalement suite au viol, et a fini par la quitter. Cheptoo est également atteinte du VIH. Elle élève son propre enfant et quatre enfants de sa sœur, qui est morte en 2013, sans aucune aide familiale. Le plan kényan visant à développer un processus de réparations devrait comprendre une aide adaptée pour répondre aux besoins spécifiques des femmes, y compris liées à l'âge ou au handicap, aux conséquences économiques et psychosociales induites par le fait d'élever des enfants nés de viol, et prendre en considération les foyers dirigés par des enfants ou des femmes. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Sinapei P., 62 ans, se tient devant la tombe de son mari, chez eux dans la région de la Vallée du Rift au Kenya. Quand le mari de Sinapei a appris qu'elle avait été violée, il a refusé de continuer à dormir à ses côtés, l'a battue et insultée, l'a chassé
Sinapei  P., 62 ans, devant la tombe de son mari, dans la région de la Vallée du Rift au Kenya. Quand le mari de Sinapei a appris qu'elle avait été violée, il a refusé de continuer à dormir à ses côtés, l'a battue et insultée, l'a chassée de leur maison, et a ramené d'autres femmes chez eux. Il est décédé en 2014 et elle est très inquiète à l'idée que ses beaux-frères lui prennent ses terres et sa maison, et qu'elle n'ait plus d'endroit où vivre.  © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Maua E., 53 ans, dans la maison où elle a été réinstallée dans la Vallée du Rift. Maua est allés’est rendue au Centre hospitalier universitaire de référence de Moi pour être soignée deux jours après avoir subi un viol collectif, mais le personnel de santé
Maua E., 53 ans, dans la maison où elle a été réinstallée dans la Vallée du Rift. Maua s’est rendue au Centre hospitalier universitaire de référence de Moi pour être soignée deux jours après avoir subi un viol collectif, mais le personnel de santé s'est moqué d'elle et a retardé son traitement. Certaines femmes qui ont sollicité des soins médicaux suite à des violences sexuelles ont ainsi subi les moqueries du personnel de santé, ont été renvoyées sans traitement, ou se sont vues privées de certains bilans médicaux essentiels par des médecins qui semble refuser de soigner certaines personnes en raison de leur ethnie, ou qui banalisent l'expérience du viol. © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch
Nafula K., 46 ans, a été violée collectivement par quatre hommes avec trois autres femmes, en janvier 2008, alors qu'elle se trouvait dans un camp de personnes déplacées. Son mari la bat, l'insulte, et refuse de dormir à ses côtés. Sa famille a également
Nafula K., 46 ans, a été violée collectivement par quatre hommes avec trois autres femmes, en janvier 2008, alors qu'elle se trouvait dans un camp de personnes déplacées. Son mari la bat, l'insulte, et refuse de dormir à ses côtés. Sa famille a également été expulsée de leur maison au cours des violences post-électorales. Elle dit vouloir quitter son mari abusif mais souhaite d'abord que le gouvernement lui construise une maison, pour avoir un endroit où aller. De nombreuses survivantes de violences sexuelles subissent des violences physiques et verbales chez elles.  © 2015 Samer Muscati/Human Rights Watch

Portraits de victimes de violences sexuelles au Kenya, publiées en février 2016 à l’occasion de la parution d’un rapport de Human Rights Watch – incluant diverses recommandations adressées au gouvernement – au sujet de ce grave problème. Veuillez cliquer sur le lien ci-dessus à droite pour voir les photos et lire les courts témoignages.

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