(Paris, le 24 mars 2014) – Le président français François Hollande devrait publiquement adresser un message fort en faveur des droits humains au Président chinois Xi Jinping, a déclaré Human Rights Watch dans une lettre publiée aujourd’hui. C’est la première visite en France de Xi Jinping comme président de la Chine durant la semaine du 24 mars 2014.
« À l’occasion du 50ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, le Président Hollande devrait s’exprimer clairement sur les attentes de la France relatives à la nécessité pour la Chine de respecter les droits humains fondamentaux », a déclaré Jean Marie Fardeau, directeur France de Human Rights Watch. « Ces principes devraient être affirmés non seulement en privé, mais aussi publiquement. »
La lettre de Human Rights Watch invite en particulier le Président Hollande à :
- Interroger le Président Xi Jinping à propos de cas spécifiques de défenseurs des droits humains, notamment celui de Liu Xiaobo, Prix Nobel de la Paix 2010 actuellement emprisonné, et de Liu Xia, sa femme ; celui de l’économiste d’ethnicité ouïgoure Ilham Tohti ; et celui de l’avocat Xu Zhiyong ; et exprimer sa préoccupation sur le cas de Cao Shunli, défenseure des droits humains décédée le 14 mars dans un hôpital de Pékin à la suite de sa détention arbitraire en septembre ;
- Exprimer sa préoccupation à propos de la détérioration des situations des droits humains pour les minorités ethniques, en particulier au Tibet et au Xinjiang ; et
- Exprimer sa préoccupation à propos des initiatives entreprises depuis le début de la présidence de Xi Jinping visant à limiter la liberté d’expression, en particulier pour la société civile, les universitaires et les écrivains.
« Si les questions des droits humains sont absentes de la dimension publique de cette visite, cela adresserait un message totalement erroné aux personnes en Chine qui attendent de la France qu’elle joue un rôle de premier plan en faveur de l’amélioration des conditions des droits humains qui se détériorent en Chine », a conclu Jean-Marie Fardeau.