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Liban : Les partis politiques évitent les questions liées aux droits humains

Les élections de mai présentent pourtant l’occasion de renforcer les protections des droits fondamentaux

(Beyrouth, le 26 avril 2018) - Vingt-sept candidats et certains partis en lice aux élections législatives au Liban le 6 mai 2018 se sont engagés publiquement à mieux protéger les droits humains, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Toutefois, aucun des partis représentés dans l’actuel gouvernement n’a souhaité prendre de tels engagements publics en faveur de reformes dans dix domaines des droits humains évoqués dans une lettre de Human Rights Watch.

Trois nouveaux partis indépendants – Libaladi, Kelna Beirut et You Stink – ainsi que plusieurs candidats individuels se sont engagés à soutenir toutes les réformes proposées par Human Rights Watch. Le parti Kataeb, qui ne fait pas partie du gouvernement, s’est prononcé en faveur de l’ensemble des réformes, sauf celles liées aux droits des réfugiés.

« Il est très décevant qu'aucun des partis représentés au sein de l’actuel gouvernement libanais n'ait jugé bon de prendre des engagements fermes en faveur des droits humains », a déclaré Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les candidats aux législatives devraient promettre de prendre des mesures concrètes pour renforcer les droits humains au Liban s'ils sont élus. »

Élections législatives au Liban : quels candidats sont prêts à s’engager au sujet de questions liées aux droits humains ? Dix domaines clés identifiés par HRW : (Colonne de gauche) Liberté d'expression et de réunion - Torture - Crise des déchets - Tribunaux militaires - Droits des femmes.  (Colonne de droite) Droits des personnes handicapées - Orientation sexuelle et identité de genre - Droits des réfugiés - Justice et responsabilité pénale - Vie privée.

Les questions posées par Human Rights Watch concernaient dix domaines : les droits des femmes, la torture, la crise des déchets, la liberté d'expression et de réunion, les procès de civils, les droits des personnes handicapées, l'orientation sexuelle et l'identité de genre, les droits des réfugiés, la justice et la responsabilité pénale, ainsi que le droit au respect de la vie privée.

Les candidats devraient selon Human Rights Watch s'engager à adopter des lois établissant un cadre national de gestion des déchets. retirer les civils de la juridiction du tribunaux militaires ; créer un code civil relatif au statut personnel, de caractère facultatif et permettant de contracter un mariage civil; fixer l'âge minimum du mariage à 18 ans; et permettre aux femmes libanaises de transmettre leur nationalité à leurs enfants. Les candidats devraient aussi s’assurer que les travailleurs domestiques migrants bénéficient des protections codifiées par le droit du travail, et réformer le système de parrainage « kafala » ; veiller à ce que les enfants handicapés puissent recevoir une éducation de qualité; protéger le droit au respect de la vie privée en mettant un terme aux pratiques de surveillance arbitraire ; et créer une commission nationale indépendante chargée de faire avancer la justice dans l’affaire des victimes de disparitions forcées survenues lors de la guerre civile.

Les candidats devraient également s'engager à abroger les lois qui criminalisent la diffamation ou les propos critiques envers les fonctionnaires ou certains symboles, ainsi que l’article du code pénal qui criminalise les relations sexuelles consensuelles entre adultes. Les candidats devraient aussi publiquement soutenir le projet de création d'un Institut national des droits de l'homme, et s’engager à accorder un statut juridique temporaire aux réfugiés syriens qui se trouvent dans le pays, jusqu'à ce qu'ils puissent retourner en Syrie en toute sécurité.

Les dernières élections législatives au Liban ont eu lieu en juin 2009. Elle ont ensuite été reportées à trois reprises, ce qui a plus que doublé la durée des mandats des députés et déçu les espoirs des citoyens qui attendent depuis 2013 la possibilité de pouvoir élire leurs représentants. L’âge légal de vote étant de 21 ans au Liban, de nombreux citoyens ayant presque 30 ans n'ont jamais eu l'occasion d'élire leurs représentants parlementaires.

« Après un mandat de neuf ans, le Parlement n'a toujours pas enregistré de progrès en ce qui concerne plusieurs questions essentielles liées aux droits humains », a conclu Lama Fakih. « Les citoyens libanais devraient avoir la certitude que les candidats sont déterminés à se battre pour leurs droits. »

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Candidats qui se sont engagés en faveur de réformes concernant les 10 questions évoquées par HRW :

Levon Telvizian

Laury Haytayan

Yorgui Teyrouz

Joumana Haddad

Lucien Abou Rjeili

Gilbert Doumit

Paula Yaacoubian

Ziad Baroud

Alina Dakessian

Nouhad Yazbeck Doubler

Naji Kodeih

Nadine Itani

Ibrahim Mneimneh

Fatime Mouchref Hmasni

Hassan Sinno

Zina Majdalani

Marwan Al Tibi

Nadine Moussa

Josephine Zgheib

Layal Bou Moussa

Rima Hmayed

Yahya Mawloud

Ghada Eid

Candidats qui se sont engagés en faveur de réformes concernant certaines questions évoquées par HRW :

Ahmad al-Assad : engagement pris au sujet de toutes les questions sauf le système de la kafala.

Lina Hamdan : engagement pris au sujet de liberté d'expression, la crise des déchets, les droits des réfugiés, la torture, la vie privée, les droits des personnes handicapées, la justice et la responsabilité, et les droits des femmes.

Fifi Kallab : engagement pris au sujet de toutes les questions sauf celles concernant les réfugiés et la vie privée.

Riad Ghazali : engagement pris au sujet de toutes les questions sauf celle des droits des réfugiés.

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