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L’UE devrait prolonger ses sanctions contre les auteurs d’abus en RD Congo

Des responsables de haut rang continuent de bénéficier de l’impunité

Des policiers congolais se heurtent à des manifestants dans le quartier de Majengo à Goma, Nord-Kivu, République démocratique du Congo, le 28 décembre 2018. © 2018 Patrick Meinhardt/AFP/Getty Images

L’Union européenne va bientôt devoir décider de l’opportunité de prolonger les sanctions ciblées qu’elle a infligées à 14 personnalités de haut rang de la République démocratique du Congo responsables d’une violente répression et d’autres graves violations des droits humains. Elle devrait les prolonger.

Imposées en 2016 et 2017, ces sanctions, s’ajoutant aux sanctions prises par les États-Unis et par les Nations Unies, ont contribué à faire pression sur l’ex-président Joseph Kabila pour qu’il s’engage à quitter le pouvoir et à permettre la tenue d’élections après un retard de deux ans et de nombreuses effusions de sang. Toutefois, la répression politique s’est poursuivie à l’approche du scrutin et aussitôt après.

En dépit des préoccupations au sujet de la régularité de l’élection de 2018, à l’issue de laquelle Félix Tshisekedi a été déclaré président, la nouvelle administration a pris certaines mesures qui semblaient indiquer qu’elle aurait une approche plus constructive des questions relatives aux droits humains. Mais ces mesures initiales sont restées bien en deçà des changements qui seraient nécessaires pour mettre fin aux cycles de violence et d’impunité en RD Congo.

Un bon nombre des individus sanctionnés par l’UE n’ont plus les fonctions qu’ils occupaient lorsque les sanctions ont été mises en place. Certains ont été promus à des postes plus élevés, tandis que d’autres ont été affectés à des postes différents, de rang hiérarchique similaire. Certains sont en mesure de continuer à jouer un rôle dans les abus, mais de manière moins officielle.

Aucun des 14 individus sanctionnés n’a fait l’objet d’une enquête ou n’a été amené à répondre devant la justice de ses violations présumées des droits humains, et rien n’indique qu’ils vont se comporter différemment au sein d’une nouvelle administration.

Lever les sanctions maintenant serait un affront aux victimes de violations des droits humains en RD Congo. Cela signifierait que l’impunité peut continuer et cela pourrait encourager d’autres responsables de haut rang à commettre de graves abus à l’avenir. À l’inverse, prolonger les sanctions démontrerait que l’UE se tient prête à défendre la justice et agit en faveur du respect des droits de toutes les personnes en RD Congo.

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