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À Gaza, les coupures d’eau par Israël provoquent une crise de santé publique

Les autorités israéliennes devraient mettre fin au blocus, rétablir l’accès à l’eau et à l’électricité, et autoriser la livraison de carburant

Palestinians stand in line to get water in the city of Rafah in the southern Gaza Strip amid ongoing hostilities between Israeli forces and Palestinian armed groups, November 13, 2023.  © 2023 Abed Rahim Khatib/picture-alliance/dpa/AP Photo

Le blocus illégal de Gaza imposé depuis plus d'un mois par le gouvernement israélien s’est traduit par des coupures catastrophiques de l’accès à l’eau, à l’électricité et au carburant ; les livraisons de nourriture, d'eau et de fournitures médicales ont été très limitées. La pénurie d'eau potable a conduit des experts en santé publique a exprimer leurs « profondes inquiétudes » concernant le risque d’une épidémie imminente de maladies infectieuses – notamment des maladies d'origine hydrique comme le choléra et la typhoïde – à Gaza.

Le 11 novembre, le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déclaré : « Chaque petite fille et chaque petit garçon que j’ai rencontrés dans un abri de l’UNRWA [à Gaza] m’a demandé du pain et de l’eau. »

Après le 7 octobre [date de l’attaque menée par le Hamas], le gouvernement israélien a fermé les canalisations qui approvisionnaient Gaza en eau. Depuis, cet approvisionnement n’a repris que dans certaines zones du sud de Gaza ; une partie de l’eau est entrée via l’Égypte. Mais cette eau n’atteint pas toutes les zones, et n’est pas suffisante pour répondre aux besoins de la population de Gaza, qui dépend de plus en plus de l’approvisionnement en eau locale. Toutefois, selon l’ONU, plus de 96 pour cent de l’eau fournie localement à Gaza est « inapte à la consommation humaine ». Les installations de traitement des eaux usées et de dessalement ont été fermées à la mi-octobre en raison de pénuries de carburant et d’électricité, et sont actuellement pratiquement inopérables , selon l’Autorité palestinienne de l’eau.

Depuis le début du blocus, les pénuries d’eau et la contamination ont gravement entravé l’accès aux soins de santé, rendu des gens malades et ont déjà conduit à l’apparition de maladies, créant une crise de santé publique.

Les établissements de santé ne peuvent pas fonctionner sans eau potable. L’Organisation mondiale de la santé a indiqué que « les systèmes d’eau et d’assainissement endommagés et la diminution des produits de nettoyage ont rendu presque impossible le maintien des mesures de base de prévention et de contrôle des infections » dans les établissements de santé. La consommation d’eau contaminée a considérablement augmenté le risque d’infections bactériennes comme diarrhée, avec plus de la moitié des cas signalés chez les enfants de moins de cinq ans. Le 14 novembre, un médecin de l'hôpital al-Aqsa a indiqué à Human Rights Watch que le nombre de cas de déshydratation a enregistré une forte hausse, et que « le nombre de cas de gastro-entérite est incalculable ».

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a également exprimé sa vive inquiétude, avertissant que « le nombre de morts augmentera de façon exponentielle… si les enfants continuent de boire de l’eau insalubre, sans accès à des médicaments s’ils tombent malades ».

Le gouvernement israélien devrait immédiatement mettre fin au blocus de la bande de Gaza, une forme de punition collective constituant un crime de guerre ; il devrait aussi rétablir l'accès à l'eau et à l'électricité, et autoriser l'entrée à Gaza de la nourriture, de l'aide médicale et du carburant dont les habitants ont désespérément besoin., notamment via le passage frontalier à Kerem Shalom.

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