(Genève, le 11 novembre 2019) - La Russie devrait soutenir au lieu d’entraver les pourparlers diplomatiques sur les mesures à prendre face aux risques que posent les armes incendiaires pour les civils, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui.
Ce rapport a été publié conjointement par Human Rights Watch et pat la Clinique internationale des droits humains de Harvard Law School (IHRC), peu avant la tenue à Genève d’une conférence des Nations Unies sur le désarmement. Intitulé « Standing Firm against Incendiary Weapons » (« Adopter une attitude ferme contre les armes incendiaires »), ce court rapport de neuf pages souligne les lacunes de la législation internationale régissant les armes incendiaires. Ces armes peuvent infliger de graves brûlures, causer des dommages respiratoires et occasionner des traumatismes psychologiques. Ces armes sont aussi susceptibles de déclencher des incendies pouvant détruire les domiciles et autres biens civils.
« Il est regrettable que la Russie ait précédemment bloqué la tenue de discussions diplomatiques cette année au sujet des armes incendiaires », a déclaré Bonnie Docherty, chercheuse senior auprès de la division Armes à Human Rights Watch et auteure principale du rapport.
Les États parties à la Convention sur certaine armes classiques (CCAC) doivent examiner les questions relatives aux armes incendiaires, aux robots tueurs et à d'autres armes, lors d’une réunion qui se tiendra au siège européen des Nations Unies à Genève, du 13 au 15 novembre 2019. Lors de la précédente réunion annuelle tenue en novembre 2018, la Russie a empêché l’obtention d’un consensus sur une proposition pourtant largement soutenue, qui visait à poursuivre en 2019 les discussions consacrées aux armes incendiaires.
Au cours de l'année écoulée, l'alliance militaire russo-syrienne a fréquemment recouru à des armes incendiaires contre des zones civiles en Syrie, ou près de ces zones. La Syrie n’a pas adhéré au Protocole III de la CCAC, qui régit les armes incendiaires, mais la Russie y a souscrit.
En octobre, aux Nations Unies, le représentant diplomatique de la Russie a déclaré qu’il considérait le Protocole III de la CCAC comme suffisamment « efficace » pour empêcher que des armes à feu incendiaires ne causent des dommages aux civils.
Or, le Protocole III impose certaines restrictions à l’utilisation d’armes incendiaires, mais il n’offre pas de protection suffisante aux civils. En outre, la liste d’armes incendiaires contenue dans le Protocole exclut les armes à usages multiples, telles que celles au phosphore blanc.
Les munitions au phosphore blanc peuvent être principalement conçues pour fournir un écran de fumée ou un éclairage, mais elles peuvent aussi causer les mêmes graves blessures horribles que d’autres armes incendiaires, comme à Gaza en 2009.
Texte complet en anglais :
www.hrw.org/news/2019/11/11/russia-dont-block-action-incendiary-weapons
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La #Russie devrait cesser d’entraver les efforts visant à mieux contrôler les #armes #incendiaires, compte tenu des graves dangers pour les civils, selon HRW. https://t.co/znDcOZHdhl
— HRW en français (@hrw_fr) November 12, 2019