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Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU devrait mandater un expert pour surveiller la situation des droits humains en Russie

Les activistes appellent à un examen minutieux du bilan de la Russie en matière de droits humains

Les délégués sont assis lors de l'ouverture de la 41e session du Conseil des droits de l'homme, au siège européen de l'Organisations des Nations Unies à Genève, en Suisse, le 24 juin 2019. © 2019 Magali Girardin/Keystone via AP

Depuis plusieurs années, et plus particulièrement depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022, les dirigeants russes sont engagés dans une attaque massive contre les droits de leurs citoyens. Alors que le Kremlin renoue avec les attributs du passé totalitaire de la Russie, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies peut, cette semaine à Genève, envoyer un signal fort à la société civile russe, en lui montrant que ses appels à un examen international de la situation des droits humains ont été entendus.

Quelques jours après le début de la guerre, les autorités russes ont mis en place une série de mesures pour censurer toute dissidence publique et toute information indépendante sur le conflit. Plusieurs lois ont criminalisé les critiques et les informations sur la guerre, obligeant les médias indépendants à cesser leurs activités, à quitter le pays ou à s’exposer à de lourdes sanctions. Des milliers de personnes font désormais l’objet d’accusations administratives et des centaines sont poursuivies pénalement pour s’être exprimées, avoir porté les couleurs bleu et jaune du drapeau ukrainien ou avoir brandi une affiche vierge exprimant un sentiment anti-guerre. De nouvelles lois criminalisent la « coopération confidentielle » avec des États et des individus étrangers. rappellent l’interdiction, à l’époque soviétique, des contacts avec des étrangers, et des communications publiques pouvant être considérées comme contraires aux notions vaguement définies de sécurité nationale et d’intérêts nationaux. D’autres projets de lois répressifs sont également dans les tuyaux législatifs.

La série de lois sur la censure adoptées depuis mars est l'aboutissement d'une longue décennie de répression en Russie. Les lois sur les "agents étrangers" et les "organisations indésirables" ont été utilisées pour anéantir la société civile et criminaliser toute personne associée à des groupes indépendants. Avec le départ de la Russie du Conseil de l'Europe le mois dernier, les citoyens russes ont perdu un outil essentiel de soutien international et d’accès à la justice.

Depuis des mois, des militants russes - dont beaucoup ont été contraints à l'exil - et des groupes internationaux de défense des droits humains appellent les Nations Unies à intervenir et à établir un mandat de rapporteur spécial chargé de surveiller et de rendre compte de la répression exercée par les autorités russes sur les citoyens.

Cette semaine, un groupe de 26 pays a présenté une telle motion au Conseil des droits de l'homme. Il est essentiel que les membres du Conseil, y compris les démocraties d'Amérique latine et d'Afrique, soient solidaires des citoyens russes qui souhaitent faire valoir leurs droits, en votant pour cette résolution.

Le climat profondément répressif de la Russie a permis à ses dirigeants d'agir comme s'ils n'avaient pas à répondre des nombreux crimes de guerre et autres abus perpétrés par les forces russes dans le conflit brutal en Ukraine. Il est temps que tous les pays prennent la défense du peuple russe en soutenant la mise en place d'un observateur des Nations Unies chargé d'examiner, d'analyser et de dénoncer l'aggravation de la répression intérieure dans ce pays.

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