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L'année qui vient de s'écouler a été catastrophique pour la République centrafricaine. La Séléka, un groupe rebelle majoritairement musulman dont le nom signifie « alliance » en sango, a été chassée du pouvoir en décembre 2013. Elle s’était emparée du pouvoir seulement dix mois auparavant, et son règne avait été sanglant. Mais la nouvelle année n'a apporté aucun répit dans la violence.

L'année a été marquée par d'horribles meurtres commis sous prétexte de règlements de comptes. La Séléka a rapidement rétabli sa base militaire à Bambari, une ville du centre, d'où ses combattants ont tenté de contrôler l'est et le nord du pays. Les « anti-balaka », un groupe majoritairement chrétien animé par la haine des musulmans, a engagé de violentes représailles contre eux. À la fin de 2014, des milliers de civils avaient été tués par les deux camps, et plus de 800 000 personnes avaient été déplacées par le conflit. Environ la moitié, pour la plupart des musulmans, ont trouvé refuge dans des pays voisins. Lors de plusieurs missions de recherche, Human Rights Watch a documenté le contexte des crimes sanglants, et rassemblé divers éléments dans une présentation multimédia intitulée « Voyage au pays de la peur » (version anglaise « The Unravelling »).

Special Feature: Journey Through the Central African Republic Crisis



 

 

 

En janvier 2014, un gouvernement de transition, dirigé par la présidente par intérim Catherine Samba-Panza, a été nommé mais il a eu des difficultés à rétablir la sécurité. Un accord de cessez-le-feu signé en juillet par les factions impliquées dans le conflit a été dans une large mesure ignoré.

En avril, le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé le déploiement d'une mission de maintien de la paix, connue sous son acronyme MINUSCA, pour protéger les civils et faciliter l'accès de l'aide humanitaire. Le 15 septembre, cette force a pris le relais de la mission de l'Union africaine (UA), dont 4 800 militaires ont été intégrés en son sein, et a commencé à déployer des troupes supplémentaires. Environ 8 500 Casques bleus, sur les 11 800 autorisés au total, sont maintenant déployés. Environ 2 000 soldats français de maintien de la paix, autorisés par le Conseil de sécurité fin 2013, sont toujours dans le pays.

Les forces chargées du maintien de la paix ont-elles réussi à stabiliser la République centrafricaine? Pas encore. Elles ont désarmé de nombreux combattants, arrêté des commandants de milices, permis à des civils de se réfugier à l'intérieur de leurs bases, et ont fourni une protection à des personnes déplacées qui craignaient encore des représailles. Il s’agit de mesures importantes, mais de nombreux incidents violents se sont quand même déroulés à proximité de leurs bases.

La tâche difficile de reconstruire le pays, l'un des plus pauvres du continent africain, n'a pas encore été entamée. Le mieux que l'on puisse dire concernant l’année 2014 en République centrafricaine, c'est que cela aurait pu être encore pire. Mais il est difficile, et pas du tout agréable, d'imaginer comment.

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