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Kirghizistan : Des femmes et filles handicapées confrontées à la violence domestique

Le gouvernement devrait renforcer les mesures contre la discrimination, faire appliquer les lois existantes et réviser certaines d’entre elles

  • Au Kirghizistan, de nombreuses femmes et filles handicapées subissent divers abus – passages à tabac, négligence et humiliation – souvent aux mains de leurs proches
  • Le gouvernement a fait de la lutte contre la violence domestique une priorité, mais les lois ne prennent pas en compte les besoins particuliers des femmes et des filles handicapées, les exposant ainsi au risque de violence de manière continue.
  • Le Kirghizistan devrait aligner sa législation sur le droit international, faciliter l'éducation et l'indépendance financière des femmes et des filles handicapées, et améliorer la formation des fonctionnaires dans ce domaine.

(Berlin) – Au Kirghizistan, de nombreuses femmes et filles handicapées subissent divers abus – passages à tabac, négligence et humiliation – souvent aux mains de leurs proches, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. Le gouvernement kirghiz a pris des mesures positives ces dernières années pour lutter contre la violence domestique et défendre les droits des personnes handicapées, et devrait agir dès maintenant pour protéger les femmes handicapées contre ce type de violence.

Le rapport de 63 pages, intitulé «‘Abused by Relatives, Ignored by the State’: Domestic Violence against and Neglect of Women and Girls with Disabilities in Kyrgyzstan,” » (« “Maltraitées par des proches, ignorées par l'État” : Violences domestiques subies par des femmes et filles handicapées au Kirghizistan »), documente comment la violence perpétrée contre les personnes handicapées au Kirghizistan par des proches ou des partenaires reste souvent non signalée et non traitée en raison d'une discrimination généralisée, en particulier envers les femmes et les filles handicapées. Les familles ont souvent honte d’elles, et les tiennent à l’écart de toute vie sociale. Les forces de l’ordre et les organes judiciaires ignorent ou minimisent souvent les cas de violence signalés, et le manque de refuges et d’autres services pour les survivantes de violences domestiques handicapées entrave leur capacité à échapper aux abus.

« La lutte contre la violence domestique est depuis longtemps une priorité pour le gouvernement kirghize et la société civile, mais les lois ne prennent pas en compte les besoins particuliers des femmes et des filles handicapées, ce qui les expose au risque de violences continues », a déclaré Syinat Sultanalieva, chercheuse sur l'Asie centrale à Human Rights Watch et auteure du rapport. « Le Kirghizistan s'est engagé à promouvoir et à protéger les droits humains des femmes et des personnes handicapées et devrait tenir ses promesses. »

Deux lois importantes, visant d’une part à assurer les droits des personnes handicapées, et d’autre part à prévenir la violence domestique, ont été adoptées respectivement en 2008 et en 2017 ; mais elles ne contiennent pas de dispositions spécifiques pour protéger les femmes et les filles handicapées contre la violence domestique. Ces deux lois sont actuellement réexaminées par le Parlement.

Human Rights Watch a mené dans trois provinces du Kirghizistan des entretiens avec 56 personnes : des femmes et filles handicapées ayant subi des violences domestiques, des prestataires de services de soin, des dirigeants communautaires et des experts. Le rapport documente des cas de violences physiques, psychologiques et sexuelles, ainsi que des pressions économiques, infligées par des membres des familles de ces femmes et filles, ou de leurs partenaires ou anciens partenaires. Human Rights Watch a présenté les conclusions du rapport aux ministères concernés du gouvernement kirghize, et a intégré leurs réponses dans son rapport.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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