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Ces femmes indiennes travaillaient sur un chantier dans un village de l’État de Rajasthan en septembre 2022, dans le cadre d’un programme mis en place en vertu de la Loi Mahatma Gandhi sur la garantie de l’emploi rural (National Rural Employment Guarantee, NREGA). Les projets NREGA nécessitent un accès a l’Internet pour le pointage en ligne des horaires de travail, et le versement des salaires. © 2022 Jayshree Bajoria

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Au cours des cinq dernières années, l'Inde a coupé Internet plus que tout autre pays.

Les gouvernements étatiques utilisent les coupures Internet comme un moyen pour essayer d'affaiblir ou d'empêcher les manifestations. Ils ont également coupé Internet en réponse à des violences communautaires et à d'autres problèmes de maintien de l'ordre. Ils ont aussi utilisé les coupures comme une sorte de punition collective, par exemple lorsque les forces de sécurité estiment qu'elles ne bénéficient pas d'une aide suffisante du public dans la recherche d'un fugitif.

Elles ont même coupé Internet dans des quartiers entiers pour empêcher la tricherie lors d’examens dans les écoles et pour les emplois publics.

Le blocage des connexions par les autorités a des répercussions sur le quotidien de millions de personnes, en particulier celles qui vivent dans les zones rurales. Elles dépendent de l'accès à Internet depuis leur téléphone portable, que ce soit pour effectuer des opérations bancaires, payer des factures ou pour accéder à des documents officiels.

Une femme dalit du Rajasthan, âgée de 35 ans et mère de cinq enfants, a déclaré aux chercheurs dans le cadre d'un nouveau rapport : « Lorsque Internet est coupé, je n'ai pas de travail, je ne suis pas payée, je ne peux pas retirer d’argent de mon compte et je ne peux même pas recevoir de rations alimentaires. »

Les coupures Internet ont également un impact sur les politiques de protection sociale essentielles, comme la distribution de céréales subventionnées. Les gens doivent connecter leur carte de rationnement à un système d'identité biométrique, et les points de distribution de céréales exigent cette authentification - qui nécessite une connexion à Internet pour fonctionner.

Ces dernières années, le gouvernement s'est efforcé d'offrir de nombreux services en ligne. Il s'agit d'une grande initiative appelée « Digital India » (« l'Inde numérique »), qui vise à faire d’Internet un élément fondamental dans tous les aspects de la vie.

Il est donc étrange - et problématique du point de vue des droits humains - que les autorités continuent de couper Internet à répétition. D’un côté, elles ont rendu la connexion indispensable mais de l’autre, elles la rendent trop souvent impossible.

Internet est devenu trop important dans le quotidien des gens pour qu'il soit coupé sur un coup de tête ou comme une mesure d’ordre public par défaut.

Comme le dit ma collègue et experte Jayshree Bajoria : « Couper l'accès à Internet devrait être une mesure de dernier recours, pour autant que les gens ne soient pas privés de leurs moyens de subsistance et de leurs droits fondamentaux ».

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