Chaque année, à travers l’Afrique, des dizaines de milliers d’adolescentes doivent quitter l’école parce qu’elles sont enceintes ; elles subissent l’exclusion ou la discrimination. Tout au long de la pandémie de Covid-19, les grossesses chez les adolescentes se sont multipliées dans plusieurs pays africains. L’avenir de nombreuses filles est en jeu, et une réponse panafricaine est très nécessaire.
Le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (CADBE, ou ACERWC en anglais) de l’Union africaine se réunira cette semaine pour examiner le respect de la Charte africaine des droits et bien-être de l’enfant par quatre pays : la République du Congo, l’Érythrée, l’Ouganda et les Seychelles. En vertu de cette charte, ces quatre pays ont l’obligation de protéger le droit des filles à l’éducation et de veiller à ce que celles qui tombent enceintes puissent rester scolarisées.
Au cours de cette session, le Comité aura une opportunité de premier plan d’examiner la manière dont ces pays traitent les élèves enceintes ou mères adolescentes et si leurs lois et politiques entravent ou au contraire garantissent leur accès à l’éducation.
Plus de 30 gouvernements africains ont adopté des mesures qui garantissent le droit des adolescentes à rester scolarisées pendant leur grossesse et leur maternité, mais Human Rights Watch a constaté que les niveaux de protection et de mise en œuvre varient. Les gouvernements manquent souvent de directives claires sur la manière dont ces élèves peuvent poursuivre leur éducation ou ont des politiques de réintégration conditionnelle, entraînant une application irrégulière.
Par exemple, en Ouganda, les filles doivent obligatoirement prendre un congé de maternité lorsqu’elles sont enceintes d’au moins trois mois. Elles ne sont autorisées à reprendre l’école qu’au bout d’un an, lorsque leur enfant est âgé d’au moins six mois, quelle que soit leur situation personnelle.
Certains pays africains, comme la République du Congo, ne disposent pas de protections explicites relatives au maintien de la scolarisation des filles enceintes ou des mères adolescentes, mettant ainsi en péril la vie et l’avenir de milliers de filles. Ces gouvernements doivent prendre des mesures proactives pour garantir le droit à l’éducation de ces élèves, notamment en adoptant des politiques conformes aux droits de la personne afin de s’assurer que les élèves puissent rester à l’école aussi longtemps qu’ils le souhaitent et reprendre leur cursus dans des écoles publiques, sans avoir à subir des procédures complexes de déscolarisation et de réintégration.
Toutes les filles ont droit à l’éducation, quel que soit le stade de leur grossesse ou de leur maternité. La session du Comité est une occasion de rappeler aux gouvernements africains de veiller à la protection de ce droit.
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