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Israël/Golan : La nouvelle politique américaine reflète un mépris à l’égard des droits des résidents

Les habitants syriens de ce territoire occupé sont toujours protégés par le droit international humanitaire

Le président américain Donald Trump (peu avant son élection en novembre 2016) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, photographiés à New York le 25 septembre 2016. © 2016 Kobi Gideon/Government Press Office (GPO) via Reuters

(Jérusalem, le 25 mars 2019) – La décision de l'administration Trump de nier la réalité de l'occupation par Israël du plateau du Golan ignore les protections juridiques qui s’appliquent aux habitants syriens de ce territoire en vertu du droit international humanitaire, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Dans un contexte de violations perpétrées par Israël dans cette zone, les résidents syriens ont besoin de ces protections, notamment en ce qui concerne l’interdiction selon le droit international de la construction de colonies, et de l’exploitation de ressources naturelles par la puissance occupante.

Dans un tweet du 21 mars 2019, le président américain Donald Trump, a annoncé la décision imminente des États-Unis de reconnaître la souveraineté légale d’Israël sur le plateau du Golan, territoire revendiqué par la Syrie et qui est occupé par Israël depuis la guerre de juin 1967 (« Guerre de Six Jours »).

« Le président Trump semble prêt à porter un grand coup au droit international qui protège les habitants du Golan occupé », a déclaré Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Cette décision risque d’inciter d'autres pays qui occupent des territoires à affermir leur contrôle sur ces territoires, à développer leur propre politique de colonisation et à piller les ressources des terres occupées. »

En 1981, le gouvernement israélien a pris la décision d’appliquer de manière unilatérale ses propres lois dans la région du plateau du Golan. Ceci correspondait à une annexion de facto que le Conseil de sécurité des Nations Unies a qualifiée dans sa résolution 497 de « nulle et non avenue, et sans effet juridique international ». Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a réaffirmé en mars 2019 que le plateau du Golan est un territoire « occupé », tel que le définit le droit international.

Les habitants du plateau du Golan - soit près de 27 000 Syriens - sont considérés comme des « personnes protégées » en vertu des lois de l'occupation,. Le droit international humanitaire interdit à Israël, en tant que puissance occupante, de procéder au « transfert d’une partie de sa propre population civile » dans le territoire occupé, ou d’y détruire des biens, sauf dans des cas ou de telles mesures seraient rendues « absolument nécessaires » par des opérations militaires.

Le président du parlement israélien (Knesset) a accueilli l’annonce de la reconnaissance américaine de l'annexion du Golan en tant que « premier pas important » vers la reconnaissance de la souveraineté israélienne en Cisjordanie.

Selon l’organisation de défense des droits humains al-Marsad, basée au Golan, les autorités israéliennes y ont établi 34 colonies de peuplement habitées par au moins 26 000 colons israéliens, en violation du droit international humanitaire.

L'Union européenne – ainsi qu’individuellement des pays européens dont l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni – ont récemment réaffirmé leur point de vue selon lequel le plateau du Golan est un « territoire occupé ».

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2019/03/25/golan-expected-us-policy-shift-reflects-disdain-rights

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