(Jérusalem, le 25 mars 2019) – La décision de l'administration Trump de nier la réalité de l'occupation par Israël du plateau du Golan ignore les protections juridiques qui s’appliquent aux habitants syriens de ce territoire en vertu du droit international humanitaire, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Dans un contexte de violations perpétrées par Israël dans cette zone, les résidents syriens ont besoin de ces protections, notamment en ce qui concerne l’interdiction selon le droit international de la construction de colonies, et de l’exploitation de ressources naturelles par la puissance occupante.
Dans un tweet du 21 mars 2019, le président américain Donald Trump, a annoncé la décision imminente des États-Unis de reconnaître la souveraineté légale d’Israël sur le plateau du Golan, territoire revendiqué par la Syrie et qui est occupé par Israël depuis la guerre de juin 1967 (« Guerre de Six Jours »).
« Le président Trump semble prêt à porter un grand coup au droit international qui protège les habitants du Golan occupé », a déclaré Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Cette décision risque d’inciter d'autres pays qui occupent des territoires à affermir leur contrôle sur ces territoires, à développer leur propre politique de colonisation et à piller les ressources des terres occupées. »
En 1981, le gouvernement israélien a pris la décision d’appliquer de manière unilatérale ses propres lois dans la région du plateau du Golan. Ceci correspondait à une annexion de facto que le Conseil de sécurité des Nations Unies a qualifiée dans sa résolution 497 de « nulle et non avenue, et sans effet juridique international ». Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a réaffirmé en mars 2019 que le plateau du Golan est un territoire « occupé », tel que le définit le droit international.
Les habitants du plateau du Golan - soit près de 27 000 Syriens - sont considérés comme des « personnes protégées » en vertu des lois de l'occupation,. Le droit international humanitaire interdit à Israël, en tant que puissance occupante, de procéder au « transfert d’une partie de sa propre population civile » dans le territoire occupé, ou d’y détruire des biens, sauf dans des cas ou de telles mesures seraient rendues « absolument nécessaires » par des opérations militaires.
Le président du parlement israélien (Knesset) a accueilli l’annonce de la reconnaissance américaine de l'annexion du Golan en tant que « premier pas important » vers la reconnaissance de la souveraineté israélienne en Cisjordanie.
Selon l’organisation de défense des droits humains al-Marsad, basée au Golan, les autorités israéliennes y ont établi 34 colonies de peuplement habitées par au moins 26 000 colons israéliens, en violation du droit international humanitaire.
L'Union européenne – ainsi qu’individuellement des pays européens dont l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni – ont récemment réaffirmé leur point de vue selon lequel le plateau du Golan est un « territoire occupé ».
Communiqué complet en anglais :
www.hrw.org/news/2019/03/25/golan-expected-us-policy-shift-reflects-disdain-rights
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Tweets
#US #Israël #Golan : La décision unilatérale de l'administration Trump de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan bafoue le droit international qui s'applique à tout territoire occupé, selon HRW. https://t.co/O8HNgIkN5j
— HRW en français (@hrw_fr) 25 mars 2019
Le statut du Golan "inchangé" pour l'ONU après la décision américaine
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) 25 mars 2019
https://t.co/I1eUrXovua pic.twitter.com/tuvqqitcbJ
Paris : la souveraineté d’Israël sur le #Golan «contraire au droit international» https://t.co/Mibos50HCw via @timesofisrael
— HRW en français (@hrw_fr) 25 mars 2019
Golan : à l'ONU, 5 pays européens rejettent la décision américaine https://t.co/XjH6B45Xzz pic.twitter.com/XiLE7JEqeg
— L'Obs (@lobs) 26 mars 2019
USA/Golan : La politique US reflète un mépris à l’égard du droit international, selon HRW. https://t.co/BXTkAThgxe via @tunistribune #Droitinternational #Golan
— HRW en français (@hrw_fr) 27 mars 2019
RT @KenRoth Dir @hrw : L’annonce que les États-Unis ne considèrent plus les #colonies #israéliennes comme illégales ne peut pas effacer le droit international, selon lequel ces colonies constituent un #crimedeguerre. À lire: l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève. pic.twitter.com/5VTfpW5wGC
— HRW en français (@hrw_fr) November 19, 2019