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RD Congo : La réponse au virus Ebola doit être respectueuse des droits humains

Un document de HRW traite de la protection, de la mise en quarantaine et de la transparence

Des fonctionnaires du ministère de la Santé congolais transportent le premier lot de vaccins expérimentaux contre le virus Ebola à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 16 mai 2018. © 2018 Kenny Katombe/Reuters

(Kinshasa) – Le gouvernement de la République démocratique du Congo devrait faire en sorte que les droits humains soient protégés dans le cadre des efforts pour contrôler la récente épidémie d’Ebola, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui en diffusant un document sous forme de questions et réponses au sujet de la réplique apportée au virus. Depuis 1976, plus de 800 personnes sont mortes en RD Congo lors de huit précédentes apparitions du virus Ebola.

Le gouvernement et ses partenaires internationaux devraient prendre des mesures efficaces pour contenir le virus Ebola, protéger les personnes présentant un risque élevé de contracter le virus et s’assurer que les personnes affectées reçoivent des soins.

« La protection des droits humains est essentielle dans une réponse à l’épidémie d’Ebola », a déclaré Diederik Lohman, directeur de la division Santé et droits humains à Human Rights Watch. « Les limites imposées à la liberté de déplacement et les autres mesures susceptibles de restreindre les droits fondamentaux devraient être légales, nécessaires et proportionnées. »

Le gouvernement congolais devrait limiter le recours aux mises en quarantaine, faire de la protection des prestataires de santé et des femmes une priorité et assurer une supervision et un suivi effectifs des efforts pour enrayer l’épidémie, a déclaré Human Rights Watch.

Selon le droit international humanitaire, les mises en quarantaine ne doivent être imposées qu’en conformité avec la loi, leur nécessité pour contenir le virus doit être prouvée et elles doivent être le moins intrusives possible. Human Rights Watch a relevé que les mises en quarantaine imposées lors de l’épidémie de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest n’avaient pas toujours respecté ces normes, car elles n’avaient souvent pas été basées sur des preuves scientifiques, elles avaient été appliquées trop largement et de manière arbitraire.

La réponse du gouvernement et de ses partenaires internationaux devrait être basée sur une mobilisation sociale mettant l’accent sur l’expansion des connaissances au sujet du virus Ebola et sur une limitation volontaire des déplacements, combinées à l’apport d’un soutien social aux personnes affectées, a déclaré Human Rights Watch.

Les prestataires de soins de santé en RD Congo sont très susceptibles d’être exposés à un risque accru d’infection par le virus Ebola, car le système de santé est en manque de ressources et ces prestataires sont souvent sous-payés, quand ils sont payés. Lors de l’épidémie en Afrique de l’Ouest, de nombreux prestataires de soins de santé sont morts de la maladie, ce qui a entravé les efforts pour la contenir. 

La peur suscitée par Ebola a également provoqué de multiples attaques contre les prestataires de soins de santé en Afrique de l’Ouest. Le gouvernement et ses partenaires internationaux devraient s’assurer que les prestataires locaux de soins de santé soient équipés de manière adéquate et protégés contre le virus Ebola, ainsi que contre d’éventuelles agressions physiques.

En raison de leurs rôles traditionnels de soignantes, de sages-femmes et de professionnelles de la santé, les femmes sont également susceptibles d’être davantage exposées au risque de contracter le virus Ebola en RD Congo, comme elles l’étaient lors de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. Des mesures spécifiques devaient être prises pour faire face à ces vulnérabilités particulières, notamment en incluant les femmes dans la mise au point de la réponse.

Les partenaires internationaux de la RD Congo devraient prendre des mesures afin de superviser la réponse. Ces dernières années, le gouvernement congolais a brutalement réprimé toute dissidence et réduit les droits civils et politiques fondamentaux. Les forces de sécurité ont tué plus de 300 personnes lors de manifestations essentiellement pacifiques depuis 2015 et en ont arrêté des centaines d’autres, tandis que le gouvernement a exercé une répression à l’encontre des médias et des organisations non gouvernementales.

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