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Au Mali, l’accord de paix prend fin

Les parties belligérantes devraient respecter le droit international humanitaire

Des représentants du mouvement de l’Azawad assistent à la signature de l’accord de paix négocié par l’Algérie à Bamako, au Mali, le 20 juin 2015. © 2015 Habibou Kouyate/Getty Images

La junte malienne a annoncé hier la fin d’un accord de paix signé en 2015 avec des groupes séparatistes armés. Si les combats venaient à s’intensifier, il est essentiel que les parties belligérantes respectent le droit international humanitaire – le droit de la guerre – et protègent les civils des dangers liés aux opérations militaires.

Dans une déclaration lue à la télévision nationale, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement militaire malien, a affirmé l’« inapplicabilité absolue » de cet accord de paix en raison du « changement de posture » d’autres signataires ayant commis des « actes terroristes », ainsi que des « actes d’hostilité » de la part du gouvernement algérien, principal médiateur de l’accord, que les autorités maliennes accusent d’accueillir des « terroristes » présumés.

En juin 2015, le gouvernement malien et une coalition de groupes armés issus principalement de l’ethnie touareg basés dans le nord du Mali, appelée Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ont signé un accord sous la médiation des Nations Unies afin de rétablir la paix dans le pays, après trois années d’affrontements. L’accord est intervenu après que les rebelles touaregs avaient lancé une violente campagne d’indépendance en 2012 contre le gouvernement malien, l’accusant de marginaliser leur région, qu’ils appellent Azawad, et appelant à une plus grande autonomie.

L’accord a commencé à s’effriter en août 2023 quand les hostilités ont repris entre les rebelles et les forces armées maliennes, assistées par des combattants du groupe Wagner, une société de sécurité militaire ayant des liens avec la Russie, dans le nord du Mali. Ces combats ont culminé en décembre lorsque le gouvernement a annoncé avoir repris le contrôle de la ville de Kidal, un bastion de la rébellion touareg, dans le nord du pays. Les médias ont fait état de civils, y compris d’enfants, tués lors de frappes de drones militaires sur Kidal, qui ont en outre contraint plus de 11 500 personnes à fuir leurs foyers.

Des habitants ont indiqué à Human Rights Watch qu’ils craignaient d’être pris en étau entre les deux camps.

Ces derniers mois ont vu une recrudescence des attaques perpétrées par des groupes islamistes armés à travers le Mali. Alors que les Casques bleus de l’ONU, déployés dans le pays en 2013, achèvent leur retrait à la demande de la junte, la surveillance des droits et l’établissement des responsabilités pour les abus commis par les forces de sécurité suscitent de profondes inquiétudes.

Les parties au conflit au Mali devront prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire au minimum les préjudices causés aux civils, et mettre fin aux attaques illégales contre les populations et les biens civils. Avec ou sans accord de paix, la menace pour les civils au Mali reste sérieuse.

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