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Des manifestants bahreïniens tenaient des affiches demandant la libération de l’activiste emprisonné Abdulhadi al-Khawaja lors d’un rassemblement à Jidhafs, dans le nord de Bahreïn, le 6 avril 2012. © 2012 AP Photo/Hasan Jamali

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein. 

Si vous voulez savoir à quoi ressemblent la persévérance et le courage, ne cherchez pas plus loin que Maryam al-Khawaja.

Jour après jour, année après année, cette défenseuse des droits humains bahreïno-danoise s'est battue pour la libération de son père et d'autres défenseurs de la démocratie emprisonnés à tort à Bahreïn. Aujourd'hui, elle met encore sa liberté en danger en se rendant à Bahreïn, où elle risque d'être arrêtée, maltraitée et emprisonnée pour plusieurs anné.

Son père, Abdulhadi al-Khawaja, est le co-fondateur du Gulf Center for Human Rights et du Bahrain Center for Human Rights. Comme sa fille, il possède la double nationalité bahreïnienne et danoise. Il a été arrêté en 2011 pour son rôle dans les manifestations en faveur de la démocratie à Bahreïn et purge une peine de prison à perpetuité à l'issue d'un procès ridiculement inéquitable.

Bien qu'il soit le plus connu des prisonniers politiques de Bahreïn, Abdulhadi al-Khawaja est loin d'être le seul à être derrière les barreaux pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique.

La répression et la brutalité du gouvernement bahreïnien sont bien connues. Il réduit au silence l'opposition politique dans le pays et interdit les médias indépendants depuis des années. Les autorités ont arrêté, poursuivi et harcelé des défenseurs des droits, des journalistes et des dirigeants de l'opposition, parfois uniquement à cause de leurs publications sur les réseaux sociaux.

Les conditions de détention dans les prisons où ils jettent ces innocents sont exécrables, et les autorités en refusent l'accès aux observateurs indépendants des droits humains et au rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture.

Au cours de ses 12 années d'emprisonnement, M. al-Khawaja a été soumis à de graves tortures psychologiques, physiques et sexuelles. Les autorités bahreïniennes ont, à plusieurs reprises, refusé à cet homme de 62 ans des soins de santé vitaux, malgré des problèmes cardiaques qui mettent sa vie en danger.

Le 9 août, il a entamé une grève de la faim pour réclamer l'accès à des soins médicaux spécialisés. Et là encore, il est loin d'être le seul.

Plus de 400 détenus de la plus grande prison du pays ont entamé une grève de la faim le 7 août pour protester contre leurs conditions de détention et le refus de soins de santé. Le mouvement a pris de l'ampleur : au 30 août, plus de 800 personnes étaient en grève de la faim – sans oublier qu’une grande partie de ces personnes n'auraient jamais dû être incarcérées.

Au péril de sa vie, Maryam al-Khawaja a décidé de se rendre à Bahreïn afin d’attirer l'attention sur le sort de son père et de tant d'autres défenseurs pacifiques des libertés fondamentales.

Parallèlement cette semaine, le prince héritier de Bahreïn, Salman bin Hamad al-Khalifa, se rend à Washington. Cette visite officielle est, selon le Washington Post, « destinée à démontrer que les États-Unis restent puissants dans le golfe Persique ». Bahreïn, souligne le journal, abrite la 5ème flotte de l'US Navy, ce qui, note-t-il, « donne à Washington un moyen de pression » dans le cas d'al-Khawaja et d'autres.

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