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« Questions-réponses » sur les Afghan·e·s fuyant les talibans

Un programme global de réinstallation des réfugié·e·s est nécessaire de toute urgence

Des femmes afghanes ayant fui leur province dans le nord du pays, photographiées parmi des tentes mises en place dans un parc public à Kaboul, Afghanistan, le vendredi 13 août 2021. Deux jours plus tard, le dimanche 15 août, les talibans ont saisi le contrôle de la capitale. ©2021 AP Photo/Rahmat Gul

(New York, le 9 septembre 2021) – Tous les gouvernements devraient veiller à ce que les Afghan·e·s menacé·e·s de persécution aient la possibilité de demander l’asile, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui dans un nouveau document « questions-réponses ».

Ce document, intitulé « Quel avenir pour les Afghan·e·s fuyant les talibans ? », analyse les obligations juridiques et l’éventail des options politiques disponibles pour les gouvernements face à l’afflux d’Afghan·e·s qui craignent un retour forcé vers leur pays d’origine. Les pays voisins de l’Afghanistan devraient autoriser l’entrée des demandeur·euse·s d’asile en provenance de ce pays. Les pays donateurs devraient offrir de réinstaller les réfugié·e·s et proposer d’autres recours sûrs et légaux, ainsi qu’un soutien aux pays d’arrivée et de transit pour répondre aux besoins humanitaires de ces personnes.

« Les Afghan·e·s qui demandent l’asile ont besoin d’un refuge temporaire sûr, tant que leur futur statut permanent est en cours de détermination », a déclaré Bill Frelick, directeur de la division Droits des réfugiés et migrants à Human Rights Watch. « Toutes ces personnes devraient avoir accès à des processus équitables pour déterminer leur statut et leurs besoins en matière de protection. »

Les gouvernements ont adopté diverses réponses face à l’afflux d’Afghan·e·s fuyant leur pays. L’Iran et le Pakistan, qui accueillaient déjà des millions d’Afghan·e·s déplacé·e·s, ont autorisé un certain nombre de nouvelles personnes à entrer sur leur territoire. Le Canada et le Royaume-Uni se sont chacun engagés à réinstaller jusqu’à 20 000 réfugié·e·s afghan·e·s. Le Mexique s’est engagé à réinstaller plus de 100 journalistes et une équipe féminine de robotique récompensée pour ses travaux.

Bien que les États-Unis n’aient pas encore annoncé d’engagement de réinstallation spécifique pour les réfugié·e·s afghan·e·s, ils ont proposé le traitement des réfugiés à certains Afghan·e·s, tels que ceux qui travaillaient pour des programmes financés par les États-Unis. Les États membres de l’Union européenne ont accordé l’accès à un petit nombre d’Afghan·e·s fuyant les talibans, en particulier celles et ceux ayant des liens avec les programmes européens, mais l’UE n’a pris aucun engagement pour réinstaller les réfugié·e·s afghan·e·s.

Les talibans devraient autoriser les citoyen·ne·s afghan·e·s ainsi que les ressortissant·e·s de pays étrangers à quitter l’Afghanistan. L’actuelle politique des talibans, exigeant une autorisation de voyage à l’étranger, viole le droit international des droits humains qui prévoit que toute personne a le droit de quitter son propre pays.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) devrait prendre l’initiative d’exhorter les gouvernements à renforcer leurs promesses de réinstaller les réfugié·e·s afghan·e·s. L’UE, les États-Unis et d’autres gouvernements ont la possibilité de démontrer leur engagement envers les Afghan·e·s dans le besoin en étendant le statut de résidence et l’autorisation de travail aux citoyen·ne·s afghan·e·s déjà sur leur territoire. En dehors de la réinstallation des réfugié·e·s, les gouvernements devraient admettre les Afghan·e·s par le biais d’un regroupement familial élargi et facilité, de visas humanitaires et des exemptions de visa, tout en fournissant un soutien financier et autre généreux aux pays de la région qui accueillent la plupart des réfugié·e·s afghan·e·s.

« Les pays donateurs qui n’accueillent pas les Afghan·e·s comme réfugié·e·s risquent de décourager les pays voisins de le faire », a conclu Bill Frelick. « Les États-Unis, l’UE et d’autres devraient s’engager à financer des services et un soutien aux Afghan·e·s dans les pays proches de l’Afghanistan pour aider à partager à répartir les responsabilités de manière équitable. »

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