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Mali: La crise en Sierra Leone

La crise en Sierra Leone sera au centre de la visite du Secrétaire d'Etat Powell au Mali. Les Etats Unis ont joué un rôle capital dans la mobilisation du Conseil de Sécurité des Nations Unies en faveur d'une cour spéciale pour la Sierra Leone mais le processus s'est considérablement ralenti, au cours des derniers mois. Le Secrétaire Général des Nations Unies a fixé une date limite au 23 mai pour que les états intéressés puissent contribuer au fonds des Nations Unies pour l'établissement de cette cour. La visite du Secrétaire d'Etat Powell vient à point nommé pour que les Etats Unis s'engagent publiquement, de façon forte en faveur de cette cour spéciale.

Les Etats Unis forment et équipent sept bataillons ouest africains pour une action de maintien de la paix en Sierra Leone, y compris cinq bataillons du Nigeria. Compte tenu du fait que l'armée nigériane est responsable de graves abus commis en Sierra Leone en janvier 1999 ainsi que d'atrocités au Nigeria même, toute formation organisée par les Etats Unis doit s'accompagner d'une vérification des troupes participantes, d'une formation efficace au droit international humanitaire et aux droits humains et de la surveillance du comportement de ces troupes, sur le terrain. Les Etats Unis devraient appeler le Président, Olusegun Obasanjo, à lancer une enquête précise et sérieuse sur les atteintes contre les droits humains, commises par les membres des forces armées nigérianes, tant au Nigeria qu'en Sierre Leone et à poursuivre en justice les responsables de tels abus. Des inquiétudes similaires existent également au sujet de l'armée guinéenne, actuellement envisagée pour participer au programme américain "formation et équipement" et qui a déjà reçu une assistance militaire limitée. L'armée guinéenne est responsable de récents abus en Sierra Leone, notamment d'attaques non sélectives sur des zones habitées par des civils.

Des dizaines de milliers de réfugiés libériens et sierra léonais, en Guinée, ont fait l'objet de violences de la part de diverses forces de sécurité et groupes rebelles, au cours de ce qui est essentiellement une guerre régionale, en Afrique de l'Ouest. Les Etats Unis devraient apporter un appui financier et logistique plus important à la protection des réfugiés en Guinée, par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Les Etats Unis devraient aussi aider davantage le gouvernement guinéen à gérer la crise actuelle.

Afrique du Sud
 

L'Afrique du Sud a un rôle important à jouer en réponse à la crise actuelle au Zimbabwe. Le Président sud africain, Thabo Mbeki aurait accompli des démarches secrètes auprès du Président Robert Mugabe mais il n'a pas ouvertement condamné le gouvernement zimbabwéen pour son recours à une violence arbitraire dirigée contre les fermiers et ouvriers agricoles des zones d'agriculture commerciale et contre les opposants à la politique de son gouvernement. Le Secrétaire d'Etat Powell devrait encourager l'Afrique du Sud à jouer un rôle plus actif dans la résolution de la crise au Zimbabwe, à dénoncer le travail gouvernemental délibéré de sape de l'état de droit et à mobiliser d'autres pays de la région à faire de même.

Kenya

Le gouvernement du Président Daniel arap Moi continue à s'attaquer à l'état de droit. En dépit d'années de promesses, le Président Moi n'a toujours pas commencé le processus de réforme constitutionnelle, bien qu'il ait accepté ce mois-ci de laisser des groupes de la société civile y participer. Le Secrétaire d'Etat Powell devrait publiquement reconnaître l'importance de la réforme constitutionnelle et la nécessité de la conduire sans intervention du pouvoir exécutif.

Soudan

Lors de son passage au Kenya, le Secrétaire d'Etat Powell se concentrera également sur la crise au Soudan. Le gouvernement soudanais est toujours responsable d'importantes atteintes contre les droits humains. Des groupes rebelles commettent également des abus en matière de droits humains. Après dix-huit ans de guerre civile, le gouvernement a récemment intensifié ses expulsions brutales de villageois du sud, dans les régions de production pétrolière et annoncé haut et fort son intention d'utiliser les revenus pétroliers pour la création d'une industrie nationale d'armement. Les Etats Unis ont entamé, au plus haut niveau, une révision de leur politique à l'égard du Soudan. Celle-ci devrait avoir pour axe central la situation des droits humains. Le gouvernement soudanais devrait autoriser l'accès complet des régions tenues par les rebelles et des montagnes Nuba aux groupes humanitaires et à ceux des Nations Unies et mettre fin à toutes les interdictions de vols. Il devrait également coopérer avec le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains au Soudan, lui permettant un accès total à l'ensemble du pays. L'enlèvement et la réduction en esclavage de femmes et d'enfants, une pratique mise en œuvre presque entièrement par la milice de l'ethnie Baggara, dans l'ouest du Soudan, soutenue par le gouvernement et par l'armée soudanaise doit cesser et les personnes responsables de tels actes doivent être traduites en justice.

Des luttes de factions au sein des forces rebelles au sud du Soudan pourraient conduire à une famine aux effets dévastateurs si les Etats Unis n'intervenaient pas diplomatiquement auprès des forces rebelles et des autres parties. Le Secrétaire d'Etat Powell devrait tenter d'utiliser le poids des Etats Unis, tant auprès de la communauté dinka que de la communauté nuer, pour empêcher ce qui pourrait dégénérer en une sanglante guerre de frontières.

Ouganda

Les élections présidentielles ougandaises, en mars 2001, ont été marquées par des arrestations, du harcèlement et des violences contre les membres de l'opposition. Une nouvelle législation est actuellement en cours de discussion. Elle conduirait à l'imposition de restrictions au travail des organisations non gouvernementales (ONG) en Ouganda, une nouvelle tentative du Président Yoweri Museveni pour museler ses opposants. Le Secrétaire d'Etat Powell devrait critiquer cette tentative et proclamer clairement le soutien des Etats Unis à la liberté d'expression et de rassemblement. Il devrait également indiquer que le gouvernement américain suivra de très près la campagne pour les prochaines élections législatives et condamnera toute arrestation, harcèlement ou autres attaques sur les candidats à ces élections et leurs partisans.

Territoires occupés par l'Ouganda en République Démocratique du Congo

Bien que des forces de l'armée ougandaise soient en train d'opérer un retrait de la République Démocratique du Congo (RDC), ces troupes ont joué un rôle décisif - parfois brutal - localement, dans les régions qu'elles ont occupées. Dans le nord-est de la RDC, les troupes ougandaises ont volontairement exacerbé les conflits ethniques locaux afin de mettre en évidence leur propre contrôle. Sur les deux dernières années, au moins 7 000 personnes ont été tuées au cours de ce qui a débuté comme un conflit limité, sur des terres que se disputaient les Hema et les Lendu. Au moins 150 000 personnes ont du quitter leurs maisons. L'aide apportée par les soldats ougandais ainsi que la mise à disposition de formations et d'armes pour les forces locales ont eu pour effet d'augmenter le nombre de victimes civiles, dans ces conflits. Toutes les parties au conflit, y compris les Ougandais, ont recruté et formé des enfants pour qu'ils deviennent soldats. Un rapport récent des Nations Unies apporte également des informations sur le rôle joué par l'Ouganda dans l'exploitation illégale des ressources naturelles du Congo.

Le Secrétaire d'Etat Powell devrait publiquement appeler l'Ouganda à lancer une enquête sur les récits de crimes de guerre commis par ses troupes au Congo. Les Etats Unis devraient apporter leur appui aux appels en faveur d'une enquête internationale sur les crimes de guerre contre l'humanité, commis par toutes les parties en guerre au Congo.

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