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Mexique : Il faut mieux protéger les femmes handicapées

Le Sénat devrait s’assurer que les amendements à la loi sur les violences faites aux femmes garantissent un accès égalitaire aux services et à la justice

Ces femmes handicapées mexicaines manifestaient à Ciudad de México contre les violences faites aux femmes lors de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2020. À droite, la jeune femme fournissait une interprétation en langue des signes, pour les participantes malentendantes. © 2020 Mexicanas con Discapacidad

(Mexico, le 15 février 2021) - Le Sénat mexicain devrait assurer une meilleure protection des femmes handicapées victimes de violences, a déclaré aujourd'hui une coalition d’organisations de défense des droits humains. Le Sénat devrait prochainement voter sur des amendements à la loi sur le droit des femmes à vivre une vie sans violence (« Ley General de Acceso de las Mujeres a una Vida Libre de Violencia »). Le projet de loi approuvé par la Chambre des députés, en décembre 2020, ne tenait pas suffisamment compte le cas des  femmes handicapées.

« Le Sénat mexicain a l’occasion d’affirmer clairement son engagement à protéger de manière égalitaire les femmes handicapées ayant survécu aux violences », a déclaré Maryangel Garcia Ramos Guadiana, de l’organisation Mexicanas con Discapacidad [Mexicaines handicapées]. « Le Sénat devrait voter en faveur d'amendements garantissant à toutes les femmes un accès égalitaire à la protection, à la justice et aux services. »

Le 5 février, la coalition a adressé à la sénatrice Martha Lucía (Malú) Micher, présidente de la Commission sénatoriale pour l'égalité des sexes au Mexique, une série de recommandations portant sur les amendements à la loi.

Les organisations cosignataires sont Human Rights Watch ; le Centre interdisciplinaire pour les droits, l'enfance et la parentalité (Centro Interdisciplinario de Derechos, Infancia y Parentalidad, CIDIP) ; Equis Justicia para las Mujeres ; Documenta ; Mexicanas con Discapacidad ; l’Institut mexicain de la sexualité en situation de handicap (Instituto Mexicano de Sexualidad en la Discapacidad) ; la Fondation pour l'inclusion et le développement des personnes handicapées (Fundación para la Inclusión y Desarrollo de Personas con Discapacidad, FINDEDIS) ; et Yo También.

Des recherches menées par Human Rights Watch et d'autres organisations ont révélé que la plupart des refuges pour les survivantes de violences sont inaccessibles aux personnes handicapées. Selon une étude officielle de l'Institut national pour les femmes, c’est le cas de 80 % des refuges pour des victimes de violence domestique. Il existe aussi 44 Centres de justice pour femmes (« Centros de Justicia para las Mujeres »), qui fournissent des services juridiques. Toutefois, comme l’a révélé un rapport de Human Rights Watch publié en juin 2020, plusieurs centres présentent des difficultés d’accès pour les femmes handicapées, qu’il s’agisse des immeubles ou des services.

« L'accessibilité signifie bien plus qu'une rampe d’accès », a déclaré Carlos Ríos-Espinosa, chercheur senior et chargé de plaidoyer auprès de la division Droits des handicapés à Human Rights Watchà Human Rights Watch. « Les femmes handicapées, y compris celles qui ont besoin de soutien pour des tâches essentielles, devraient avoir un accès égalitaire aux abris et à la protection. Pour certaines femmes, cela signifie aussi l’apport du soutien nécessaire pour qu’elles puissent quitter leur agresseur. »

Les recherches menées par Human Rights Watch en 2019 et 2020 ont révélé que certaines femmes handicapées se retrouvent piégées dans une situation de violence parce qu'elles dépendent de leurs agresseurs pour les soutenir sur le plan économique ou du logement, ou  dans l’accomplissement de tâches de la vie quotidienne.

« Les femmes handicapées ayant survécu à des violences peuvent ensuite confrontées à de sérieux obstacles pour accéder à des services et à la justice, en raison des difficultés à obtenir les informations pertinentes », a déclaré Yereli Rolander, du Centre interdisciplinaire pour les droits, l'enfance et la parentalité (CIDIP).

Yereli Rolander a développé la première application de téléphonie mobile pour les femmes handicapées victimes de violence au Mexique, appelée App Morada, qui leur permet d'obtenir des informations sur les services dans des formats accessibles.

Les femmes handicapées sont parfois aussi victimes de discrimination de la part de la police, des enquêteurs ou d'autres responsables de l'application des lois.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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