(Beyrouth, le 6 mars 2020) - Les autorités des Émirats arabes unis (EAU) devraient procéder à la libération de deux filles de l’émir de Dubaï, qui, selon un tribunal britannique, sont retenues contre leur volonté, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.
Le 5 mars 2020, un tribunal des affaires familiales à Londres a statué que l’émir de Dubaï, Cheikh Mohammed al-Maktoum, avait commandité l'enlèvement et le rapatriement forcé de deux de ses filles, Cheikha Shamsa bint Mohammed al-Maktoum, âgée aujourd’hui de 38 ans, et Cheikha Latifa bint Mohammed al-Maktoum, âgée aujourd’hui de 35 ans.
« L’enlèvement à l’étranger de membres de la famille de l’émir et leur séquestration montrent que les dirigeants des Émirats arabes unis estiment qu'ils sont au-dessus de la loi et n’ont de comptes à rendre à personne », a déclaré Rothna Begum, chercheuse senior auprès de la division Droits des femmes à Human Rights Watch. « Les autorités émiraties devraient immédiatement libérer Cheikha Shamsa et Cheikha Latifa, les autoriser à quitter le pays si elles le souhaitent, enquêter sur leur enlèvement et sur les allégations de torture, et traduire en justice les responsables. »
Le jugement du tribunal britannique des affaires familiales a été rendu dans le cadre d’une affaire concernant l’ancienne épouse de l’émir, la princesse Haya bint al-Hussein de Jordanie, qui avait elle-même fui les Émirats en 2018 pour s’installer au Royaume-Uni avec leurs deux jeunes enfants. En mai 2019, Cheikh Mohammed avait demandé à la Haute Cour de justice du Royaume-Uni d’autoriser le retour aux Émirats arabes unis de ces deux enfants.
Le jugement du tribunal londonien évoque l’échec de deux tentatives de Cheikha Latifa de fuir les Émirats arabes unis. Avant sa deuxième tentative en 2018, elle avait préenregistré une vidéo de 40 minutes dans laquelle elle affirmait qu’en cas de diffusion de cette vidéo, « soit je suis morte, soit je me trouve dans une très, très, très mauvaise situation. »
En mai 2018, Human Rights Watch avait publié un communiqué sur cette tentative d'évasion, et exhorté les autorités émiraties à fournir des informations sur le sort de Latifa bint Mohammed al-Maktoum.
Les femmes aux Émirats arabes unis sont confrontées à de graves formes de discrimination, inscrites dans la loi et vécues dans leur vie quotidienne. Le droit de la famille dans ce pays exige qu’une femme obtienne le consentement de son tuteur masculin avant de pouvoir se marier, et qu’elle « obéisse » à son époux après le mariage.
Communiqué complet en anglais :
www.hrw.org/news/2020/03/06/uae-free-dubai-rulers-captive-daughters
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2021
"C’est dévastateur sur le plan psychologique. Un tel isolement est généralement considéré comme une forme de torture"
— Middle East Eye Fr (@MiddleEastEyeFr) February 18, 2021
- Kenneth Roth, Human Rights Watch https://t.co/4cpiAZlMGJ
#ÉmiratsArabesUnis : Un tribunal britannique a statué que deux filles de l’émir de #Dubaï, qui avaient tenté de fuir leur pays, ont été enlevées et ramenées contre leur gré aux #EAU. HRW appelle à leur remise en liberté immédiate. https://t.co/GhcQSknfgd
— HRW en français (@hrw_fr) March 9, 2020
Autres cas ...
#EAU : une jeune femme de 21 ans aurait récemment tenté de se #suicider en #prison. Ce cas illustre la dureté des conditions d’incarcération aux #Émirats, selon HRW qui appelle à une enquête et à des réformes pénitentiaires. https://t.co/sbinTMPGzh @HZayadin @hrw
— HRW en français (@hrw_fr) March 15, 2020