Skip to main content

Éthiopie

Événements de 2021

Une habitante de la ville de Wukro, dans la région du Tigré dans le nord de l’Éthiopie, marchait devant les décombres une maison endommagée par des tirs d’artillerie menés par des forces alliées au gouvernement fédéral éthiopien, le 1er mars 2021.

© 2021 Eduarto Soteras/Getty Images

La situation des droits humains ainsi que la situation humanitaire en Éthiopie se sont encore détériorées en 2021. Les civils ont subi l’impact du conflit dévastateur au Tigré, des abus commis par les forces de sécurité, des attaques menées par les groupes armés, et des graves violences interethniques commises dans d’autres régions. Les actions menées par le gouvernement au Tigré ont incité la communauté internationale à renforcer les pressions visant à établir les responsabilités pour les violations des droits.

Au Tigré, les forces gouvernementales et leurs alliés ont déplacé de force des populations, commis des massacres à grande échelle et des violences sexuelles généralisées, effectué des tirs d’artillerie sans discernement et perpétré des actes de pillage et des attaques d’écoles et d’hôpitaux. Vers le milieu de l’année, ces abus avaient mis environ 350 000 personnes en danger de famine. Après leur retrait fin juin de nombreuses zones du Tigré, les forces gouvernementales ont imposé à cette région un véritable blocus, empêchant virtuellement toute les formes d’aide humanitaire d’y parvenir, violant ainsi le droit international humanitaire et commettant peut-être le crime de guerre consistant à utiliser la faim comme arme tactique. Le conflit s’est étendu aux régions amhara et afar, avec pour conséquence des déplacements de populations à grande échelle. Les forces tigréennes ont également été impliquées dans de graves abus contre les civils amharas.

Des élections se sont déroulées dans un contexte de restriction des libertés d’expression et de réunion, ainsi que d’insécurité dans plusieurs régions. En juin, le parti politique au pouvoir a été reconduit pour un mandat de cinq ans.

Dans l’ouest de la province d’Oromia, les campagnes anti-insurrection du gouvernement contre les groupes rebelles armés ont eu pour conséquence de graves abus commis par toutes les parties à l’encontre des communautés locales. Les attaques contre les communautés amharas par des groupes armés et par des hommes armés non identifiés ont également augmenté.

L’établissement des responsabilités pour les abus passés et actuels est demeuré minimal. Le Premier ministre, Abiy Ahmed, a reconnu que les forces gouvernementales s’étaient livrées au Tigré à des actes de pillage et de violence sexuelle, mais il en a minimisé la gravité. Pendant des mois, le gouvernement a nié la présence sur place de forces érythréennes et a résisté aux appels à l’ouverture d’enquêtes internationales. Une enquête sur les abus perpétrés au Tigré, menée conjointement par la Commission éthiopienne des droits de l’homme (CEDH), nommée par l’État, et par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), a permis de conclure que des violations généralisées des droits humains internationaux, du droit international humanitaire et des droits des réfugiés ont été commises par toutes les parties au conflit du Tigré, certaines pouvant être assimilées à des crimes internationaux, en particulier des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Le conflit du Tigré

Les forces fédérales éthiopiennes et d’autres forces les soutenant ont commis des abus généralisés au Tigré.

Dans l’ouest du Tigré, les forces régionales amharas et des milices ont commis de nombreux abus et ont déplacé de force des milliers de Tigréens, dans des opérations que le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a qualifiées en mars de « nettoyage ethnique ».

 En janvier, les forces éthiopiennes et érythréennes ont raflé et exécuté des dizaines d’hommes non armés après avoir attaqué plusieurs villages des alentours de Mahbere Dego, dans le centre du Tigré. Le 23 mars, les militaires éthiopiens ont fait descendre de force des passagers d’un bus dans le nord-est du Tigré, ont séparé les hommes des femmes et ont exécuté au moins quatre hommes. Le 22 juin, un bombardement aérien effectué par le gouvernement a frappé un marché dans le village de Togoga, dans le centre du Tigré, et au moins 51 personnes auraient été tuées et de nombreuses autres auraient été blessées. Les frappes gouvernementales au Tigré se sont poursuivies en octobre.

Les autorités éthiopiennes ont barré les routes menant à la région et n’ont laissé entrer que très peu d’aide humanitaire. La destruction et le pillage d’établissements médicaux ont empêché des victimes de violences sexuelles liées au conflit d’accéder à des services médicaux.

Le 28 juin, après la défaite des forces gouvernementales éthiopiennes au Tigré, les autorités éthiopiennes ont proclamé un cessez-le-feu unilatéral. Des militaires éthiopiens qui opéraient leur repli ont fait irruption dans les bureaux de l’UNICEF et du Programme alimentaire mondial dans la capitale régionale, Mekelle, et ont pillé les équipements de communication. Depuis lors, le gouvernement a imposé au Tigré un régime que l’ONU a qualifié de blocus de facto. Les approvisionnements en électricité et en carburant ont atteint des niveaux dangereusement bas en septembre, les moyens de communication et les banques sont restés fermés et l’accès à de l’argent liquide était sévèrement limité.

En août, l’Éthiopie a suspendu pour trois mois les activités de trois organisations non gouvernementales (ONG), le Conseil norvégien pour les réfugiés, Médecins sans frontières (MSF) et la fondation Al Maktoume. Le 30 septembre, l’Éthiopie a expulsé sept responsables de haut rang de l’ONU. Vingt-trois travailleurs humanitaires ont été tués depuis le début du conflit, dont trois membres de MSF assassinés le 24 juin.

Le conflit s’est étendu en juillet aux régions Amhara et Afar voisines, entraînant le déplacement de centaines de milliers de personnes. Les forces tigréennes ont exécuté sommairement des civils amharas et ont été impliquées dans des pillages de biens civils. Le 5 août, à Galikoma dans l’Afar, des dizaines de civils auraient été tués et blessés à proximité d’une école et d’un dispensaire médical. Dans l’Amhara, les affrontements entre les forces tigréennes et les forces éthiopiennes et alliées se sont intensifiés. En août et en septembre, des combattants tigréens ont sommairement exécuté des habitants amharas à Chenna et à Kobo, et ont commis des viols, y compris des viols collectifs, à Nifas Mewcha.

Hors du Tigré, les autorités éthiopiennes ont arbitrairement arrêté et fait disparaître de force de nombreux membres de l’ethnie Tigré à Addis-Abeba, la capitale, et fermé arbitrairement leurs entreprises. Les arrestations de Tigréens se sont accrues, dans la foulée de l’instauration par le gouvernement d’un État d’urgence général le 4 novembre.

Abus commis par les forces de sécurité, attaques perpétrées par les groupes armés, violences intercommunautaires

Des meurtres extrajudiciaires, des arrestations massives, des détentions arbitraires et des violences à l’encontre des civils se sont produits dans d’autres régions plongées dans les troubles et l’insécurité.

En Oromia, des arrestations et mises en détention arbitraires et des exécutions sommaires de civils oromos accusés de soutenir un groupe rebelle armé, l’Armée de libération de l’Oromo (OLA), ont continué d’être signalées. En mai, les forces de sécurité ont violemment appréhendé un garçon de 17 ans, puis l’ont exécuté sommairement en public à Dembi Dollo, dans l’ouest de l’Oromia.

Des groupes armés ont commis des attaques contre des responsables locaux, des policiers et des civils, notamment des meurtres et des actes de pillage dans l’ouest de l’Oromia. Fin mars, les rebelles de l’OLA auraient tué au moins 28 civils amharas et blessé plus d’une dizaine d’autres à Babo Gembel, dans la zone de Wellega Ouest.

Des tensions politiques et relatives à l’administration foncière dans l’État régional de Benishangul-Gumuz ont alimenté des violences, et les exécutions sommaires d’Amharas et de membres d’autres groupes ethniques par des milices armées ont augmenté, en particulier dans la zone de Metekel.

Dans la région d’Amhara, le meurtre d’un imam en mars a déclenché des violences inter-communautaires dans les zones spéciales de Nord Shewa et Oromia. Des centaines d’habitants d’ethnie amhara et oromo auraient été tués, plus de 200 000 personnes déplacées et de grandes quantités de biens endommagés. Des milliers de membres de la minorité Qimant ont fui vers le Soudan vers le milieu de l’année, après que les forces éthiopiennes et des milices amharas eurent prétendument attaqué des villages.

Le conflit entre les communautés Afar et Somali concernant la délimitation contestée de frontières s’est intensifié, avec l’apparente implication de forces armées régionales des deux côtés, résultant en des centaines de tués en mars et en juillet et des milliers de déplacés.

Élections et espace politique

Les sixièmes élections nationales éthiopiennes se sont tenues en deux étapes, après avoir été reportées deux fois. La première étape a eu lieu le 21 juin, dans la plupart des circonscriptions électorales; la seconde le 30 septembre dans les États régionaux de Somali et Harar, après que des irrégularités eurent été signalées dans les opérations de vote, et dans 12 circonscriptions de la région des Nations, nationalités et peuples du Sud (SNNPR). Le vote n’a pas eu lieu au Tigré, ni dans certaines zones des régions d’Oromia, Amhara, Afar et Benishangul-Gumuz, en raison de l’insécurité.

Le 10 juillet, la commission électorale éthiopienne a proclamé vainqueur le parti de la Prospérité du Premier ministre Abiy Ahmed, qui a obtenu le plus grand nombre de sièges au parlement. Le 4 octobre, Abiy Ahmed a prêté serment pour un nouveau mandat de cinq ans comme Premier ministre.

Davantage de partis et de candidats que dans le passé ont participé à ces élections et dans certaines zones, des personnes déplacées à l’intérieur des frontières (PDI) ont pu voter, mais la période préélectorale a été entachée de violences et d’insécurité dans plusieurs régions et de dénonciations par les partis d’opposition d’un climat politique répressif.

Deux candidats d’opposition, Girma Moges de l’EZEMA et Berihun Asferaw du NAMA, ont été assassinés en février et en avril dans les États régionaux d’Oromia et de Benishangul-Gumuz.

En Oromia, la plus vaste entité régionale du pays, le parti de la Prospérité, au pouvoir, était seul en course, après que les principaux partis d’opposition, le Congrès fédéraliste oromo (Oromo Federalist Congress, OFC) et le Front de libération oromo (Oromo Liberation Front, OLF), eurent boycotté les élections, dénonçant des actes d’intimidation de leurs partisans et la mise en détention de leurs dirigeants.

Dans la région Somali, le 17 septembre, le Front national de libération de l’Ogaden (Ogaden National Liberation Front, ONLF) s’est retiré des élections, affirmant que ses candidats et ses membres avaient été attaqués et que ses opérations d’enregistrement d’adhérents avaient été bloquées.

Le parti au pouvoir a fait face à une rude compétition dans la région Amhara, et les partis d’opposition ont déposé plusieurs plaintes devant la Commission électorale nationale, affirmant que des responsables locaux et des miliciens avaient commis des actes d’intimidation à l’égard de leurs électeurs et des observateurs des élections.

Droits à des procédures régulières et à des procès équitables

Le 27 janvier, les autorités éthiopiennes ont arrêté des dizaines de partisans de politiciens oromos détenus, devant un tribunal où se déroulait une audience à Addis-Abeba. Vingt détenus politiques oromos de haut rang ont entamé une grève de la faim, en signe de protestation. La santé d’un politicien oromo, Bekele Gerba, s’est aggravée. En février, les autorités ont défié une décision d’un tribunal autorisant son transfert dans un hôpital privé et l’ont transporté de force dans un hôpital militaire, et ont brièvement arrêté son médecin.

Les autorités ont également empêché à trois reprises Lidetu Ayalew, du Parti démocratique éthiopien (Ethiopian Democratic Party, EDP) de quitter le pays pour raisons médicales, invoquant plusieurs raisons, notamment son objection à la guerre du Tigré.

Le 14 février, les forces de sécurité ont arrêté un Oromo, Mohammed Deksisso, étudiant récemment diplômé de Jimma, après qu’il eut appelé à la remise en liberté de politiciens oromos et réclamé justice pour le chanteur oromo assassiné Hachalu Hundessa. Mohammed a été détenu pendant cinq mois et a subi de graves violations de son droit à des procédures régulières, avant d’être remis en liberté.

Libertés d’expression, de la presse et de réunion

Les offensives et les restrictions du gouvernement à l’égard des médias et de la liberté d’expression se sont accrues.

En janvier, les forces gouvernementales ont abattu un journaliste tigréen, Dawit Kebede Araya, à Mekelle. En mai, Sisay Fida, un journaliste de la chaîne de télévision Oromia Broadcasting Network, a été tué dans l’ouest de l’Oromia.

Les journalistes et les personnalités publiques sans complaisance qui signalent ou critiquent les violations des droits relatives au conflit du Tigré ont subi des actes d’intimidation et ont parfois été expulsés du pays ou arrêtés. Le 15 juillet, l’Autorité éthiopienne des médias a temporairement suspendu l’Addis Standard, un des principaux organes d’information en ligne d’Éthiopie, affirmant qu’il «  faisait la promotion du programme du TPLF ».

En mars, les forces de sécurité éthiopiennes ont brièvement détenu trois employés de médias et un journaliste dans un camp militaire au Tigré. Début juillet, la police a arrêté 10 journalistes et collaborateurs d’Awlo Media et deux journalistes d’EthioForum ; ils ont été détenus au secret pendant plusieurs semaines, avant d’être remis en liberté en août.

Le 30 septembre, les forces de sécurité ont arrêté Abraha Desta, un ancien responsable de l’administration éthiopienne intérimaire au Tigré, après qu’il eut publié une lettre ouverte dans laquelle il dénonçait les arrestations arbitraires et les discriminations exercées à l’encontre des Tigréens à Addis-Abeba.

Les autorités éthiopiennes ont instauré le 4 novembre l’état d’urgence sur tout le territoire national, régime conférant au gouvernement des pouvoirs très étendus qui accroissent les risques d’arrestation et de détention arbitraires parmi les communautés les plus exposées, peuvent avoir un effet dissuadant sur les activités humanitaires et susciter l’auto-censure dans les médias, les organisations d’activistes et de défense des droits humains, et risquent d’enhardir certains éléments aux tendances abusives au sein des forces de sécurité.

Le gouvernement a maintenu une suspension des services d’internet au Tigré pendant toute l’année. Les connexions téléphoniques ont été sporadiques jusqu’à juin, puis de nouveau interrompues.

Réfugiés

Entre novembre 2020 et janvier 2021, les forces érythréennes et les milices tigréennes ont alternativement occupé les camps de réfugiés de Hitsats et Shimelba au Tigré, et y ont commis des meurtres, des violences sexuelles, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées et des pillages, au détriment d’un grand nombre des quelque 20 000 réfugiés érythréens qui vivaient dans ces camps. En janvier, les forces érythréennes ont dans une large mesure détruit ces camps, qui ont ensuite été évacués et étaient vides en mars. Des combats à la mi-juillet à Mai Aini et Adi Harush, les deux autres camps de réfugiés encore opérationnels de la région, ont laissé les réfugiés érythréens en grand besoin de protection et d’assistance.

Jusqu’au mois d’août, les réfugiés érythréens qui s’étaient enfuis du Tigré vers Addis-Abeba n’ont reçu aucune protection. Finalement, l’Agence éthiopienne pour les affaires des réfugiés et des rapatriés (ARRA) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont commencé à émettre des documents d’identité temporaires, valides pour trois ans, aux réfugiés érythréens qui s’étaient enfuis du Tigré pour se rendre dans la capitale, leur permettant ainsi d’avoir accès à de l’assistance et à des services.

Principaux acteurs internationaux

Les relations de l’Éthiopie avec certains de ses voisins et de ses bailleurs de fonds se sont détériorées de manière significative, en particulier à cause du conflit au Tigré. La capacité du Conseil de sécurité de l’ONU de s’occuper de la crise a été dans une large mesure anéantie par la Chine, la Russie et l’Inde. Le Kenya, le Niger et la Tunisie ont appelé en juillet à l’instauration d’un cessez-le-feu global et à la mise en place de voies d’accès humanitaires, et ont exprimé leur soutien à l’ouverture d’une enquête sous l’égide de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Ces appels n’ont pas eu grand effet pour encourager une action substantielle de la part du Conseil de sécurité.

Les États-Unis ont à plusieurs reprises condamné les violations des droits humains commises par les parties au conflit au Tigré. En mars, le Secrétaire d’État, Antony Blinken, a affirmé que le gouvernement éthiopien se livrait dans l’ouest du Tigré à des actes de « nettoyage ethnique ». Le 18 septembre, le président Joe Biden a émis un décret établissant un régime de sanctions à l’encontre d’individus et d’entités responsables de violations des droits humains dans le nord de l’Éthiopie et faisant obstacle à la livraison d’aide humanitaire.

Le 15 janvier, l’Union européenne a annoncé l’octroi de 107 millions de dollars d’aide humanitaire et le Royaume-Uni a promis 75 millions de livres. Le Royaume-Uni et les dirigeants de l’UE ont condamné à plusieurs reprises les abus. L’UE a exhorté ses États membres à envisager l’imposition de « mesures restrictives » à l’Éthiopie. En mai, l’UE a retiré ses observateurs du processus électoral, invoquant l’impossibilité de parvenir à un accord avec le gouvernement éthiopien, notamment sur la capacité des observateurs à opérer de manière indépendante. Le 4 octobre, le Parlement européen a adopté une résolution dans laquelle il appelait à l’adoption de sanctions à l’encontre des individus responsables d’abus et des obstacles à l’acheminement d’aide humanitaire, à l’imposition d’un embargo sur les armes et à la création d’un solide mécanisme international d’enquête. Le 18 octobre, les ministres européens des Affaires étrangères se sont mis d’accord pour préparer le terrain à l’adoption de sanctions ciblées contre l’Éthiopie.

L’Union africaine a été le seul organe international à superviser les élections du mois de juin et les a déclarées « crédibles », malgré des irrégularités et l’insécurité dans plusieurs régions.

En novembre, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) et la Commission éthiopienne des droits de l’homme (CEDH) ont publié le rapport concluant leur enquête conjointe sur les violations des droits humains et abus divers commis par toutes les parties dans le contexte du conflit du Tigré entre le 3 novembre 2020 et le 28 juin 2021. Dans ce rapport, les deux institutions reconnaissent qu’il ne s’agissait pas d’une enquête exhaustive et appellent à de nouvelles enquêtes indépendantes et à l’établissement des responsabilités.

En juin, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a créé une commission d’enquête sur les violations commises au Tigré. En réponse, les autorités éthiopiennes l’ont exhorté à «cesser immédiatement » cette initiative, proposant à la place une enquête commune avec la CEDH. La CADHP a toutefois rejeté cette proposition, invoquant des préoccupations concernant l’indépendance d’une telle enquête.

Les relations de l’Éthiopie avec l’Égypte et le Soudan sont restées tendues. Les désaccords entre l’Éthiopie et le Soudan au sujet du territoire contesté d’al-Fashaga se sont accrus, provoquant plusieurs affrontements.