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Des femmes font la queue le 3 avril 2020 devant un supermarché à Ciudad de Panamá, capitale de la république du Panama ou les mesures de confinement dues au Covid-19 sont liées au genre. Certains jours sont réservés aux hommes pour qu’il puissent sortir de la maison, et d’autres sont réservés aux femmes. © 2020 AP Photo/Arnulfo Franco
Des femmes font la queue le 3 avril 2020 devant un supermarché à Ciudad de Panamá, capitale de la république du Panama ou les mesures de confinement dues au Covid-19 sont liées au genre. Certains jours sont réservés aux hommes pour qu’il puissent sortir de la maison, et d’autres sont réservés aux femmes. © 2020 AP Photo/Arnulfo Franco

Imaginez ce scénario. Vous êtes un homme, vous portez des vêtements pour hommes, et vous avez peut-être des poils sur le visage. Mais un jour, le gouvernement décrète des mesures de confinement distinctes pour les hommes et pour les femmes, et on vous dit que vous ne pouvez sortir que durant l’un des jours réservés aux femmes. Vous vous pliez à ces nouvelles règles, mais dans la rue, les gens vous jettent des regards parce que vous ne ressemblez pas à une femme. Lorsque vous tenter d'entrer dans un supermarché, une banque ou une pharmacie, vous devez expliquer au vigile que, malgré votre physionomie actuellement masculine, votre pièce d'identité porte toujours la mention « femme ». Parfois, ils vous laissent entrer, et parfois non. Un jour, un policier vous arrête pour avoir quitté la maison « le mauvais jour », et vous arrête.

Cette histoire est représentative de ce que vivent aujourd'hui de nombreux hommes et femmes transgenres au Panama. L'intolérance et les malentendus ne sont pas nouveaux pour la communauté transgenre, mais les mesures de confinement basées sur le genre qui ont été mises en place à partir du 1er avril ont exacerbé la situation. Dans le contexte du Covid-19, cette discrimination signifie que les personnes transgenres sont confrontées à des obstacles pour obtenir des produits de première nécessité, comme la nourriture et les médicaments. Dans certains cas, elles ont été injustement emprisonnées lorsqu'elles tentaient d’acheter de tels produits. 

Depuis le mois d’avril, des organisations de défense des droits humains demandent au gouvernement de rectifier cette situation pour les personnes trans. Human Rights Watch a adressé une lettre ouverte au président Cortizo le 24 avril, et a publié un rapport sur cette question le 13 juillet.

Le 16 juillet, cinq ministères du gouvernement et le Bureau du médiateur ont conjointement émis une déclaration reconnaissant le problème de la discrimination à l’encontre des personnes transgenres. Ce communiqué dénonçait la transphobie, affirmait que le Panama respectait « la diversité de l'identité et de l'expression », et appelait les organismes publics et privés à mettre fin à cette discrimination.

Comme le rappelait aussi la déclaration du 16 juillet,  « l’État panaméen est fondé sur la démocratie, l’égalité et la non-discrimination ». Ce n'est que par des efforts concertés pour éliminer la stigmatisation et les préjugés contre les personnes trans que le Panama pourra réellement proclamer son respect de ces valeurs.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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