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Royaume-Uni

Événements de 2019 - Section du chapitre UE

Abdalkarim Sama, un bénévole, trie les aliments en conserve dans un local de stockage de la banque alimentaire Sufra à Brent, dans le nord-ouest de Londres, le 9 octobre 2019. 

© 2019 Kartik Raj/Human Rights Watch

Le retrait prévu du Royaume-Uni de l’UE (Brexit) a mis à rude épreuve les institutions démocratiques et mis en danger les droits humains et l’État de droit.

En septembre, le gouvernement a été forcé par le parlement de publier un important document de planification qui expose les conséquences possibles d’une sortie sans accord du Royaume-Uni de l’UE (appelée Brexit dur ou « no-deal »). Sa publication a soulevé de vives inquiétudes concernant les droits, notamment ceux associés à l’accès à une alimentation suffisante et à des médicaments, les pénuries de carburant, l’interruption des services sociaux fournis aux personnes âgées et aux personnes atteintes d’un handicap, les possibles troubles à l’ordre public et le risque d’une activité dissidente accrue en Irlande du Nord. Le gouvernement a reconnu le fait que ce seraient les groupes économiquement vulnérables et marginalisés qui souffriraient le plus d’un Brexit dur.

En septembre, la Cour suprême a déclaré illégale la suspension du parlement pendant cinq semaines décidée par le gouvernement plus tôt dans le mois, conduisant au rappel du parlement. Le gouvernement s’est vu obligé par la loi adoptée par le parlement en septembre de demander une extension de l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE afin d’éviter le « no deal ». Des sources gouvernementales ont critiqué l’arrêt de la Cour suprême et menacé de faire fi de la loi contraignante exigeant une demande d’extension.

L’extension a été octroyée par l’UE à 27 et la date du Brexit était fixée à la fin janvier 2020 au moment de la rédaction du présent rapport. Le parlement a été dissous en novembre après que les partis de l’opposition eurent accepté des élections générales en décembre 2019 (qui devaient encore avoir lieu à l’heure où ces lignes ont été écrites).

En mai, le rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté a publié un rapport sur l’impact négatif disproportionné que les coupes budgétaires motivées par l’austérité, conjuguées à la restructuration de la sécurité sociale, ont sur les droits des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes atteintes d’un handicap qui dépendent de faibles revenus.

Le recours à l’aide alimentaire d’urgence est en hausse. Le plus grand réseau caritatif de banques alimentaires du pays, le Trussell Trust, a signalé avoir distribué sur tout le territoire 1,6 million de colis contenant trois jours de provisions alimentaires d’urgence. L’Independent Food Aid Network (Réseau indépendant d’aide d’urgence) a rapporté qu’au moment d’écrire ces lignes, au moins 819 centres indépendants distribuaient également de l’aide alimentaire.

Le Royaume-Uni a continué de placer en rétention des enfants demandeurs d’asile et migrants.

En octobre, une loi adoptée par le parlement britannique pour dépénaliser l’avortement et garantir le droit au mariage pour tous et toutes en Irlande du Nord en 2020 est entrée en vigueur, le gouvernement décentralisé de la région, suspendu depuis janvier 2017, n’étant pas parvenu à reformer une coalition.

Plus de deux ans après l’incendie meurtrier de la tour Grenfell au cours duquel 71 personnes avaient péri, peu a été fait pour établir les responsabilités dans ces morts ou dans cet incendie. En octobre, les conclusions de la première phase de l’enquête publique sur l’incendie ont été publiées, se focalisant sur le jour de l’incendie. Une enquête pénale était en cours au moment de la rédaction du présent rapport.

En février, une nouvelle loi antiterroriste est entrée en vigueur, comprenant notamment des mesures qui criminalisent la consultation de contenus en ligne, les déplacements à l’étranger et le soutien du terrorisme, risquant de déboucher sur des violations des droits humains. Les autorités britanniques ont continué d’exercer le pouvoir qui leur est conféré de déchoir de leur nationalité les citoyens britanniques soupçonnés d’activités liées au terrorisme.

En juillet, le gouvernement a refusé de mettre sur pied une commission d’enquête judiciaire sur la complicité britannique dans le programme de torture et de détentions secrètes dirigé par la CIA. Au moment de la rédaction du présent chapitre, personne au Royaume-Uni n’avait été inculpé d’infraction en lien avec ces atteintes aux droits humains. En novembre, une enquête menée par les médias a recueilli des preuves que les autorités britanniques ont dissimulé des crimes de guerre qui auraient été commis par les forces britanniques en Irak et en Afghanistan.

 

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