Human Rights Watch News

Nouvelles - février 2003

Le Conseil de sécurité agit pour les enfants soldats

En janvier, Human Rights Watch avait fait pression, avec succès, sur le Conseil de sécurité des Nations Unies pour exiger la responsabilité des gouvernements et groupes armés qui utilisent des enfants soldats. A la demande de Human Rights Watch, 16 membres du Sénat américain se sont joints à nos efforts en envoyant une lettre à l'ambassadeur américain aux Nations-Unies, demandant avec empressement une action forte du Conseil de sécurité pour remédier à ce problème. Après les débats du 14 janvier, le Conseil de sécurité a adopté une nouvelle résolution sur les enfants et les conflits armés le 30 janvier.

Parmi ces dispositions, le Conseil de sécurité :

  • a statué que lui ou son Secrétaire général entrerait en dialogue avec les parties aux conflits armés qui recrutent ou utilisent des enfants soldats pour développer des "plans d'actions clairs et planifiés" dans le but d'arrêter ces pratiques;

  • a appelé les parties aux conflits armés en Afghanistan, au Burundi, en République Démocratique du Congo, au Libéria et en Somalie à fournir des informations sur les démarches entreprises pour mettre fin au recrutement ou à l'utilisation des enfants soldats;

  • a demandé au Secrétaire général de faire rapport le 31 octobre des progrès faits par les parties aux conflits armés qui recrutent ou utilisent les enfants soldats en violation de leurs obligations internationales. Ce rapport sur les progrès faits ne porte pas seulement sur les cinq pays mentionnés plus haut mais aussi sur les pays n'étant normalement pas à l'ordre du jour du Conseil de sécurité et où le recrutement des enfants est répandu, à savoir, la Birmanie, la Colombie, le nord de l'Ouganda et le Sri Lanka.
Apres la révision du rapport du Secrétaire général, le Conseil de sécurité envisagera des démarches supplémentaires si les progrès faits ne sont pas suffisants. Ces démarches n'ont pas été précisées, mais pourraient inclure des embargos sur les armes ou d'autres sanctions ciblées.

Pour plus d'informations sur la décision du Conseil de sécurité, consultez notre rapport du 30 janvier sur : http://www.hrw.org/press/2003/01/childsoldiers013003.htm (en anglais)

Protection des défenseurs guatémaltèques des droits humains

L'année passée, les défenseurs guatémaltèques des droits humains ont été victimes d'attaques sérieuses et répétées ainsi que de menaces. Le 29 avril 2002, un membre de la fondation Rigoberta Menchú, Guillermo Ovalle de León, fut tué par balle dans un restaurant proche des bureaux de la fondation dans la ville de Guatemala. En juillet, deux hommes ont assailli un des avocats de la fondation devant le même bureau. Il est reconnu largement que de telles actions sont le fruit de groupes clandestins ayant des liens possibles avec les forces publiques de sécurité et le crime organisé.

En août dernier, Human Rights Watch a rencontré le président Alfonso Portillo au Guatemala et l'a pressé d'établir une commission pour enquêter sur ces crimes. Le 16 janvier, l'ombudsman guatémaltèque, avec le soutien de groupes locaux et internationaux de droits humains, a présenté une proposition formelle au président pour créer une telle commission.

Le gouvernement du Guatemala a approuvé l'idée et a appelé les groupes locaux de défense des droits humains, l'ombudsman, la commission gouvernementale des droits de l'homme à travailler sur le mandat, la durée, la composition et d'autres paramètres de cette commission d'enquête proposée. La participation de Human Rights Watch à ce processus fut sollicitée et HRW a envoyé une délégation au Guatemala au mois de février pour aider à dessiner une commission fiable et efficace.

Lisez-en plus sur le travail de HRW au Guatemala sur http://www.hrw.org/americas/guatemala.php (en anglais)

Les droits humains en Colombie

Human Rights Watch a pressé le Congrès américain de continuer à requérir du Ministère des affaires étrangères qu'il certifie deux fois par an la conformité de la Colombie aux conditions des droits humains (et non la réduction à une fois par an proposée par les républicains à la Chambre des représentants). Cette décision a été prise pendant la session du Sénat en février rassemblé pour fusionner les deux versions du projet de loi sur l'aide étrangère pour 2003.

De plus amples informations sur les droits humains en Colombie sont disponibles sur http://www.hrw.org/americas/colombia.php (en anglais)

La Turquie libère les ex-parlementaires emprisonnés à tort

Le 3 février, le président turc Ahmet Necdet Sezer a ratifié la "loi d'ajustement" la plus récente qui vise à rapprocher le pays des critères relatifs aux droits humains pour appartenir à l'Union européenne. Conformément à la nouvelle loi, quand la Cour européenne décide qu'une personne a été victime d'une violation de la Convention Européenne des Droits de l'Homme en conséquence d'un jugement rendu par un tribunal, cette personne a automatiquement droit à un nouveau procès.

Par conséquent, les prisonniers politiques turcs de longue date, anciens députés kurdes, Leyla Zana, Orhan Dogan et Selim Sadak (emprisonnés depuis 1994) peuvent maintenant être libérés. Leur avocat, Yusuf Alatas a prédit leur libération prochaine, dans l'attente d'un nouveau procès.

HRW et autres organisations ont longtemps fait pression pour obtenir la libération et un nouveau procès pour les fonctionnaires, qui étaient emprisonnés pour leurs activités non-violentes.

Pour plus de détails, reportez-vous à notre rapport du 7 août sur http://www.hrw.org/press/2002/08/turkey080702.htm (en anglais)

L'UE appelle le gouvernement ouzbek à faire des progrès au niveau des droits humains

Le 27 janvier, les ministres des affaires étrangères des 15 pays membres de l'UE et leur homologue ouzbek se sont rassemblés à Bruxelles pour le Conseil de coopération UE-Ouzbekistan, la réunion bilatérale la plus importante de l'année entre l'UE et l'Ouzbékistan. Les conclusions des derniers Conseils de coopération avec l'Ouzbékistan et les efforts de l'UE pour promouvoir les droits humains en Asie Centrale ont été décevants, mais ces derniers mois ont montré un changement significatif depuis que l'UE utilise de plus en plus son influence dans cette région pour faire progresser les droits humains.

Les conclusions issues de cette réunion ont été sans précédent de par leur franchise et le détail en identifiant les nombreux défauts qui continuent de gâcher les records du gouvernement ouzbek en matière des droits humains. Les conclusions ont aussi appelé à des mesures spécifiques pour répondre à ces défauts. Elles ont révélé que "tout rapprochement possible entre l'Ouzbékistan et l'UE dépendrait du respect des valeurs partagées"; "ont affirmé la nécessite vitale du respect des droits humains et des libertés fondamentales (incluant la liberté d'expression) et de la lutte contre le terrorisme"; et "ont exprimé une forte préoccupation à propos des cas de torture dans les centres de détention ainsi que demandé une enquête impartiale sur le décès de prisonniers ou d'autres personnes lors de leur détention". Notant que la réunion annuelle de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) avait prévu de se tenir à Tachkent en mai, l'UE a clairement dit qu'elle attendait des autorités ouzbeks qu'elles "démontrent à la communauté internationale les changements politiques et économiques en progression" avant la réunion.

Dans ses conclusions, l'UE a donné crédit aux progrès faits mais a noté que plus de progrès étaient nécessaires. Par exemple, pendant la visite de bienvenue du rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture en Ouzbékistan à l'automne dernier, l'UE "a requis que l'Ouzbékistan mette en oeuvre ses recommandations et celles du Comité des Nations Unies contre la torture". Dans le même esprit, il "a exprimé son contentement" pour l'accord signé entre le gouvernement ouzbek et le CICR en 2001, mais a aussi pressé les autorités ouzbeks à promouvoir sa mise en oeuvre complète de manière à soutenir les conditions nécessaires aux visites des centres de détention par le CICR. L'UE a également bien accueilli l'enregistrement de la première organisation indépendante des droits humains, l'Organisation Indépendante des Droits de l'Homme en Ouzbékistan, en début d'année 2002 mais a appelé la direction ouzbek "à faire de plus amples démarches pour le développement d'une société civile en Ouzbékistan basée sur les règles de droit, comprenant l'enregistrement d'autres ONG et partis politiques".

Dans la lettre envoyée aux ministres des affaires étrangères de l'UE en novembre 2002, et dans la suite des sommets de Bruxelles, Londres, Paris et Tachkent, Human Rights Watch a appelé l'UE à utiliser le sommet de janvier pour obtenir des concessions concrètes sur les droits humains de la part du gouvernement ouzbek et a encouragé l'UE à lier ces améliorations à la réunion annuelle de la BERD.

Lisez en anglais :
Lettre de novembre sur http://hrw.org/press/2002/11/uzbek1126ltr.htm
Plus d'informations sur les droits humains en Ouzbékistan sont disponibles sur http://hrw.org/europe/uzbekistan.php

Nouveau sur le web: une décennie de rapports mondiaux de HRW

Les résumés d'une décennie de recherches de Human Rights Watch sont maintenant disponibles sur le web. Le site de Human Rights Watch comprend maintenant tous les rapports de 1989 à 2003. Chaque rapport mondial donne un aperçu des droits humains de l'année antérieure, organisé par pays et par thèmes. Pour trouver un index des anciens rapports mondiaux en anglais, visitez http://www.hrw.org/reports/world/reports/. Pour lire des extraits français du rapport mondial en cours, visitez http://www.hrw.org/french/reports/wr2k3/.

Egalement en anglais :
Les chapitres des rapports mondiaux ont aussi des liens électroniques à partir de nos pages thématiques et de notre liste de pays.
Pour cette liste de pays, consultez http://www.hrw.org/countries.html
Pour les pages thématiques, consultez http://www.hrw.org/advocacy/