Human Rights Watch News

Nouvelles - février 2002

Rapport mondial 2002 de Human Rights Watch : la campagne contre la terreur masque des atteintes aux droits humains
Le 16 janvier, Human Rights Watch a publié son Rapport Mondial 2002. Ce rapport long de 670 pages comporte des résumés sur l'actualité des droits humains en 2001, dans 66 pays ainsi que des analyses sur les politiques étrangères des Etats Unis et de l'Union Européenne, les questions des réfugiés, de la justice internationale, de la responsabilité sociale des grandes entreprises et du commerce des armes.

Le rapport décrit comment la campagne contre la terreur conduite par les Etats Unis inspire des attaques opportunistes sur les libertés civiles partout dans le monde. Au même moment, la campagne représente une chance de porter son attention sur la négation des droits humains et de la démocratie au Moyen-Orient et en Asie Centrale où des gouvernements autoritaires ont laissé des millions de gens avec pour seul choix, politiques extrémistes ou absence de politique. Nombre de ces gouvernements autoritaires s'accrochent au pouvoir sans que les gouvernements occidentaux n'émettent la moindre critique.

Human Rights Watch a annoncé la publication de son rapport lors d'évènements médiatiques à Washington, Londres, Paris, Bruxelles, Madrid et aux Nations Unies à New York. Cette publication a été couverte mondialement par des articles dans le Washington Post, le Wall Street Journal, Al Hayat, El Pais, El Mundo, la Reforma, El Mercurio, the Guardian et une rubrique à la une du site Web de la BBC.

Lire le rapport en ligne à : http://www.hrw.org/wr2k2/
Commander le rapport en ligne à : http://store.yahoo.com/hrwpubs/worrep19.html

Des extraits du rapport sont également disponibles dans les langues suivantes :
Arabe - http://www.hrw.org/arabic/mena/wr2002/index.htm
Espagnol - http://www.hrw.org/spanish/inf_anual/2002/index.html
Français - http://www.hrw.org/french/reports/wr2k2/
Portugais - http://www.hrw.org/portuguese/reports/misc/brasil.html


Guantanamo : Human Rights Watch lance une campagne pour le respect des Conventions de Genève
Le 11 janvier, le Secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a déclaré que les Talibans et les combattants d'al-Qaeda qui avaient été capturés et conduits par bateau à la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba étaient des "combattants illégaux" qui n'avaient pas droit à la protection que garantissent les Conventions de Genève, un ensemble de lois régissant les droits des personnes capturées au cours de conflits armés. Dans une lettre adressée à la Conseillère sur la Sécurité Nationale, Condoleezza Rice, dans des éditoriaux et dans des entretiens approfondis à la télévision, la radio et dans la presse écrite, partout dans le monde, Human Rights Watch a mis en avant que les Conventions de Genève exigent que tous les combattants capturés, y compris les "combattants illégaux" puissent bénéficier d'un traitement humain, notamment un abri minimum, des vêtements, de la nourriture et des soins médicaux. De plus, en cas de doute sur leur statut légal, un tribunal compétent - et non le Secrétaire à la Défense - doit déterminer au cas par cas, quels détenus devraient être considérés comme des prisonniers de guerre. Dans l'attente de cette décision, les prisonniers doivent bénéficier des droits accordés aux prisonniers de guerre. Si Human Rights Watch estime que les combattants d'al-Qaeda ne remplissent probablement pas les conditions nécessaires pour obtenir le statut de prisonnier de guerre, les combattants talibans répondent probablement aux critères requis. Un élément très important est que les prisonniers de guerre seraient exemptés des "commissions militaires" proposées par le Président Bush, même s'ils peuvent toujours être interrogés et poursuivis en justice dans des cours martiales.

En réponse aux critiques, le Secrétaire d'Etat américain, Colin Powell a demandé au Président Bush de déclarer que les Etats Unis sont liés par les Conventions de Genève, ce qui a initié un débat capital au sein de l'administration américaine.

Pour en savoir plus : http://www.hrw.org/campaigns/september11/
En français : http://www.hrw.org/french/campaigns/september11/

Lutte contre la torture en Ouzbékistan
Le 30 janvier, un tribunal de Tachkent, en Ouzbékistan a condamné quatre officiers de police ouzbeks à 20 ans d'emprisonnement pour avoir torturé à mort un homme maintenu en détention. La victime, Ravshan Haitov, 32 ans, est mort suite à des actes de torture qu'il avait subis, quelques heures seulement après que la police l'ait placé en détention préventive, le 17 octobre 2001 sous le chef d'inculpation de participation présumée au groupe musulman interdit, Hizb ut-Tahrir (Parti de la Libération). Les autorités ont rendu à sa famille, le lendemain, son corps marqué par les coups et couvert de bleus. La cause officielle de décès est celle d'une attaque cardiaque.
Dans un rapport paru en décembre 2000 sur la torture en Ouzbékistan, Human Rights Watch a recueilli des informations sur sept décès survenus en détention préventive suite à des actes de torture. Le rapport appelait le gouvernement à instituer un mécanisme de contrôle judiciaire de la légalité des détentions afin de protéger les détenus durant leurs premiers jours de détention préventive, lorsqu'ils sont le plus exposés au risque de mauvais traitement par la police. Le rapport appelait aussi à ce que tous les détenus aient un accès total à des avocats pendant les périodes d'investigation et de procès et à ce que les tribunaux rejettent les témoignages obtenus sous la contrainte.

Human Rights Watch a fait connaître les circonstances de la mort de Haitov et a appelé les officiers impliqués à répondre de leurs actes. "Enfin, la police en Ouzbékistan a été tenue pour responsable d'un cas de torture et mort en détention," a déclaré Elizabeth Andersen, Directrice Exécutive de la division Europe et Asie Centrale de Human Rights Watch. "La torture est un problème systémique en Ouzbékistan. Il est inadmissible qu'il faille attendre un décès en détention préventive pour que les tribunaux ouzbeks se décident à agir. Si Ravshan Haitov avait pu comparaître devant un juge et avoir accès à un avocat, sa vie aurait peut-être pu être sauvée."

Lire le rapport en ligne à : http://www.hrw.org/reports/2000/uzbek/
Pour en savoir plus sur l'Ouzbékistan :
http://www.hrw.org/europe/uzbekistan.php

Enron et les droits humains
La faillite d'Enron et ses liens avec des responsables du gouvernement américain a, une fois de plus, attiré l'attention sur la question des atteintes aux droits humains qui se sont produites dans l'usine électrique Dabhol, appartenant à Enron, en Inde, entre 1992 et 1998. Le rapport de Human Rights Watch en date de 1999, intitulé Enron : la complicité d'une entreprise dans des violations des droits humains, apportait des informations sur la façon dont des filiales d'Enron payaient des représentants locaux des forces de l'ordre pour qu'ils fassent taire les voix qui s'opposaient à l'usine électrique du sud de Bombay. Des entrepreneurs pour la Dabhol Power Corporation ont harcelé et attaqué des individus qui s'opposaient à l'usine électrique. La police a refusé de donner suite aux plaintes déposées et a même attaqué, battu et arrêté les victimes.

Malgré ces récits de violence, le gouvernement américain, qui a garanti des prêts de plus de 290 millions USD pour le projet, n'avait "pas d'objection à cette affaire pour des motifs politiques ou concernant des questions de droits humains."

Pour en savoir plus : http://www.hrw.org/press/2002/01/enron_012302.htm
Pour lire le rapport : http://www.hrw.org/reports/1999/enron/

Faites cesser le recours aux enfants soldats
Le 12 février 2002, un nouveau traité international interdisant le recours aux enfants soldats deviendra réalité. Ce traité - le Protocole Facultatif concernant la participation des enfants aux conflits armés - interdit le recrutement militaire et la conscription des enfants de moins de dix-huit ans, ainsi que leur participation dans des conflits armés. Actuellement, environ 300 000 enfants de moins de dix-huit ans combattent dans des conflits se déroulant dans 40 pays environ, partout dans le monde. Quatre-vingt-treize pays ont signé le protocole et quatorze l'ont ratifié.

Ce que vous pouvez faire
La semaine du 5 au 12 février est celle de la Campagne nationale pour que cesse le recours aux enfants soldats. L'administration Bush et pratiquement tous les membres du Comité du Sénat sur les Relations Etrangères sont favorables au traité. Cependant, bien que les Etats Unis aient signé le traité, celui-ci n'a pas encore été ratifié. Contribuez à faire pression sur le Sénat afin qu'il ne retarde pas davantage cette ratification. Si vous vivez aux Etats Unis, merci de contacter aujourd'hui votre Sénateur et les membres du Comité du Sénat sur les Relations Etrangères. Dites-leur de ne pas attendre davantage pour ratifier le Protocole facultatif. Pour plus d'informations en anglais et les coordonnées des personnes à contacter, merci de vous rendre à l'adresse suivante :
http://www.hrw.org/campaigns/crp/callin.htm

Si vous êtes dans la région de Washington, DC, merci de vous joindre à nous le 12 février, de midi à treize heures, sur les marches du Capitole (côté est) pour une manifestation spéciale destinée à faire pression en faveur de la ratification, par les Etats Unis, du Protocole sur les enfants soldats. Cet événement coïncidera avec des événements similaires dans au moins vingt autres pays du monde. Les Sénateurs Biden, Boxer, Frist et Wellstone ainsi qu'un représentant de l'administration américaine ont été invités à s'exprimer brièvement.

Si vous vivez hors des Etats Unis, vous pouvez aider en encourageant les ministres de vos gouvernements à ratifier le Protocole facultatif. Vous pouvez aussi consulter notre liste des pays sur lesquels nous souhaitons en priorité exercer des pressions en faveur de la ratification. Merci d'en contacter le plus grand nombre possible. Pour les coordonnées des personnes à contacter dans ces pays et pour des informations générales sur ces pays prioritaires, consulter :
http://www.hrw.org/campaigns/crp/action/
En français :
http://www.hrw.org/french/campaigns/childsoldiers/childsoldiers.htm

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