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Émirats arabes unis : Plus de 130 artistes ont annoncé un boycott du musée Guggenheim d’Abou Dhabi

Les signataires protestent contre l’exploitation des travailleurs migrants étrangers

(New York, le 17 mars 2011) - Le boycott organisé par des artistes de renom à l'encontre du musée Guggenheim d'Abou Dhabi, le 17 mars 2011, constitue une étape majeure pour attirer l'attention sur l'exploitation des travailleurs migrants étrangers participant à la construction de ce musée sur l'île de Saadiyat, aux Émirats arabes unis, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Plusieurs projets dont celui du Louvre Abou Dhabi, auquel l'Agence France-Muséums apporte son concours, sont actuellement en phase de réalisation sur cette île.

Plus de 130 personnalités internationales, notamment des artistes, des conservateurs et des écrivains, ont signé un appel au boycott afin d'exiger que la fondation Guggenheim et son partenaire à Abou Dhabi, la Société d'investissement et de développement touristique (Tourism and Development Investment Company, TDIC), protègent les droits des travailleurs construisant la nouvelle succursale du musée sur l'île de Saadiyat. Les signataires indiquent qu'ils refuseront toute coopération avec ce projet tant que le musée Guggenheim et son partenaire n'auront pas garanti la mise en œuvre de mécanismes visant, entre autres, à rembourser les frais de recrutement payés par les travailleurs et à recruter un observateur indépendant, digne de confiance, qui rendra publiques ses conclusions sur les conditions de travail sur le site. Bon nombre des artistes signataires sont reconnus et ont exposé leurs œuvres partout dans le monde, y compris au Moyen-Orient.

« Ce groupe d'artistes éminents annonce clairement qu'il n'exposera pas ses œuvres dans un musée construit par des travailleurs victimes d'abus et que les mesures prises à ce jour par le Guggenheim et la TDIC sont inadaptées », a expliqué Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient de Human Rights Watch. « Si le Guggenheim et la TDIC ne tiennent pas compte des préoccupations des artistes, le musée risque d'être plus célèbre pour mettre en avant les violations du droit du travail que l'art. »

Dans un rapport de 2009, Human Rights Watch avait décrit en détail un cycle d'abus sur l'île de Saadiyat qui laissait les travailleurs migrants lourdement endettés et dans l'impossibilité de défendre leurs droits, ou même de quitter leurs emplois. Chacun des 94 travailleurs interrogés pour le rapport avait indiqué avoir payé des frais de recrutement allant de 1 800 USD à 4 100 USD avant d'être embauché, ce qui tend à démontrer que cette pratique est très répandue aux EAU.

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