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UE : La Mission d’observation électorale au Soudan devrait évaluer la situation des droits humains dans ce pays

Les observateurs européens devraient prendre en compte l’impact des violations des droits et des violences sur les élections prévues en avril

(New York) - La Mission d'observation électorale de l'Union européenne au Soudan  devrait prendre en compte l'impact des atteintes aux droits humains et de l'insécurité persistantes sur le processus électoral, a déclaré Human Rights Watch dans sa  lettre  adressée à la mission le 2 mars 2010. Human Rights Watch a aussi exhorté les observateurs à insister pour que le Président Omar el-Béchir, recherché pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, comparaisse à La Haye pour répondre des accusations portées contre lui.

Des élections nationales doivent se dérouler au mois d'avril au Soudan. La mission de l'UE s'y rendra en mars et avril. Elle est chargée d'observer le processus électoral et d'évaluer sa conformité aux normes internationales relatives aux libertés d'expression, d'association, de mouvement, au principe de non discrimination, et au droit à des réparations suffisantes.

« Les observateurs de l'UE devraient  examiner la situation des droits humains dans son intégralité, ainsi que la façon dont elle affecte l'environnement des élections », a indiqué Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les observateurs doivent considérer le tableau d'ensemble pour bien  faire leur travail. »

Dans sa lettre, Human Rights Watch a décrit les formes d'atteintes aux droits humains dans la période pré-électorale que ses chercheurs ont documentées en novembre et décembre 2009. Lors de la période d'inscription sur les listes électorales et par la suite, les forces de sécurité au Nord-Soudan ont réprimé violemment des manifestations pacifiques et ont restreint les rassemblements publics, les réunions de partis politiques et autres événements.

Les autorités ont harcelé, agressé et arrêté arbitrairement des observateurs électoraux appartenant à des partis politiques et des militants des droits humains, notamment des étudiants darfouriens qui s'exprimaient à propos des élections et autres sujets sensibles tels que le rôle de la justice internationale au Darfour. Les autorités sud-soudanaises elles-aussi se sont rendu coupables de violations des droits humains, d'arrestations et de détentions arbitraires de membres du Parti du Congrès national (NCP, parti au pouvoir dans le nord du pays) ainsi que de partis considérés comme des alliés du NCP.

La lettre de Human Rights Watch souligne aussi que les affrontements persistants entre les forces rebelles et gouvernementales au Darfour, et la recrudescence des violences interethniques au Sud-Soudan, pourraient entraver la liberté de mouvement des civils et les empêcher d'accéder aux urnes.

« Une évaluation complète et approfondie exige d'examiner le contexte dans son intégralité, sans se limiter aux aspects techniques des élections », a remarqué Georgette Gagnon.

La lettre a rappelé le mandat d'arrêt émis par Cour pénale internationale contre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Darfour. La mission de l'UE devrait s'abstenir de rencontrer el-Béchir directement étant donné le mandat d'arrêt en instance, a insisté Human Rights Watch.

« El-Béchir est un homme recherché qui doit répondre d'accusations de crimes haineux devant la CPI », a conclu Georgette Gagnon. « Le silence de l'UE sur ces questions risque d'être perçu comme une approbation tacite de l'obstruction totale par Khartoum à la justice relative aux atrocités commises contre les habitants du Darfour. »

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