(New York) - Les défenseurs des droits humains en République Démocratique du Congo sont de plus en plus exposés à des attaques, a déclaré Human Rights Watch dans un document de présentation sur la liberté d'expression et la liberté d'association publié aujourd'hui.
Pendant ces dernières années, les groupes rebelles principaux et l'ancien gouvernement de la RDC se sont portés responsables d'intimidation et de harcèlement contre ceux qui ont dénoncé des abus de droits humains. Mais le nouveau gouvernement à Kinshasa représente une occasion de mettre fin à ces attaques, a déclaré Human Rights Watch.
" Les militants des droits humains ont risqué leur vie en rapportant les pires atrocités commises durant cette guerre, " a déclaré Alison Des Forges, conseillère sur la région des Grand Lacs à Human Rights Watch. " Le nouveau gouvernement devrait protéger ces personnes courageuses. "
Des méthodes d'intimidations ont été utilisées de plus en plus fréquemment contre les défenseurs des droits humains et autres militants malgré la signature récente d'un accord de paix. Le document de présentation décrit plus d'une vingtaine de cas d'incarcérations et de harcèlements de défenseurs des droits humains, de militants de la société civile, et de journalistes indépendants pendant ces trois derniers mois seulement.
Il y a également eu, récemment, des changements positifs. Au début du mois, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Goma (RCD-Goma) soutenu par le Rwanda a libéré Donatien Kisangani Mukatamwina, un militant originaire d'Uvira, qui avait été détenu sans aucune accusation pendant treize jours et avait été battu. Le RCD-Goma a aussi autorisé la chaîne de radio indépendante, Radio Maendeleo à reprendre la diffusion de ses programmes ce mois ci, après avoir été interdite pendant sept mois. En réponse au tollé général des groupes de droits humains, le nouveau gouvernement de la RDC a récemment aboli la Cour d'Ordre Militaire à Kinshasa.
" Maintenant est venue l'heure pour toutes les parties concernées dans la guerre au Congo de tourner la page et de permettre aux militants des droits humains et aux journalistes de faire leur travail, " a déclaré Des Forges. " Si le nouveau gouvernement veut construire une paix durable, il devra être basé sur l'état de droit et le respect de la liberté d'expression'.
Human Rights Watch a aussi vivement conseillé au nouveau gouvernement d'encourager activement la participation des groupes de droits humains dans les aspects clés de la transition, y compris les institutions pour la justice, afin de juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, ainsi que l'établissement d'un processus de vérité et réconciliation. En tant que première étape, Human Rights Watch demande à la nouvelle ministre des droits humains, Marie Kalala de délibérer en coopération avec les groupes de droits humains dans les différentes régions du pays dès son entrée en fonction.