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Égypte : Les autorités devraient libérer le blogueur Alaa Abdel Fattah

L'enquête militaire sur le meurtre de manifestants coptes manque de transparence

(New York, le 15 novembre 2011) - Le procureur militaire de l'Égypte devrait immédiatement libérer Alaa Abdel Fattah, un éminent blogueur inculpé suite à la manifestation de Coptes chrétiens le 9 octobre 2011, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été tuées, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Alaa Abdel Fattah a été arrêté puis inculpé d'incitation et de vol d'une arme militaire, bien que le procureur n'ait présenté aucune preuve pour étayer ces accusations. Sa détention a été ordonnée alors que les procureurs militaires ont commencé à interroger des militants et prêtres sur leur implication présumée dans l’organisation de la manifestation.

Lors de la manifestation dans le quartier de Maspero au Caire, des véhicules militaires ont écrasé des manifestants et l'armée a eu recours à une force excessive, ce qui a mené à la mort de 27 civils et d’un officier militaire. Selon un rapport publié le 2 novembre par le Conseil national pour les droits de l'homme, nommé par le gouvernement égyptien, des membres de l'armée ont été responsables de la mort de plusieurs manifestants. Les enquêtes relatives à cette manifestation sont toutefois menées exclusivement par des procureurs militaires, qui ont convoqué des militants et des prêtres pour des interrogatoires mais ont refusé de confirmer si elles enquêtent ou non sur des membres de l’Armée éventuellement impliqués dans le meurtre de manifestants coptes.

« Au lieu d'identifier les membres de l'armée qui conduisaient les véhicules militaires ayant écrasé 13 manifestants coptes, le procureur militaire poursuit des militants qui n’ont fait organiser la manifestation », a déploré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La mise en détention d’Abdel Fattah est une tentative flagrante de réduire au silence une voix forte qui a souvent critiqué l'armée, dont l’impunité est renforcée par les actions du procureur. »

Selon le principe nº 9 du Projet de principes sur l’administration de la justice par les tribunaux militaires adopté par la Commission des droits de l'homme des Nations Unies :

« En toutes circonstances, la compétence des juridictions militaires doit être écartée au profit de celle des juridictions ordinaires pour mener à bien les enquêtes sur les violations graves des droits de l’homme, telles que les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, la torture, et poursuivre et juger les auteurs de ces crimes. »

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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