Dans la matinée du 15 avril 2023, les habitants de Khartoum, la capitale du Soudan, ont été choqués par le déclenchement des combats dans leur ville, qui se sont rapidement propagés à d'autres régions du pays. Deux ans plus tard, le conflit au Soudan, qui oppose les Forces armées soudanaises (FAS, ou SAF en anglais) aux Forces de soutien rapide (FSR, ou RSF en anglais) et à plusieurs groupes armés et milices alliés à ces forces, a ravagé le pays. La vie de dizaines de millions de personnes a été brisée, et des dizaines de milliers de civils ont péri.
Les combattants FSR et leurs alliés ont commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre généralisés, notamment dans le cadre d'une campagne de nettoyage ethnique au Darfour. Les FAS et leurs alliés ont également commis des crimes de guerre. Les deux camps ont entravé l'aide humanitaire, contribuant ainsi à la famine. Leurs dirigeants devraient être tenus de rendre des comptes.
Ci-dessous figurent des résumés des 12 principaux communiqués et rapports de Human Rights Watch au sujet des graves abus endurés par les civils dans le cadre du conflit au Soudan, suivis de nos trois principales recommandations pour mettre fin aux atrocités commises dans ce pays.
Compte tenu de l'ampleur des atrocités commises ces deux dernières années au Soudan, une action concertée est nécessaire pour garantir :
La protection des civils, notamment via le déploiement d'une mission de protection des civils
L’urgence de mesures fermes pour protéger les civils, notamment le déploiement d'une mission de protection des civils, découle de plusieurs facteurs : l'ampleur des atrocités commises dans tout le pays, le mépris total des lois fondamentales de la guerre par les divers belligérants, le retrait des forces de maintien de la paix du Darfour avant le conflit, les restrictions persistantes à l'accès à l'aide humanitaire, ainsi que les attaques contre les secouristes locaux.
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Un embargo sur les armes respecté et élargi
Les belligérants ont acquis du matériel apparemment neuf de fabrication étrangère, produit par des entreprises enregistrées en Chine, en Iran, en Russie, en Serbie et aux Émirats arabes unis – notamment des drones armés, des lance-roquettes multitubes montés sur camion, des brouilleurs de drones et des missiles antichars guidés – et les ont utilisés dans des régions du Soudan, notamment au Darfour, où l'embargo sur les armes décrété par l'ONU est toujours en vigueur. Human Rights Watch a documenté des incidents au cours desquels de tels équipements ont été utilisés dans des attaques apparemment illégales. Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait garantir le respect de l'embargo sur les armes en vigueur, étendre ses restrictions sur la région du Darfour à l'ensemble du Soudan et traduire en justice les contrevenants.
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La justice pour les violations persistantes
L'impunité a l’égard des crimes commis au Soudan n’a fait qu’enhardir les auteurs de violations des droits humains, qui continuent de commettre des crimes graves lors des combats qui se poursuivent. Les États membres de l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne devraient soutenir les travaux en cours de la Cour pénale internationale au Darfour et l'extension de sa compétence à l'ensemble du pays, soutenir la mise en place d'un mécanisme de justice internationalisé pour le Soudan et encourager les affaires relevant de la compétence universelle, qui permettent à d'autres pays de poursuivre les pires crimes du monde, quel que soit le lieu où ils ont été commis.
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