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Un panneau rouge avertissant sur les dangers liés à des risques toxiques, aperçu sur une route de Khan Sheikhoun (province d'Idlib) en Syrie, le 5 avril 2017, au lendemain d’une attaque chimique perpétrée contre cette ville. © 2017 Abdussamed Dagul/Anadolu Agency/Getty Images

L'histoire de la lutte pour la justice en Syrie est en train de s'écrire – peut-être deux fois en une semaine !

Parmi les nouvelles positives, des juges français ont émis hier des mandats d'arrêt sans précédent à l'encontre du président syrien Bachar el-Assad et de trois autres hauts responsables syriens. Ils sont soupçonnés de complicité de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre pour l'utilisation d'armes chimiques contre des civils en 2013.

L'avocat syrien Mazen Darwish a salué cette décision comme une « nouvelle victoire pour les victimes, leurs familles et les survivants, et une étape sur la voie de la justice et d'une paix durable en Syrie ».

Des organisations syriennes comme la sienne, le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (CSM), ont été à l'avant-garde de cette réalisation.

Au fil des années du conflit syrien, ces groupes ont veillé à ce que l'utilisation généralisée et systématique d'armes chimiques par le gouvernement syrien – que Human Rights Watch et d'autres ont largement documentée – ne reste pas lettre morte. Les mandats d'arrêt sont le résultat d'une plainte pénale qu'ils ont déposée en France, en travaillant avec des victimes syriennes.

Mais la France n'est pas le seul endroit où la justice arrive.

Une deuxième nouvelle, peut-être positive, nous vient de La Haye, où la Cour internationale de justice (CIJ) est sur le point d'annoncer sa première décision sur la torture pratiquée par l'État en Syrie.

Le mois dernier, le Canada et les Pays-Bas ont accusé la Syrie de violer ses obligations au titre de la Convention contre la torture devant la plus haute juridiction du monde. La Syrie ne s'est même pas présentée à l'audience.

HRW a publié de nombreux rapports faisant état de torture généralisée, de privations de nourriture, de passages à tabac et de maladies généralisées dans les centres de détention du gouvernement syrien. Une récente enquête des Nations Unies a révélé que ces abus se poursuivaient.

Aujourd'hui, la CIJ pourrait ordonner à la Syrie de mettre fin aux actes de torture et aux autres abus.

La lutte pour la justice est un combat de longue haleine dans de nombreux conflits à travers le monde. Pour la Syrie, elle a été jusqu'à présent largement insaisissable, seuls quelques auteurs d'actes de torture ayant été traduits devant les tribunaux de pays européens.

Espérons que la décision rendue aujourd'hui par la CIJ s'inscrira dans le prolongement de la décision rendue hier par la France. Cela signifierait qu'enfin, la justice rattrape les abus commis en Syrie.

Et lorsque des personnes sont toujours portées disparues, détenues et torturées, chaque jour compte.

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