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En Iran, des écolières à la tête de manifestations pour la liberté

La répression gouvernementale cible même des enfants

 

Des écolières iraniennes ayant retiré leurs hijabs, et filmées de dos, chantent la chanson « Baraye » (« Pour ») de Shervin Hajipour, devenue l'hymne improvisé des manifestations en Iran. Capture d’écran d’une vidéo postée sur Twitter par la journaliste Masih Alinejad (https://twitter.com/AlinejadMasih/status/1576911788964081664). © 2022 Masih Alinejad / Twitter

« Femmes, vie, liberté ! »

« Liberté, égalité, pas de foulard, pas d'oppression !" »

Des manifestations ont éclaté à travers l’Iran après la mort de Mahsa (Jina) Amini, 22 ans, le 16 septembre, suite à son arrestation par la police des mœurs qui l’accusait de porter de manière « inappropriée » son hijab. Depuis lors, des dizaines de vidéos mises en ligne montrent des écolières manifestant dans leurs écoles et dans les rues, chantant et parfois brûlant leurs hijabs.

Mais le risque auquel les écolières sont confrontées peut être mortel. Nika Shakarami avait 16 ans lorsqu'elle a brûlé son hijab lors d'une manifestation à Téhéran. Elle a été vue vivante pour la dernière fois le 20 septembre alors qu'elle était suivie par des membres des forces de sécurité. Le gouvernement a par la suite affirmé qu'elle a fait une chute mortelle d'un immeuble. Les autorités ont de même soutenu qu'une autre jeune manifestante décédée, Sarina Esmailzadeh, également âgée de 16 ans, avait aussi fait une chute mortelle le 24 septembre à Karaj, à l'ouest de Téhéran. Selon les médias, les deux familles ont subi de fortes pressions pour ne pas contester ces versions officielles.

Au 11 octobre, selon l’ONG iranienne Société de soutien aux enfants, 28 enfants avaient été tué-e-s lors des manifestations, la plupart dans les provinces du Sistan et du Balouchistan.  Les noms de neuf mineur-e-s figurent dans une récente liste de personnes tuées par les forces de sécurité, selon des organisations de défense des droits humains et des médias. Human Rights Watch n'a pas pu documenter ces cas de manière indépendante, mais ces chiffres soulèvent de graves préoccupations. L'UNICEF a appelé à mettre fin aux violences « contre les enfants et adolescents ».

Dans un pays où exprimer son autonomie en tant que femme peut entraîner la mort, les actions de ces écolières pour exiger la liberté et l'égalité sont d'une bravoure exceptionnelle. Les autorités iraniennes devraient écouter leurs demandes, assurer leur sécurité en interdisant aux forces de sécurité d'entrer dans les écoles pour les intimider ou arrêter, et libérer immédiatement toutes les jeunes personnes arrêtées simplement pour avoir manifesté de manière pacifique.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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