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Pakistan : Le gouvernement devrait protéger la victime d’un viol collectif contre une nouvelle injustice

Les autorités devraient en outre garantir la sécurité de Mukhtar Mai

(New York, le 22 avril 2011) - Le gouvernement pakistanais devrait demander à la Cour suprême de réexaminer lors d'une assemblée plénière sa décision d'acquitter cinq hommes accusés d'avoir collectivement violé une femme en 2002 suite aux ordres donnés par un conseil de village, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Le 21 avril, un collège de trois juges de la Cour suprême a confirmé une décision rendue en 2005 par la Haute Cour de Lahore, un tribunal provincial qui avait acquitté cinq des six hommes accusés de ce crime. Les trois juges ont par ailleurs confirmé la peine de prison à perpétuité qui avait été prononcée pour le sixième accusé, Abdul Khaliq.

« La décision de la Cour suprême met en lumière les failles profondes du système de justice pénale du Pakistan quand il s'agit de réprimer la violence contre les femmes », a déclaré Brad Adams, directeur de la division Asie à Human Rights Watch. « Cette incapacité à garantir la justice dans une affaire où le réquisitoire était manifestement solide reflète un mépris choquant des droits de la femme au sein du système judiciaire pakistanais. »

Mukhtar Mai, une villageoise du district de Muzaffargarh dans la province du Pendjab, avait subi un viol collectif suite aux ordres d'un conseil de village en 2002. Son cas avait provoqué une forte indignation à l'échelle nationale et nationale après qu'elle eut décidé de parler de son calvaire. Son courage face à des nombreuses menaces de mort l'avait transformée en symbole international du mouvement pour les droits de la femme.

Human Rights Watch a appelé le gouvernement fédéral du Pakistan et le gouvernement provincial du Pendjab à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger Mukhtar Mai, qui a déjà reçu de nouvelles menaces de mort. À l'annonce de la décision de la Cour suprême, Mukhtar Mai a dit craindre pour sa vie.

En 2005, la Haute Cour de Lahore avait statué que l'accusation n'avait pas prouvé qu'un conseil tribal de village avait ordonné le viol. Toutefois, parce que ce tribunal semblait avoir omis de tenir compte de preuves importantes disponibles dans le domaine public, la Cour suprême s'était saisie du dossier. La loi pakistanaise autorise la Cour suprême à ouvrir ou rouvrir une procédure de sa propre initiative (« suo motu »), et à ordonner l'ouverture de nouvelles enquêtes.

Bien que l'intervention de la Cour suprême ait été en soi une mesure positive, la cour aurait dû prendre des mesures pour que la police et le procureur rectifient les omissions flagrantes dans ce dossier, a observé Human Rights Watch.

Pour lire l'intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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