VI. RECOMMANDATIONS
Au gouvernement libérien:
· Mettre fin immédiatement à toutes les atteintes portées aux droits humains internationaux contre les civils, dont les exécutions sommaires, viols, incendie d'hôpitaux et recours au travail forcé.
· Mener des enquêtes sur toutes les accusations d'abus par des combattants et mettre en place des procédures disciplinaires adéquates et des sanctions criminelles, respectant les exigences de la législation, afin de répondre aux accusations d'abus et de faire comparaitre leurs auteurs devant la justice.
· Donner aux combattants des instructions claires leur ordonnant de respecter les droits humains internationaux et les lois humanitaires, afin de s'assurer qu'ils respectent les droits des civils.
· Garantir la liberté de circulation de tous les civils, y compris ceux fuyant les zones de combats.
· Les forces de sécurité libériennes, y compris l'ATU et la SSS, ainsi que les forces de police doivent recevoir des directives claires et publiques concernant les devoirs de leurs officiers et doivent être soumises au contrôle d'autorités civiles constituées. Des cours sur les droits humains doivent être incorporés à tous les niveaux de la formation des membres de l'appareil de sécurité et des procédures disciplinaires doivent être mises en place afin de répondre aux accusations de violation des droits humains. Toutes les directives adéquates des Nations Unies doivent être incluses dans les règles de police et de sécurité, dont le Code conduite pour les responsables de l'application des lois et l'Ensemble des principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d'emprisonnement.
Au LURD
· Mettre fin immédiatement à toutes les violations des lois internationales sur les droits humains dont sont victimes les civils et les objectifs civils, dont les exécutions sommaires, viols, incendies d'hôpitaux et travail forcé. Mener des enquêtes sur toutes les accusations d'abus de la part de membres des LURD et mettre en place des procédures disciplinaires, respectant les garanties d'usage, afin de répondre aux accusations d'abus, au nombre desquels les meurtres, viols et autres abus cités dans ce rapport. Ceux qui se seront rendus coupables de tels abus doivent être chassés de tout poste à responsabilité et ne doivent pas pouvoir entrer en contact avec la population civile.
· Fournir aux combattants de claires instructions concernant les lois sur le respect des droits humains et les lois humanitaires, afin de s'assurer qu'ils respectent les droits des civils.
· Accorder une totale liberté de mouvement à tous les civils fuyant les zones de combats.
Au gouvernement de Guinée
· Mettre fin à tout soutien militaire, logistique et de toute autre nature au LURD.
Aux Nations Unies
Au Secrétaire Général
· Oeuvrer avec tous les partenaires pertinents de la communauté internationale afin d'exercer une pression soutenue sur les pays de l'Union du Fleuve Mano et de les amener ainsi à prévenir les crimes de guerre et autres violations, à respecter l'état de droit et les droits humains, à mettre fin aux attaques transfrontalières et à cesser tout soutien aux activités des groupes rebelles. En particulier, appeler le Gouvernement libérien à prendre des mesures pour restructurer ses forces de sécurité de façon à garantir leur responsabilisation et le Gouvernement guinéen à mettre fin à son soutien au LURD.
· Recommander le remplacement du contingent guinéen de la MINUSIL (en Sierra Leone) par des troupes extérieures à l'Afrique de l'Ouest qui ne soient pas impliquées ans le conflit de la sous-région. Au minimum, les troupes guinéennes devraient être retirées du district de Pujehun et ne plus être déployées à proximité de la frontière avec le Libéria, où il est vraisemblable que leur soutien aux rebelles libériens et l'intimidation des réfugiés sont plus importants. Oeuvrer à garantir et obtenir les engagements pour le déploiement d'un nombre adéquat de troupes le long de la frontière entre la Sierre Leone et le Libéria, afin d'empêcher les attaques transfrontalières.
Au Conseil de sécurité
· Maintenir l'embargo sur les armes à destination du gouvernement du Libéria et étendre l'embargo aux deux parties du conflit, ce qui inclut le LURD. Renouveller le mandat du Groupe d'experts, qui a joué un rôle utile en mettant en lumière le soutien transfrontalier apporté aux rebelles en Sierra Leone. Elargir son mandat pour lui permettre de continuer de surveiller les flux illégaux d'armes dans la sous-région et d'examiner le rôle que joue la Guinée dans le conflit libérien, afin qu'il puisse émettre des recommandations au Conseil de sécurité sur les mesures à prendre en vue de l'établissement d'une paix durable dans la sous-région, parmi lesquelles l'éventuelle extension à l'avenir de l'embargo sur les armes.
· Mandater le déploiement d'observateurs militaires internationaux le long des frontières entre la Guinée et le Libéria et entre la Sierra Leone et le Libéria pour surveiller et enquêter sur les raids transfrontaliers.
Au HCR
· Installer tous les camps de réfugiés libériens loin des frontières avec les pays voisins et s'assurer en priorité du caractère civil de ces camps. Travailler étroitement avec les Gouvernements des pays hôtes voisins du Libéria, pour mettre en place des mécanismes à la frontière permettant de séparer les combattants libériens des réfugiés.
Aux Etats-Unis
· Toute l'assistance militaire des Etats-Unis à la Guinée, prévue pour commencer en mai 2002, devrait être conditionnée à la fin du soutien qu'apporte ce pays aux rebelles du LURD.
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