Africa - West

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METHODES

Le défi consistant à assurer la protection des droits des enfants affectés par le VIH/SIDA n'est pas propre au Kenya et la présente recherche aurait pu être conduite dans bon nombre d'autres pays africains. Le Kenya a été choisi en partie à cause de la présence d'un réseau d'ONG fournissant des services aux enfants affectés par le SIDA et dont le personnel a été suffisamment généreux pour partager avec nous son expertise. L'autre raison pour laquelle le Kenya a été sélectionné est le fait que le problème des enfants affectés par le SIDA ne figure pas en tête des priorités dans les déclarations de politiques relatives au SIDA, faites par le gouvernement, contrairement à ce qui se produit dans beaucoup d'autres pays.

Human Rights Watch a conduit au Kenya la recherche nécessaire à ce rapport en février et mars 2001. Pour ce travail, nous avons défini les enfants affectés par le SIDA comme ceux ayant un parent ou un tuteur vivant avec le SIDA, ceux ayant perdu un parent ou un tuteur du fait du SIDA, ceux vivant dans des maisonnées ayant à charge des enfants rendus orphelins par le SIDA et ceux qui vivent eux-mêmes avec le SIDA9. Parce que le SIDA est rarement mentionné comme une cause de mort sur les certificats de décès et que de nombreuses personnes vivant avec la maladie n'ont pas subi de dépistage du VIH ou n'ont pas été informées des résultats des tests, il a été nécessaire de travailler via des intermédiaires connaissant suffisamment bien les familles pour savoir si le SIDA était un facteur explicatif de leur situation. Les organisations qui nous ont aidés en ce sens étaient des ONG locales fournissant des services aux enfants qui ont besoin d'une protection spécifique ou aux familles affectées par le SIDA.

Ces organisations ont identifié des familles affectées par le SIDA, en particulier celles où des enfants étaient orphelins, puis ont ensuite identifié celles où un enfant, un parent ou un tuteur était disposé à parler de l'impact du SIDA sur l'enfant. La population interrogée ne peut pas être considérée comme complètement représentative de la population des familles affectées par le SIDA au Kenya à cause de ses contacts avec des organisations fournissant des services. Cependant, ce biais est de nature à indiquer que la population générale des enfants affectés par le SIDA se trouve dans des circonstances encore pires que celles des familles que nous avons rencontrées.

Nous avons interrogé vingt-six enfants et jeunes adultes affectés par le SIDA ou leurs tuteurs. Parmi les autres personnes interrogées qui appartenaient à des ONG ou étaient des experts en éducation ou en droit, quatre personnes avaient également la charge d'enfants rendus orphelins par le SIDA. Elles ont pu faire des remarques à ce titre. Un ou deux enquêteurs de Human Rights Watch conduisaient les entretiens, principalement dans les maisons des familles affectées. Un groupe de jeunes a été interrogé en tant que tel. Tous les entretiens ont couvert quelques sujets décidés préalablement sur la base de rapports antérieurs traitant de l'impact du SIDA sur les enfants. Les organisations avec lesquelles nous étions en contact nous ont déconseillé d'avoir recours à des interprètes que la famille ne connaîtrait pas. Par conséquent, dans la plupart des cas, un travailleur social ou un autre membre du personnel de l'organisation nous accompagnant a servi d'interprète. Cette personne était généralement connue de la famille. La plupart des entretiens ont été conduits dans la province de Nyanza (Kisumu town, Siaya et Rachuonyo), six ont eu lieu à Nairobi et deux dans la province Centrale. Quelques entretiens ont été conduits en anglais mais la plupart se sont faits en luo (dans la province de Nyanza) ou en kikuyu. Nous avons également parlé avec trente-deux experts appartenant aux mondes du droit et de la justice, des chercheurs, des organisations non gouvernementales apportant des services à cette population, des professeurs, du personnel scolaire administratif et des responsables des Nations Unies. Ces entretiens n'étaient pas limités dans la durée et ont généralement couvert un éventail très large de sujets. Nous avons également pris en considération des récits faits par des journalistes, des rapports d'ONG ainsi que des études, publiées ou non, provenant de sources diverses.

9 La Convention relative aux Droits de l'Enfant définit les enfants comme " tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable." Convention relative aux droits de l'enfant, art.1, G.A. Res. 44/25, annex, 44 U.N. GAOR Supp. (No.49) at 167, U.N. Doc. A/44/49 (1989). Nous avons également utilisé cette définition même si de jeunes adultes ont été interrogés sur la façon dont ils avaient été affectés par le SIDA lorsqu'ils étaient enfants.

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