Africa - West

Previous PageTable Of ContentsNext Page

LA RÉPONSE DES AUTORITÉS GUINÉENNES.

Human Rights Watch a fait part de ses inquiétudes au président du BNCR, l'organe inter-ministériel chargé par le Gouvernement guinéen du dossier des réfugiés. Le président du BNCR semblait être tout à fait au courant de ces problèmes et des menaces pesant sur les réfugiés. Il a indiqué qu'il avait entendu dire que le LURD empêchait les réfugiés de traverser la frontière, mais assuré qu'il n'en avait pas pour l'instant la preuve. Toutefois, le HCR a indiqué à Human Rights Watch qu'en juillet dernier, trois semaines avant la mission de Human Rights Watch en Guinée, le HCR avait informé les autorités guinéennes de son inquiétude concernant des refoulements de population dans la région.13 Le président du BNCR a assuré qu'il allait envoyer une équipe, comprenant des policiers, à la frontière afin de vérifier s'il y avait des cas de refoulement ou d'autres abus.

Dans pratique, la capacité du BNCR à influencer le comportement des militaires guinéens est clairement limitée. Les actions du BCNR semblent dépendre largement des directives reçues de la part des autorités administratives régionales (telles que les préfets et les sous-préfets) qui, à leur tour, agissent en coordination avec les commandants militaires locaux. Il semble aussi y avoir des différences entre les politiques établies au niveau national et les actions mises en oeuvre au niveau local. Le BNCR assure avoir fait passer la consigne de garder la frontière ouverte aux réfugiés du Libéria, mais admet avoir peu de contrôle sur le comportement des militaires guinéens déployés aux frontières, qui déterminent effectivement quels réfugiés sont autorisés à entrer et lesquels sont renvoyés au Libéria. Le BNCR a également admis qu'il n'existait toujours pas de procédure permettant de faire la distinction entre combattants et réfugiés civils. La question des méthodes permettant d'effectuer cette distinction n'a pas encore été réglée, en dépit de discussions entamées à ce sujet il y a plus d'un an avec le HCR.

13 Lettre du Représentant du HCR en Guinée à Human Rights Watch, 25 octobre 2002.

Previous PageTable Of ContentsNext Page