RÉSUMÉPendant presque trois ans, les mouvements rebelles soutenus par le Rwanda et l'Ouganda ont mené une guerre désastreuse contre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et ses alliés étrangers. Selon les estimations les plus récentes des experts démographes, environ deux millions et demi de personnes ont péri dans des combats ou à cause des privations de nourriture, d'eau et d'aide médicale liées à la guerre. Le gouvernement congolais et ses alliés du Zimbabwe, de l'Angola et de la Namibie, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Goma (RCD-Goma) et son soutien rwandais et le Front pour la Libération du Congo (FLC) avec son supporter, l'Ouganda ont tous accepté de mettre un terme au conflit, selon les termes des Accords de Lusaka en 1999. Mais ce n'est qu'en février 2001 que le Rwanda et l'Ouganda ont commencé à replier leurs troupes des lignes de front. Anticipant des progrès continus vers la paix, les Nations Unies ont déployé des observateurs et des troupes dans le cadre d'une Mission de l'Organisation des Nations Unies en République du Congo (MONUC). Peu de temps après cependant, le Rwanda et l'Ouganda ont tous les deux remis en question les perspectives de paix. Début avril, le Président rwandais, Paul Kagame déclara que les troupes rwandaises ne quitteraient finalement pas le Congo tant que son propre gouvernement estimerait que la sécurité n'y est pas assurée. Début mai, le Président ougandais, Yoweri Museveni annonça que son gouvernement n'était plus lié par les Accords de Lusaka mais il revint ensuite sur sa position et déclara que l'Ouganda respecterait l'accord et retirerait ses troupes de la plupart des régions. Le RCD-Goma agissant par procuration pour le compte de son allié rwandais, refusa, à un moment donné, de permettre aux troupes de la MUNOC d'atterrir à Kisangani. Cependant, il se laissa ultérieurement fléchir. Des troupes du FLC, l'allié ougandais ont refusé de se retirer des lignes de front.
Alors que la communauté internationale commençait à critiquer le recrutement d'enfants par la force, les recruteurs ont éloigné leurs activités des villes afin d'échapper aux observations et ils ont, dans certains cas, troqué l'utilisation de la force pour celle de la contrainte ou des promesses de récompenses afin d'enrôler de nouvelles recrues. 1 Interviews par Human Rights Watch, Londres, 9 mai 2001 et Kampala, par téléphone, 19 mai 2001. 2 Selon le droit international, les personnes de moins de dix-huit ans sont considérées comme des enfants (Article 1 de la Convention des Droits de l'Enfant, 2 septembre 1990). Tous les états ont signé la Convention des Droits de l'Enfant, excepté les Etats Unis et la Somalie. 3 Interview par Human Rights Watch de Joseph Mudumbi, Goma, 19 décembre 2000. |