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V. ATTEINTES AUX DROITS DE L'HOMME COMMISES PAR LES FORCES POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE (FDD) ET AUTRES GROUPES REBELLES


Depuis qu'elles ont pris les armes contre le gouvernement du Burundi en 1993, les Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD), la branche armée du Conseil National pour la Défense de la Démocratie, sont devenues la principale opposition armée au gouvernement du Burundi et, depuis le coup d'Etat de juillet 1996, au régime de Buyoya, supplantant le Parti pour la Libération du Peuple Hutu (Palipehutu), jusqu'alors prédominant, lequel continue à opérer dans les provinces de Cibitoke et Bubanza. La victoire de l'AFDL à la fin 1996 au Zaïre a forcé les FDD, originellement basées dans ce pays, à transférer la plupart de leurs opérations en Tanzanie. Un troisième groupe, le Front pour la Libération Nationale (Frolina), également basé en Tanzanie, a mis fin à un cessez-le-feu unilatéral de dix-huit mois après que les forces armées burundaises aient opéré des incursions en Tanzanie. Plusieurs groupes plus petits mènent également une opposition armée, dont une faction dissidente des FDD créée récemment qui porte le nom de son leader, Benjamin, et qui a lancé des attaques dans la province de Cibitoke en novembre 1997. Les FDD, le Palipehutu et autres groupes ont commis de nombreuses atteintes aux droits de l'homme. Les groupes rebelles ont attaqué les civils aveuglément, tuant et violant, et ils ont assassiné des responsables politiques non armés. Ils se sont aussi livrés au pillage et à la destruction d'habitations sur une large échelle, exacerbant les graves problèmes de malnutrition dans le pays. Dans les zones sous leur contrôle, les FDD et le Palipehutu ont contraint les civils à rester dans les zones contre leur gré, les forçant à cultiver la terre pour eux et à effectuer d'autres tâches.


Attaques Aveugles contre des Civils

Un certain nombre de témoins ont déclaré à Human Rights Watch que les FDD "ne tuent pas les civils". Comme l'a affirmé un expatrié, elles ont généralement la réputation de "piller mais pas de tuer". (227) S'il est vrai que les forces armées burundaises ont été responsables de la majorité des victimes civiles déplorées au cours de la guerre civile, Human Rights Watch possède des informations indiquant que dans un certain nombre de cas, les FDD ont attaqué et tué des civils. Les FDD ont tué des civils tant lors d'attaques aveugles que dans le cadre d'assassinats ciblés.

Lors d'une offensive majeure qui a commencé en avril dans les provinces sud de Makamba et de Bururi, les FDD ont délibérément tué un grand nombre de civils dans la Zone de Kayogoro. Un important groupe de civils a été tué dans l'église pentecôtiste de Murara. Human Rights Watch a interrogé trois survivants de l'attaque, un Hutu et deux Tutsis. Selon l'un des survivants,


L'attaque a eu lieu à la fin avril. Nous avons vu les assaillants descendre cette colline [où l'interview a été effectuée]. Il était environ 10 heures du matin. Nous avons couru lorsque nous les avons vus arriver. D'autres sont restés. Les assaillants ont réclamé de l'argent. Ils tenaient la foule en joue avec des fusils et réclamaient de l'argent. Les réfugiés [les personnes réunies dans l'église] étaient des deux ethnies. Il y avait une vingtaine de rebelles, dont une femme. Certains portaient des machettes et il n'y en avait que quatre avec des fusils. (228)


Les trois témoins ont perdu chacun des membres de leurs proches familles dans l'attaque. Un homme a perdu deux fils âgés de treize et douze ans. Un autre a perdu sa mère et deux frères âgés de vingt et dix-huit ans. Le troisième a perdu son fils de cinq ans. (229) L'administrateur de la Commune de Mabanda a déclaré à Human Rights Watch qu'en comptant les victimes de l'église, les FDD ont tué plus de cent personnes à Kayogoro. Tant l'administrateur que les survivants ont affirmé que la majorité des victimes étaient des Hutus. L'administrateur a dit à Human Rights Watch qu'une rivalité entre groupes religieux pourrait être à l'origine du massacre car les victimes étaient surtout des pentecôtistes alors que la plupart des jeunes de la zone qui ont rejoint les FDD appartiennent à l'Eglise d'Unité du Saint Esprit au Burundi (EUSEBU), une secte locale. (230)

Une attaque perpétrée deux semaines plus tard contre le Petit Séminaire de Buta a eu un grand retentissement dans les médias car la plupart des victimes étaient des enfants. Selon un rapport de l'Evêque catholique de Bururi,


Le matin du 30 avril vers 5 h 30 un groupe armé attaque le petit séminaire de Buta. Toutes les maisons sont assaillies en même temps. Les dortoirs des élèves, les maison des professeurs, le couvent des Prêtres, le Centre de Formation Permanente sont mitraillés simultanément. Les fusillades causent la mort de quarante élèves, vingt-six gravement blessés dont deux sont encore en réanimation; l'incendie d'un dortoir, la destruction de cinq véhicules, la démolition des équipements, des portes et fenêtres.. (231)


Selon le gouverneur de Bururi, l'évêque et d'autres sources, les combattants FDD ont rassemblé les étudiants et quelques professeurs du Petit Séminaire dans une salle et ont tenté de séparer les Tutsis des Hutus mais les Hutus ont refusé d'être séparés. Les combattants ont alors tiré en rafales sur toute la salle, tuant trente-quatre étudiants qui avaient entre onze et vingt ans et six professeurs. (232) Les partisans des FDD ne nient pas que leurs troupes aient attaqué l'école mais ils prétendent que les FDD ont fait feu sur les étudiants uniquement parce que des étudiants et/ou des professeurs tiraient sur eux depuis les bâtiments de l'école. (233)

Le même jour que l'attaque de Buta, les FDD ont attaqué le village voisin de Kiremba, juste en dehors de la ville de Bururi. L'une des premières personnes arrivées sur les lieux à Kiremba après l'attaque a déclaré à Human Rights Watch,


Je suis arrivé le premier avec une escorte militaire. Elles [les FDD] avaient incendié le poste sanitaire. Nous avons trouvé deux jeunes femmes et une vieille femme mortes. Les deux plus jeunes avaient été violées. Elles gisaient par terre, les vêtements déchirés et les jambes écartées. Alors je suis allé chercher des draps pour recouvrir leurs corps. Elles présentaient des traces de coups de couteau et de balles. Parmi les victimes, il n'y avait que deux Tutsis, tous les autres étaient hutus. Il s'agissait de Hutus qui refusaient d'aller avec les rebelles. (234)


Selon les témoins, les FDD ont tué quatorze personnes au total lors de leur attaque à Kiremba. Les FDD ont tué d'autres civils dans les communes de Songa, Rutovu et Bururi le même jour. (235)

Les FDD ont aussi tué des civils à Nyanza-Lac (Makamba), la commune à l'extrême sud du Burundi qui a subi les combats les plus soutenus depuis l'offensive des FDD en avril. Plusieurs femmes tutsies de Nyanza-Lac qui s'étaient réfugiées dans la commune de Mabanda ont révélé à Human Rights Watch que les rebelles avaient tué plusieurs membres de leurs familles à Nyanza-Lac. Une vieille femme a dit, "Il ne reste plus que moi". (236) Le 17 juillet 1997, des sources militaires burundaises ont signalé que les FDD avaient tué cinquante-et-un civils, dont trente-six enfants et douze femmes, lors d'une attaque contre un village de Nyanza-Lac en juillet. Les corps ont été découverts dans un charnier dans une zone où quarante-huit maisons avaient été incendiées. (237) L'agence de presse burundaise a annoncé que les rebelles avaient tué au moins un civil au cours d'une attaque contre la ville de Rumonge le 7 août. (238) Ces nouvelles n'ont pas été confirmées de source indépendante.

Les FDD ont aussi tué des civils au cours d'autres opérations militaires. Selon ITEKA, le 17 février 1997, aux alentours de 23 heures, un groupe de rebelles a attaqué le centre pentecôtiste de Mugara, près de Rumonge. Les combattants ont attaqué la maison du pasteur, tuant sa femme et rouant de coups ses enfants, dont l'un allait décéder des suites de ses blessures. Les rebelles ont emmené le directeur du centre biblique, qu'ils appelaient par son nom, et l'ont tué après un bref interrogatoire. Ils ont pillé le magasin de la paroisse, la maison d'un missionnaire suédois et d'autres bâtiments et ont tué treize personnes au total, dont six enfants. (239) Selon des rapports de l'ONU, les FDD ont tué quinze personnes lors d'une attaque contre la ville de Gatete, située le long de la route du Lac Tanganyika au sud de Rumonge, le 17 janvier 1997. (240)

Des Hutus de Cibitoke qui étaient venus à un poste de Rwegura (Kayanza) pour recevoir des soins médicaux, principalement pour des maladies liées à la malnutrition, ont dit à Human Rights Watch que les rebelles attaquaient régulièrement les civils qui vivaient dans des zones contrôlées par le gouvernement, plus que ceux des zones sous leur contrôle. Une femme a expliqué, "Certains à Ndora sont avec les militaires. Les assaillants tirent sur eux. Ils viennent la nuit, ils tirent sur les paysans et tuent des gens. Ils ont tué mon beau-frère. Ils font un tri dans la population. Ils cherchent ceux qui ont de l'argent et de la bière". (241) D'autres informateurs de Cibitoke ont signalé des cas de civils tués par les rebelles. Un homme de la zone de Buhayira dans la Commune de Murwi à Cibitoke a dit à Human Rights Watch que dans sa colline de Mutumbu, les rebelles avaient tué Karenzo, Bucuni et Mbigira en 1996 et Minani et Nyabenda en mai 1997. (242) Dans la commune de Rugombo (Cibitoke), vingt-deux personnes ont été tuées à la machette au cours d'une attaque attribuée aux FDD le 13 janvier 1997. Selon des sources gouvernementales, la communauté a été attaquée parce qu'elle ne soutenait pas le CNDD. (243)

L'Opération Des Droits de l'Homme de l'ONU au Burundi a fait état d'une augmentation brutale du nombre d'attaques rebelles contre les civils en septembre et octobre 1997 dans les provinces de Cibitoke, Bubanza, Bujumbura-Rural, Bururi et Makamba. Vingt-cinq personnes au moins ont été tuées et trente-neuf ont été blessées lors d'attaques à Mabayi (Cibitoke) et Karenzi (Bubanza) le 12 octobre 1997. (244) Des responsables du gouvernement et de l'armée ont fait état d'un certain nombre d'attaques menées par des insurgés hutus contre des civils en novembre 1997 également. Selon un rapport de l'armée, une attaque menée par des insurgés a fait treize morts à Magara (Bujumbura-Rural) le 1 novembre 1997. Une attaque à Kinyama (Cibitoke) a tué neuf personnes le 13 novembre 1997, une attaque menée à Mutimbizi (Bujumbura-Rural) le 15 novembre 1997 a fait huit morts et six blessés, et une autre contre l'usine de thé de Buhoro (Cibitoke) a fait quatorze morts le 16 novembre 1997. (245) L'Agence France Presse a cité un survivant de l'attaque de Mutimbizi, "Ils voulaient surtout tuer mais ils ont aussi réclamé de l'argent. Nous leur avons dit que nous n'avions rien, que nous étions pauvres. Ils ont volé les quelques malheureuses choses que nous possédions--des vêtements de femmes, ma bicyclette--et puis ils ont commencé à tuer." (246) Certaines sources ont attribué plusieurs des attaques perpétrées à Cibitoke au nouveau groupe d'insurgés appelé Benjamin, du nom de son leader, qui auparavant était membre des FDD. Certaines sources ont attribué d'autres attaques au Palipehutu ou aux FDD. Selon le porte-parole de l'armée, le Palipehutu a tué trente-deux civils lors d'une attaque dans la province de Cibitoke le 19 janvier 1998. (247)

Depuis le coup d'Etat de juillet 1996, les FDD ont pris pour cible les véhicules, surtout ceux transportant des marchandises à Bujumbura et d'autres villes, apparemment dans l'intention de perturber l'activité économique et d'aggraver les effets de l'embargo international. Des civils ont été tués dans plusieurs de ces attaques. Le 17 janvier 1997, trois personnes ont été tuées dans une embuscade sur la route entre Bujumbura et Rumonge. (248) Deux enfants ont été tués au cours de l'attaque d'un minibus circulant entre la ville de Bururi et Rumonge le 21 juin 1997. Les assaillants ont tiré sur les passagers et les ont dévalisés, blessant aussi sept personnes. (249)

Au cours d'une série d'attaques déclenchées en juin 1997, des groupes rebelles ont attaqué des camps de regroupement ou d'autres camps pour personnes déplacées à prédominance hutue. Le camp de Mitakataka avait été établi à Bubanza à la fin mai 1997 par des Hutus de Rumata et de Zina, pour la plupart des réfugiés rapatriés du Zaïre qui avaient vécu dans d'autres camps à Bubanza depuis le début 97. Selon les habitants du camp, la nuit du 6 au 7 juin, un groupe de soldats des FDD a attaqué le camp. Un témoin raconte, "Je dormais. Je me suis réveillé, je suis sorti et j'ai vu une maison en train de brûler. Nous avons essayé de sauver les meubles et d'autres choses à l'intérieur. Puis je les ais vus [les attaquants]. J'ai pris ma bicyclette et je me suis enfui. Il y avait beaucoup d'hommes armés de fusils. Les assaillants [FDD] ont tiré en direction des soldats [un poste militaire situé à environ 1 kilomètre au sud] pour les dissuader de venir". (250) Les FDD ont apparemment attaqué le camp dans l'intention d'en chasser les habitants. Ils ont brûlé les maisons entièrement mais n'ont pas pillé les habitants. Selon des témoins, la population a passé la nuit dans la brousse. Le lendemain, certains se sont enfuis vers des camps voisins tandis que d'autres sont restés à Mitakataka. Un groupe de combattants FDD est revenu au camp aux alentours de 15 heures et a ouvert le feu, tuant un soldat et un civil. (251)

On ne connaît toujours pas le motif de l'attaque menée à Mitakataka. Un soldat montant la garde sur les lieux après l'attaque a affirmé que le camp bloquait un passage que les FDD empruntaient pour s'approvisionner. Certains membres d'organisations humanitaires estiment que l'attaque visait peut-être à s'opposer au regroupement et à forcer les Hutus à rentrer chez eux. (252)

Les FDD ont attaqué un autre camp de regroupement à Ngara (Bubanza) le 17 juin 1997. Ce camp, à l'instar de beaucoup d'autres, a été construit autour d'un poste militaire. Selon des témoins, les FDD ont attaqué le poste pour piller les armes, les vivres et d'autres marchandises mais elles ne s'en sont pas prises directement aux civils. Suite à leur attaque armée, les forces armées ont tué au moins quinze personnes dans le camp. (253)

Selon des rapports de l'ONU, des groupes rebelles ont attaqué des camps de regroupement dans les provinces de Kayanza et de Bubanza en septembre 1997. Lors d'une attaque dans la commune de Rango (Kayanza), à la fin septembre, les rebelles ont incendié 900 abris.

Selon des responsables militaires, quatorze personnes ont été tuées lors d'une attaque menée le 7 novembre 1997 contre le camp de regroupement de Rutumo, à la frontière entre les provinces de Bururi et de Bujumbura-Rural. (254)

Selon des témoins présents au camp multiethnique pour PDI situé dans la paroisse pentecôtiste de Gishiha dans la commune de Vugizo (Makamba), les FDD ont lancé une grande attaque contre le camp le 18 avril. Les combattants FDD ont attaqué le camp de plusieurs côtés à la fois, camp qui abrite quelque 6.000 personnes dans un ensemble de bâtiments comprenant une école secondaire, mais les soldats stationnés dans le camp ont repoussé les attaquants et il n'y a pas eu de victimes civiles. (255)

Durant les mois de juillet, août et septembre, quelque 600 civils auraient été tués au cours de combats à Cibitoke et Bubanza entre les FDD et leur rival, le Palipehutu. Après sa fondation dans un camp de réfugiés hutus en Tanzanie en 1980, le Palipehutu est devenu le principal mouvement d'opposition hutu en exil. A la fin des années 80 et au début des années 90, le Palipehutu a organisé des incursions au nord du Burundi et mené plusieurs attaques contre les forces armées. (256) D'après les témoignages recueillis par le Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, les deux groupes ont commencé à se battre en juillet 1997 suite au projet du CNDD de participer à des négociations avec le gouvernement Buyoya et à la rivalité née entre les deux groupes lorsque le Palipehutu a retiré le soutien qu'il apportait au CNDD. Les combats ont fait environ 600 victimes parmi les civils vivant dans les zones de Bubanza et Cibitoke contrôlées par les groupes rebelles. 30.000 civils ont par ailleurs été chassés des collines et ont dû se réfugier sur le territoire contrôlé par le gouvernement dans la province de Bubanza, et plusieurs milliers d'autres dans la province de Kayanza. (257)


Viols

Lors de certaines de leurs attaques, les FDD et autres groupes rebelles se sont livrés à des viols sur des femmes et des fillettes. Un informateur présent sur les lieux après l'attaque menée par les FDD à Kiremba (Bururi), le 30 avril 1997, a signalé qu'au moins deux des victimes avaient été violées avant d'être tuées. Il a déclaré à Human Rights Watch qu'il avait trouvé les femmes gisant sur le dos, les vêtements déchirés et les jambes écartées. (258)


Assassinats et Autres Attaques Ciblées contre des Civils

Les FDD et leurs partisans n'ont pas seulement tué des civils lors d'attaques aveugles, ils ont aussi assassiné un certain nombre de civils qu'ils considéraient comme des collaborateurs du régime Buyoya. Par exemple, le 7 juin 1997, un homme a été poignardé à mort dans le camp pour personnes déplacées situé au Centre Johnson dans le secteur Kamenge de Bujumbura. Selon des voisins, les agresseurs sont sortis des collines surplombant Kamenge, une zone où les FDD seraient actives, ils ont poignardé l'homme et se sont enfuis. De nombreux bruits couraient comme quoi il s'agissait d'un indicateur de l'armée et il avait souvent été aperçu en compagnie de soldats. Il n'était pas armé. (259)

Les hommes politiques, tant hutus que tutsis, ont été une cible majeure pour les FDD. Dans presque chaque province où Human Rights Watch a recueilli des témoignages, il a été signalé que les FDD avaient tué des hommes politiques locaux. Par exemple, dans la province de Karuzi, des informateurs ont révélé que les FDD avaient tué le chef du secteur de Bonero et Kazinga, un conseiller de Buhinge, quelque temps après l'établissement des camps de regroupement. (260) Les FDD ont tué le chef de la Zone de Magara à Bujumbura-Rural le 17 février 1997. (261) Le 3 juin 1997, les combattants FDD ont capturé le chef du secteur de Mubondo-Kiganda dans la commune de Mabanda (Makamba). Ils ont volé son bétail et les biens qui se trouvaient dans sa maison et on suppose qu'il est mort. (262) Les FDD auraient torturé et tué le chef de la zone de Rutsiba sous prétexte qu'il s'agissait d'un collaborateur. (263)

Etant donné que les Hutus représentent 85 pour cent de la population --et un pourcentage encore plus important en milieu rural--, on peut s'attendre à ce que les FDD évitent de s'aliéner ceux qu'elles considèrent comme leurs premiers partisans. Le nombre de massacres de Hutus est donc relativement peu important. Un certain nombre de civils tutsis ont toutefois dit à Human Rights Watch qu'ils croyaient que les FDD prenaient les Tutsis pour cible de leurs attaques en tant que groupe, et plusieurs cas d'attaques des FDD contre des civils tutsis font penser que ces craintes sont justifiées. Un massacre de Tutsis de plus grande envergure a eu lieu le 28 mai 1996 lorsque les combattants FDD ont attaqué un camp pour Tutsis déplacés à Butezi (Ruyigi). L'attaque a fait quarante-neuf morts. (264) Selon des informateurs à Buyengero, les combattants FDD y ont attaqué une famille tutsie en novembre 1996. La famille a été défendue par ses voisins hutus qui ont été blessés au cours de l'attaque. Human Rights Watch a parlé avec deux enfants de la famille hutue qui avaient été blessés lors de l'attaque et a constaté les cicatrices laissées par les coups de machette. Les FDD ont par ailleurs incendié des maisons de Tutsis à Buyengero, Burambi et Rumonge. (265) Un travailleur sanitaire a indiqué qu'un groupe de quarante-deux femmes et enfants tutsis avaient été soignés dans un hôpital de Bujumbura suite à une attaque des FDD à Cibitoke au mois de mai 1997. Toutes les victimes souffraient de blessures à la tête causées par des machettes. (266)

Le fait que plus de civils tutsis n'aient pas été tués par les groupes rebelles et leurs partisans depuis le coup d'Etat de juillet 1996 pourrait être dû à la protection que les forces armées offrent aux Tutsis. Après l'assassinat de Ndadaye, les milices hutues ont tué des milliers de civils tutsis partout dans le pays et les Tutsis des régions rurales de provinces telles que Muramvya, Gitega, Ngozi et Karuzi ont trouvé refuge dans des camps où ils ont bénéficié de la protection de l'armée. Quelque 300.000 personnes, dont une grande majorité de Tutsis, sont encore dans des camps pour personnes déplacées qui sont pour la plupart bien gardés par les troupes gouvernementales. Un groupe de femmes tutsies qui vivaient dans un camp à Muramvya a dit à Human Rights Watch qu'elles sentaient que les soldats les protégeaient des rebelles. "Avant les camps, le désordre régnait. Nous ne pouvions pas aller sur nos champs. Beaucoup de personnes ont perdu la vie lorsqu'elles sont allées sur leurs champs." (267) Un informateur hutu à Muramvya a expliqué que les Hutus se sentaient mal à l'aise parce que les Tutsis restaient dans les camps sous protection militaire. "Aussi longtemps que les deux ethnies seront séparées, les Hutus se sentiront vulnérables." (268)


Pillages, Vols et Destruction de Biens

Les FDD et d'autres groupes d'insurgés se livrent largement au pillage et au vol. Dans toutes les régions où les rebelles sont actifs et où Human Rights Watch a effectué des recherches, la population -- tant hutue que tutsie -- s'est plainte du fait que les FDD dévalisaient leurs habitations et volaient du bétail, des vêtements, des appareils ménagers et de l'argent. Dans certaines zones, les gens se sont plaints que les FDD les avaient forcés à leur fournir des vivres, de l'argent et d'autres choses. Le pillage est de loin le principal grief formulé par les Hutus à l'encontre des FDD.

Depuis le début de leur offensive majeure lancée en avril 1997 dans les provinces de Bururi et de Makamba, les FDD se sont adonnées au pillage massif de la population civile. Les civils hutus dans une grande partie de Bururi et de Makamba ont généralement l'impression que le pillage est le principal méfait des FDD. Un religieux a déclaré à Human Rights Watch à propos des attaques des FDD à Bururi en avril, "Les assaillants ont tué très peu de personnes. Ils ont pillé et incendié mais ils n'ont pas tué. ... En général, les rebelles brûlent ou pillent mais il n'y a pas de victimes ou très peu". (269)

Les combattants FDD ont à plusieurs reprises dévalisé des maisons de civils dans les communes de Mabanda et Vugizo (Makamba). Un homme de la zone de Kigamba (Mabanda) a déclaré à Human Rights Watch que les FDD avaient attaqué sa maison à la fin mai. Elles ont volé trois vaches, sept chèvres et des vêtements et elles ont brûlé sa cuisine. (270) Selon des habitants de Mabanda et de Vugizo, les FDD ont opéré des incursions et des pillages la nuit. Le 14 juin 1997, les rebelles ont attaqué Gahundu (Vugizo) et ont emmené un grand nombre de têtes de bétail. Un habitant a dit, "Nous savons que c'était les rebelles parce qu'ils ont emmené le bétail en direction de Nyanza-Lac [la principale base FDD de la zone]." En raison de ces attaques, les habitants affirment que plus personne ne dort chez soi la nuit. "Nous ne voulons pas être tués chez nous." (271) Des habitants de la zone de Kayogoro à Mabanda ont signalé que de leurs cachettes dans la brousse, ils avaient pu voir les rebelles descendre des collines en direction de Nyanza-Lac pour piller leurs maisons pendant la nuit, les repérant grâce à leurs torches. (272)

Human Rights Watch a parlé à trois femmes sur les rives du Lac Tanganyika à Bururi, plusieurs heures après que les assaillants FDD les aient dévalisées sous la menace d'un fusil. Selon ces femmes, qui avaient été regroupées et vivaient avec leurs familles à Rumonge, elles avaient quitté la ville de Rumonge pour se rendre sur leurs champs aux alentours de 7 heures du matin. En chemin, elles ont été arrêtées par plusieurs hommes armés habillés en civil. Ils ont pris tout l'argent que les femmes avaient sur elles. Plusieurs autres personnes ont été attaquées dans la zone la même matinée. Des soldats ont poursuivi les agresseurs mais ces derniers ont pu s'échapper dans les collines surplombant Rumonge. (273)

Plusieurs femmes qui étaient à l'Hôpital de Bubanza ont expliqué à Human Rights Watch qu'elles avaient été blessées lorsque les FDD ont attaqué le camp de regroupement de Musigati le 20 juin. Selon ces femmes, le principal but de l'attaque était le pillage des habitants du camp. "Ils sont venus pour piller. Ils ont pris l'argent, les vêtements, les animaux, les casseroles et autres ustensiles de cuisine." (274) Plusieurs personnes ont été abattues pendant l'attaque mais l'on ne sait pas exactement si elles ont été abattues par les FDD ou par les troupes gouvernementales.

L'Article 4(2)(g) du Protocole II interdit le pillage. En emportant les vivres et autres biens indispensables à la survie de la population civile, les groupes rebelles du Burundi ont violé ces interdictions et contribué à la détérioration de la situation humanitaire. Des informateurs du camp de regroupement de Kizina à Bubanza ont dit à Human Rights Watch que les pillages commis par les FDD contribuaient à répandre la famine dans la région. "Même quand nous semons, les récoltes sont pillées par les assaillants. Les assaillants passent par ici la nuit et nous pillent. Les gens les voient passer parce que tout le monde dort dans les champs. Nous avons peur de dormir chez nous." (275)

A Minago, sur les rives du Lac Tanganyika dans la province de Bururi, environ 6.000 personnes sont regroupées. Elles passent la journée à la maison dans la ville et la nuit, elles se rendent au poste sanitaire local et dans la paroisse catholique. Cet arrangement permet d'ailleurs une meilleure hygiène que dans bon nombre d'autres camps de regroupement. Néanmoins, à plusieurs reprises, les FDD ont coupé les lignes d'approvisionnement en eau de la communauté, ce qui fait que Minago a connu une grave épidémie de choléra. (276) Etant donné que l'approvisionnement en eau est clairement nécessaire pour la survie de la population, la destruction des conduites d'eau constitue une violation des règles à respecter en temps de guerre.

Dans un certain nombre de zones, des civils se sont plaints que les FDD forçaient ou intimidaient les gens pour qu'ils leur fournissent un abri, des vivres et d'autres marchandises. Un informateur de Cibitoke a déclaré à Human Rights Watch que les combattants FDD exigeaient que les gens de sa zone subviennent à leurs besoins. "Les assaillants tuent beaucoup de personnes. Si on ne leur donne pas ce qu'il veulent, ils sont capables de nous tuer. Ils réclament de l'argent." (277) Un homme de Bugenyuzi (Karuzi) a expliqué que lorsque les FDD opéraient dans la région, elles forçaient la population à subvenir à leurs besoins. "Quand les assaillants arrivent et voient une belle maison, ils s'y installent. Ils prennent la nourriture de force, volent des poulets et d'autres choses." (278) Des informateurs à Rutegama (Muramvya) ont affirmé que jusqu'à ce que les opérations militaires aient commencé dans leur région en octobre 1996, les soldats des FDD étaient souvent passés par là et avaient demandé à la population de leur fournir des vivres, ce qu'elle avait d'ailleurs fait de crainte d'être tuée. Un homme a montré à l'équipe d'enquêteurs de Human Rights Watch plusieurs bâtiments que les combattants FDD avaient, selon ses dires, investis pour leur propre usage. (279)

En octobre 1997, le Ministère de la Défense a signalé que des groupes d'insurgés avaient incendié dix-sept écoles primaires à Bujumbura-Rural. L'Opération des Droits de l'Homme de l'ONU au Burundi a confirmé dans un rapport datant de novembre 1997 que des groupes d'insurgés avaient adopté une stratégie consistant à brûler les écoles et les fermes. (280)


Restrictions au Droit de Circuler Librement

Les FDD exercent au moins un contrôle nominal sur bon nombre de petites régions du Burundi, dont des parties de la forêt de la Kibira dans les provinces de Bubanza et de Cibitoke, les montagnes de la ligne de partage du Congo-Nil dans les provinces de Bururi et de Bujumbura-Rural et à Nyanza-Lac dans la province de Makamba. L'une des accusations les plus courantes portées par le gouvernement burundais à l'encontre des FDD est qu'elles ont pris des civils hutus en otages et les ont forcés à vivre avec elles dans les régions qu'elles contrôlent pour leur servir de main d'oeuvre agricole. Bien que Human Rights Watch n'ait pas été en mesure de visiter les zones contrôlées par les FDD pour des raisons de sécurité, certains témoignages portent à croire qu'au moins certains civils ont effectivement été contraints de rester sous le contrôle des FDD.

Un certain nombre d'informateurs dans les régions avoisinant le territoire contrôlé par les FDD ont signalé à Human Rights Watch que la population est forcée de vivre avec les rebelles. Une femme gravement sous-alimentée a déclaré que sa famille s'était enfuie dans la Commune de Murwi à Cibitoke lorsque les troupes gouvernementales avaient attaqué sa communauté à Ndora fin 95, tuant des membres de sa famille et brûlant sa maison. Elle a ajouté que les soldats des FDD surveillaient la population et lui prenaient tout ce qu'ils pouvaient. "Les assaillants ont pris toutes les récoltes et la bière que j'avais, toute ma batterie de cuisine, tout." (281) D'autres personnes qui ont dit à Human Rights Watch qu'elles avaient fui différentes parties de Cibitoke où les FDD étaient actives, voire carrément maîtres de la situation, étaient gravement sous-alimentées. Leurs témoignages ne permettent toutefois pas de savoir exactement dans quelle mesure elles sont restées dans ces zones par peur des forces armées ou sous la contrainte des FDD. (282)

Un habitant de Buteganzwa (Kayanza), près de la Forêt de la Kibira, a dit à Human Rights Watch, "Les assaillants ont pris quelques personnes en otages et les ont forcées à aller vivre dans la forêt et à cultiver la terre pour eux." (283) Pressé de donner des exemples, le témoin a mentionné le cas de l'administrateur communal, Thadée, et celui du chef du secteur de Musema, Leonidas. Mais il a ensuite reconnu que ces deux personnes avaient rejoint les FDD de leur plein gré. "Depuis l'arrivée du nouveau gouverneur militaire, nombreux sont les administrateurs qui ont rejoint le CNDD par peur." (284) Il a néanmoins insisté sur le fait qu'il y avait des personnes qui arrivaient régulièrement au camp de regroupement où il vivait et qui soutenaient que les FDD les avaient contraintes à rester dans la forêt.

En janvier 1997, l'Associated Press a rapporté des interviews de Hutus de Bubanza qui avaient vécu sous le contrôle des FDD:


Pendant plus d'un an, Emmanuel Sibomana et sa famille ont virtuellement été les otages de rebelles hutus dans les collines boisées du nord-ouest du Burundi. Ils ont été obligés de cultiver la terre pour les insurgés. Lorsqu'ils ne fournissaient pas assez de nourriture et de boissons, ils avaient une amende ou étaient battus, bien qu'eux aussi étaient des Hutus et appartenaient au même camp que les rebelles dans cette guerre civile burundaise longue de trois ans. ...

"La vie était très dure avec les rebelles", a dit Sibomana, trente-sept ans, dont la peau était ravagée par la gale. "Ils ont pris tout ce qu'il y avait dans les champs et nous ont laissés sans rien à manger. Nous ne pouvions partir sous aucun prétexte--pas même pour trouver de la nourriture, des médicaments ou toute autre chose." (285)


Sans visiter le territoire sous contrôle FDD, il est difficile d'estimer le pourcentage de la population qui y vit sous la contrainte. Les témoignages de personnes qui ont quitté la Kibira semblent indiquer que la peur des forces armées burundaises est probablement le plus grand facteur qui pousse les civils à rester dans la forêt mais ils indiquent aussi que les combattants FDD exploitent les civils qui sont sous leur contrôle, les forçant à travailler pour eux, au point de ne pas leur laisser suffisamment à manger pour nourrir leurs familles. (286) Des sources à Bururi indiquent que certains continuent à quitter volontairement les camps de regroupement et de PDI pour rentrer chez eux dans des zones sous contrôle FDD alors que d'autres arrivent de ces zones et affirment avoir été contraints de rester dans ces zones et de cultiver la terre. (287)





227. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bujumbura, juin 1997.

228. Témoignage recueilli par Human Rights Watch dans la Zone de Kayogoro, Commune de Mabanda, Makamba, le 19 juin 1997.

229. Témoignages recueillis par Human Rights Watch dans la Zone de Kayogoro, Commune de Mabanda, Makamba, le 19 juin 1997.

230. Entretien de Human Rights Watch avec Déo Sindayihebura à Mabanda, Makamba, le 18 juin 1997.

231. Bernard Bududira, Evêque de Bururi, "Le massacre des petits séminaristes de Buta est 'un crime contre l'innocence et contre l'avenir', dénonciation du directeur de l'UNESCO Federico Mayor", le 7 mai 1997.

232. "Massacres Reported at Catholic Seminary", All Africa Press Service, le 6 mai 1997.

233. Les Chrétiens Catholiques de Bujumbura, Burundi, "L'Evêque de Bururi: Un Prélat Egaré ou un Simple Pasteur perdu?", Bujumbura, le 19 mai 1997. Human Rights Watch n'a pas interrogé de témoin de l'attaque perpétrée à Buta.

234. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bururi, le 1er juillet 1997.

235. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bururi, les 20 et 21 juin et le 1er juillet 1997.

236. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Mabanda, Makamba, le 18 juin 1997.

237. "Burundi -- 51 Die, Others Missing After Rebel Attack in South", Agence France Presse, 18 juillet 1997; "More than 70 reported killed in Burundi", Reuters, 17 juillet 1997.

238. "Burundi -- One Killed in Rebel Attack on Rumonge Town", Agence Burundi Presse, 7 août 1997.

239. ITEKA, "Attaque d'un Centre pentecôtiste par des "assaillants" à Mugara: 13 morts dont 6 enfants", Bulletin d'Information de la Ligue Burundaise des Droits de l'Homme "ITEKA", janvier-mars 1997, p. 12-13.

240. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, "U.N. Humanitarian Situation Report --Burundi (01/14-28), 31 janvier 1997.

241. Témoignage recueilli par Human Rights Watch dans la Commune de Muruta, Kayanza, le 24 juin 1997.

242. Témoignages recueillis par Human Rights Watch dans la Commune de Muruta, Kayanza, le 24 juin 1997.

243. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, "U.N. Humanitarian Situation Report --Burundi (01/14-28), 31 janvier 1997.

244. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Weekly Roundup 25-97 of Main Events in the Great Lakes Region", 3-9 octobre 1997; Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 288 on the Great Lakes", 8-10 novembre 1997.

245. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 283 on the Great Lakes", 1-3 novembre 1997; Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 295 for Central and Eastern Africa", 19 novembre 1997; "Armed Rebels in Burundi Kill 22", Agence France Presse, 18 novembre 1997.

246. "Armed Rebels in Burundi Kill 22", Agence France Presse.

247. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 338 for Central and Eastern Africa", 22 janvier 1998.

248. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, "U.N. Humanitarian Situation Report --Burundi (01/14-28), 31 janvier 1997.

249. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bujumbura, le 25 juin 1997.

250. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bubanza, le 10 juin 1997.

251. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bubanza, les 10 et 27 juin 1997.

252. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bujumbura et Bubanza, juin 1997.

253. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bubanza, le 27 juin 1997.

254. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 263 on the Great Lakes", 4-6 octobre 1997; Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 287 on the Great Lakes", 7 novembre 1997.

255. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Gishiha, Vugizo, Makamba, le 19 juin 1997.

256. René Lemarchand, Burundi: Ethnocide as Discourse and Practice (Cambridge: Cambridge University Press, 1994).

257. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 228 for the Great Lakes", 13 août 1997; Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 252 on the Great Lakes", 19 septembre 1997.

258. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bururi, le 1er juillet 1997.

259. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bujumbura, le 8 juin 1997.

260. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Karuzi, le 13 juin 1997.

261. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bujumbura-Rural, le 28 juin 1997.

262. Témoignage recueilli par Human Rights Watch à Mabanda, Makamba, le 18 juin 1997.

263. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bujumbura, le 15 juin 1997.

264. Human Rights Watch, Human Rights Watch World Report 1997, (New York: Human Rights Watch, décembre 1996), p. 20. L'équipe de chercheurs de Human Rights Watch a visité le camp de PDI de Butezi en juin 1997 mais les autorités locales l'ont empêchée d'interroger les habitants du camp.

265. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Buyengero, Bururi, le 21 juin 1997.

266. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bujumbura, le 7 juin 1997.

267. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Rutegama, Muramvya, le 11 juin 1997.

268. Témoignage recueilli par Human Rights Watch à Rutegama, Muramvya, le 11 juin 1997.

269. Témoignage recueilli par Human Rights Watch, Bururi, le 20 juin 1997.

270. Témoignage recueilli par Human Rights Watch dans la zone de Kigamba, Mabanda, Makamba, le 19 juin 1997.

271. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Mabanda, Makamba, le 19 juin 1997.

272. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Kayogoro, Mabanda, Makamba, le 19 juin 1997.

273. Témoignage recueilli par Human Rights Watch près de Rumonge, Bururi, le 1er juillet 1997.

274. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bubanza, le 27 juin 1997.

275. Témoignage recueilli par Human Rights Watch à Kizina, Bubanza, le 27 juin 1997.

276. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Minago, Bururi, le 1er juillet 1997.

277. Témoignages recueillis par Human Rights Watch dans la commune de Muruta, Kayanza, le 24 juin 1997.

278. Témoignage recueilli par Human Rights Watch près de Bugenyuzi, Karuzi, le 13 juin 1997.

279. Témoignages recueillis par Human Rights Watch dans la Commune de Rutegama, Muramvya, le 11 juin 1997.

280. Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies, IRIN, "Emergency Update No. 288 on the Great Lakes", 8-10 novembre 1997; "Burundi Hutu Rebels Burn 17 Schools", Panafrican News Agency, 22 octobre 1997.

281. Témoignage recueilli par Human Rights Watch dans la Commune de Muruta, Kayanza, le 24 juin 1997.

282. Témoignages recueillis par Human Rights Watch dans la Commune de Muruta, Kayanza, le 24 juin 1997.

283. Témoignage recueilli par Human Rights Watch à Buteganzwa, Kayanza, le 23 juin 1997.

284. Ibid.

285. Karin Davies, "Hutus Flee Rebels, Shun Violence", Associated Press, 31 janvier 1997.

286. Témoignages recueillis par Human Rights Watch à Muruta, Kayanza, le 24 juin 1997.

287. Témoignages recueillis par Human Rights Watch, Bururi, les 20 et 21 juin et le 1er juillet 1997.

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