Rapports de Human Rights Watch

Méthodologie

Le présent rapport est basé sur les recherches de terrain effectuées en Côte d’Ivoire, à Abidjan et Bouaké, en août, septembre et octobre 2007. Dans le cadre de ces recherches, Human Rights Watch a interrogé plus de 50 étudiants ou anciens étudiants universitaires, dont les dirigeants de sept différentes fédérations et associations estudiantines. La vaste majorité des étudiants avec lesquels nous nous sommes entretenus se sont identifiés comme étant membres ou ex-membres de la FESCI. Cinq de ces 50 personnes ont été interviewées en petits groupes, les autres l’ont été individuellement.

En dehors des étudiants, Human Rights Watch a eu des entretiens avec des professeurs d’université ivoiriens ; des enseignants du secondaire ; des policiers ; des juges ; des fonctionnaires et ex-fonctionnaires des Ministères de l’Enseignement Supérieur, de la Justice et de l’Intérieur ; des représentants des rebelles des Forces Nouvelles ;1 des représentants de la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ; des diplomates ; des fonctionnaires de mairie ; des journalistes ; des syndicats de transporteurs ; et des marchands travaillant aux abords des bâtiments universitaires.

Outre ces recherches datant de 2007, lors de précédentes missions réalisées en Côte d’Ivoire depuis 2000, Human Rights Watch a recherché et recueilli des informations sur les violences perpétrées par des membres de groupes pro-gouvernementaux tels que la FESCI. Lors de ces missions, les chercheurs se sont entretenus avec un large éventail de sources, notamment des victimes d’exactions commises par la FESCI, des diplomates, des fonctionnaires des Nations Unies, des membres d’organisations non gouvernementales (ONG), ainsi que des fonctionnaires du gouvernement ivoirien appartenant à tous les camps. Une partie des résultats de ces recherches a été utilisée dans le présent rapport.

Nous avons pris soin de nous assurer auprès des victimes qu’en racontant leur expérience, elles ne seraient pas davantage traumatisées et qu’elles ne mettraient pas en danger leur intégrité physique. Les entretiens ont eu lieu en français. Nous ne révélons le nom d’aucun des témoins des incidents afin de protéger leur identité, leur vie privée et leur sécurité. À leur demande, les noms des policiers, des juges et de plusieurs autres fonctionnaires du gouvernement ne sont pas mentionnés pour des raisons de sécurité. Human Rights Watch a pu identifier des victimes et des témoins grâce à l’aide de plusieurs organisations locales ; toutes ont demandé que leur identité demeure confidentielle.




1 Depuis le coup d’État manqué perpétré fin 2002, la Côte d’Ivoire est divisée entre le nord contrôlé par les rebelles et le sud contrôlé par le gouvernement. En raison de la participation des rebelles (connus sous le nom de « Forces Nouvelles ») au processus de paix actuel et au gouvernement d’union, la presse locale ivoirienne et plusieurs autres institutions ont commencé à utiliser le terme « ex-rebelles » lorsqu’elles se réfèrent aux membres des Forces Nouvelles. Pour des raisons de cohérence historique, et vu que les Forces Nouvelles n’ont pas encore totalement déposé les armes, nous continuons à utiliser le terme « rebelles » dans le présent rapport.