Rapports de Human Rights Watch

Recommandations

À la Présidence

  • Dénoncer publiquement les violences estudiantines, en particulier celles commises par les organisations d’étudiants, et appeler les dirigeants étudiants à faire en sorte que leurs organisations et leurs membres respectent la loi et les réglementations de leur établissement.
  • S’engager publiquement à appuyer les enquêtes et les poursuites judiciaires liées aux violations des droits humains et aux activités criminelles auxquelles se livrent des groupes pro-gouvernementaux tels que la FESCI.
  • Mettre sur pied un groupe de travail mixte composé de membres provenant des ministères de l’enseignement supérieur, de l’intérieur et de la justice, se réunissant régulièrement pour examiner les violences perpétrées dans les écoles et aux abords de celles-ci et pour coordonner les actions appropriées à mener en réponse aux activités criminelles et aux menaces contre la liberté de l’enseignement.

Au Ministère de la Justice

  • Ouvrir des enquêtes et engager des poursuites à l’encontre des membres de la FESCI impliqués dans des crimes violents, notamment des meurtres, des agressions, des viols et autres pratiques mafieuses telles que l’extorsion et le racket, dans les universités et les écoles secondaires et aux abords de celles-ci.

  • Au Ministère de l’Intérieur

  • Donner clairement et publiquement l’ordre à la police et aux autres forces de sécurité de veiller à ce que la FESCI et les autres groupements estudiantins, indépendamment de leurs affiliations politiques, soient forcés d’opérer dans les limites autorisées par la loi et ne puissent pas agir impunément.

  • Mettre sur pied une unité de police spécialement investie du pouvoir et de la responsabilité de patrouiller et de maintenir l’ordre sur les campus et dans les cités universitaires.

  • Au Ministère de l’Enseignement Supérieur

    • En collaboration avec la société civile (notamment les organisations estudiantines, les organisations d’enseignants et les organisations de défense des droits humains), revoir et étendre le code de conduite à l’intention des étudiants de façon à souligner tout particulièrement l’importance du respect des droits humains dans le contexte éducatif, et y inclure des mesures disciplinaires claires à appliquer en cas de violations du code de conduite.
    • Mener des actions de sensibilisation sur les campus afin de promouvoir le code de conduite révisé à l’intention des étudiants.
    • Prendre les mesures disciplinaires appropriées (notamment exclure temporairement du campus et/ou saisir la police en vue de l’ouverture d’une enquête, s’il y a lieu) à l’encontre des personnes impliquées dans les violences et la criminalité sur les campus.
    • Travailler en étroite collaboration avec les autorités universitaires en vue d’élaborer des mesures visant à mettre fin au contrôle abusif exercé par la FESCI et d’autres organisations d’étudiants dans les complexes universitaires, notamment les cités estudiantines. Instaurer des mesures disciplinaires et s’il y a lieu, engager des poursuites judiciaires à l’encontre des étudiants et des groupes qui se livrent à de telles activités.

    À tous les partis politiques

    • Se dissocier publiquement de toute organisation estudiantine qui se livre de façon répétée à des activités illicites.
    • S’engager à saisir la police afin qu’elle ouvre une enquête sur toute activité criminelle qui serait perpétrée par des groupements estudiantins et autres groupes de jeunes.
    • Lors des prochaines élections présidentielles et parlementaires, contribuer à la mise en route d’un dialogue national sur le thème de la violence dans les écoles et les universités en présentant une plateforme visant à atténuer ce problème.

    Au Bureau national de la FESCI

    • Prendre des mesures visant à décourager et prévenir les délits commis par les membres de la FESCI, notamment en dénonçant publiquement les pratiques illégales passées, en instituant des mécanismes de contrôle internes et des programmes éducatifs, ainsi qu’en créant des règles de conduite organisationnelles et en les appliquant. Exclure les membres impliqués dans des activités criminelles.
    • En collaboration avec les ministères du gouvernement et les membres de la société civile (notamment d’autres organisations estudiantines, des organisations d’enseignants et des organisations de défense des droits humains), participer à l’élaboration d’un code de conduite révisé à l’intention des étudiants ; s’engager publiquement à respecter ses exigences ; et coopérer avec les responsables universitaires pour faire appliquer le code à l’encontre des membres de la FESCI.
    • Coopérer aux enquêtes menées par la police sur des crimes qui auraient été commis par des membres de la FESCI, notamment les récentes attaques contre des organisations de défense des droits humains.
    • Apporter publiquement son soutien et participer aux activités de l’Observatoire des Droits et des Libertés en Milieu Universitaire (ODELMU), un centre pour l’éducation au civisme et à la  non-violence situé sur le campus universitaire et administré par la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO).

    Aux organisations locales de défense des droits humains et autres associations de la société civile

  • Poursuivre et étendre la campagne de sensibilisation menée dans les écoles et les universités au sujet des droits humains et des méthodes non-violentes de changement social.

  • Aider à promouvoir un dialogue national plus poussé sur le problème de la violence dans les écoles et les universités en soulevant la question dans les médias locaux et les forums publics ainsi qu’avec les partis politiques.

  • Aux États-Unis, à la France, à l’Union européenne et autres bailleurs de fonds internationaux

  • Appeler, tant publiquement qu’en privé, le gouvernement ivoirien à ouvrir des enquêtes sur les membres des groupes pro-gouvernementaux responsables de crimes, notamment de meurtres, de viols, d’agressions et d’actes d’extorsion, et s’il y a lieu à les punir conformément aux normes internationales.

  • Apporter un soutien aux programmes du gouvernement et de la société civile qui promeuvent la réconciliation sur les campus, les méthodes non-violentes de changement social et une sensibilisation aux droits humains.