Conséquences des violences sexuelles pour les survivantes et besoins en matière de servicesPresque toutes les survivantes de violences sexuelles interrogées par Human Rights Watch ont fait état de sentiments de profonde anxiété, de honte, de colère, de dépression et de peur. Trois femmes ont dit à Human Rights Watch quelles envisageaient régulièrement le suicide. Dautres ont évoqué des problèmes psychosomatiques fréquents, par exemple des maux de tête, des insomnies et des cauchemars. Beaucoup ont conservé des séquelles de lagression sexuelle, sous forme de graves handicaps physiques, parfois incapacitants. Human Rights Watch a interrogé des femmes qui ont été violées avec tant de violence quelles ne pouvaient pas marcher pendant les mois qui ont suivi leur épreuve. Pour dautres, le simple fait de sasseoir et de se pencher pour accomplir des tâches ménagères courantes entraînait une douleur extrême. Des femmes se sont plaintes couramment de saignements, de profondes douleurs au ventre, et de sensations de brûlures quand elles urinaient ou tentaient davoir des relations sexuelles avec leurs partenaires. Des médecins et autres professionnels de santé ont dit avoir soigné de nombreuses survivantes dont les tissus reproductifs et génitaux avaient été déchirés et lésés, ou qui avaient fait des fausses couches, ou dautres encore qui avaient eu des difficultés pour accoucher du fait des agressions sexuelles subies. Dautres souffraient des suites davortements illégaux ratés, quelles avaient faits après être tombées enceintes à la suite de leur supplice. Pas une seule des survivantes interrogées par Human Rights Watch na mentionné que les criminels avaient utilisé un préservatif quand ils les avaient violées, leur faisant courir des risques élevés de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH/SIDA. Les traitements médicaux disponibles pour le VIH/SIDA et autres IST étaient tout à fait insuffisants pour les victimes de viol, de même que presque tous les services médicaux gynécologiques, de santé de la reproduction et psychologiques. Bien trop souvent, les familles et les communautés ont rejeté ou sanctionné les survivantes de viol, en particulier celles qui ont parlé ouvertement des exactions subies. Si les ONG ont fait preuve de courage dans le feu de laction, elles nont pas pu faire face aux besoins de santé et de soutien de ces survivantes. Ce témoignage dune personnalité de la société civile sur son travail avec des survivantes de violences sexuelles résume les multiples conséquences physiques et psychologiques de lagression :
Impact physique du violTraumatismes subis par les organes reproductifsLes femmes particulièrement gravement blessées du fait du viol avaient du mal à marcher, et présentaient des saignements et des pertes dans la région génitale. La plupart des femmes interrogées ont ressenti des douleurs intenses pendant des semaines, des mois, voire des années après le viol, surtout dans labdomen et le vagin. Des femmes ayant subi dautres types datteintes à leur intégrité physique ont également éprouvé des souffrances du fait des tortures ou des coups reçus. Une femme qui avait été violée pendant plus dun an par des rebelles à Bouaké durant la guerre a décrit la terrible condition physique dans laquelle elle se trouvait après avoir réussi à séchapper :
Une femme a expliqué que ses deux filles étaient au supplice après avoir subi un viol collectif de la part des rebelles, et que ceux-ci leur avaient enfoncé des bouts de bois dans le vagin, pendant la guerre dans la région des 18 Montagnes. Elle a dépeint le sang formant littéralement une flaque sur le sol en dessous ses enfants. Les docteurs travaillant auprès des victimes de viol ont mentionné certaines des conséquences physiques les plus graves comme étant les saignements internes et externes, les pertes, et les prolapsus utérins, quand lutérus descend dans le vagin ou au delà.169 Décès à laccouchement, fausses couches, et difficultés à accoucherLes professionnels de santé, aussi bien dans les zones rebelles que gouvernementales de la Côte dIvoire, ont remarqué que les abus sexuels infligés aux femmes auraient eu des conséquences graves pour la santé des mères, conséquences souvent aggravées les déplacements de population, la pauvreté croissante liée à la guerre, et la destruction des centres de santé et des hôpitaux. Ils ont signalé que de nombreuses femmes avaient donc fait une fausse couche, ou bien étaient mortes pendant laccouchement.170 Dautres ont souffert de complications liées au viol pendant la grossesse ou au moment de laccouchement. Une femme a raconté quelle avait failli mourir après un viol collectif perpétré par des rebelles dans la ville de Danané, dans louest du pays, alors quelle était enceinte de neuf mois :
Une sage-femme à Danané a raconté à Human Rights Watch quen 2002-2003 elle avait aidé à mettre au monde les enfants de nombreuses femmes qui avaient été contraintes de fuir leurs maisons et leurs villages durant les périodes dhostilités actives.
La recrudescence et les dangers des avortements illégauxDepuis le début du conflit armé, des professionnels de santé ont noté une recrudescence des avortements, en dépit du fait que cette pratique est illégale. La plupart des gynécologues et des sages-femmes traditionnelles interrogées par Human Rights Watch ont déclaré avoir soigné un grand nombre de femmes et de filles qui avaient tenté de se faire avorter, suite à quoi elles avaient eu des complications. Les médecins et les sages-femmes traditionnelles ont tous évoqué une recrudescence des cas davortements illégaux ratés leur parvenant dans une condition médicale déplorable, depuis que le conflit a commencé. Daprès leurs conversations avec leurs patientes, beaucoup pensent que cette augmentation est liée au conflit armé et aux pratiques croissantes de violence sexuelle, dexploitation sexuelle, et de sexe de survie, ainsi quaux pressions économiques liées à la guerre quun enfant non désiré exercerait sur des familles qui luttent déjà pour survivre.173 Une sage-femme dun hôpital de Guiglo a dit à Human Rights Watch à quel point les demandes davortements et les urgences résultant davortements mal pratiqués avaient augmenté considérablement dans son hôpital au moins, depuis le début de la guerre :
Le Code Pénal prévoit dix ans demprisonnement pour les personnes qui pratiquent des avortements et pour celles qui les aident, ainsi que des amendes allant denviron 300 US$ à 16 000 US$.175 Les femmes qui se font avorter encourent aussi des peines de prison et des amendes. Le Dr Lassina Sanogo, médecin généraliste dans la ville de Bouaké sous contrôle rebelle, a remarqué que les avortements clandestins ont atteint la côte dalerte dans les hôpitaux durant ces quatre années de crise, tant du côté rebelle que gouvernemental.176 Les femmes qui cherchent à se faire avorter illégalement par des praticiens non qualifiés courent des risques sérieux, par exemple la stérilité, des infections, des déchirures génitales et la mort. Une étude menée en 2005 par une organisation locale non gouvernementale a révélé que sur les 2400 femmes interrogées pour lenquête, 34 pour cent avaient avorté au moins une fois. Daprès létude, 30 pour cent des femmes et des filles parmi celles qui voulaient avorter dans le nord étaient obligées de recourir à des pratiques clandestines qui entraînaient souvent des complications, dont certaines étaient fatales.177 Dans ce contexte, il est crucial de réformer les lois de la Côte dIvoire sur lavortement. Infections sexuellement transmissibles, en particulier le VIH/SIDA
De nombreuses survivantes de viol ont parlé à Human Rights Watch de troubles physiques qui sont typiques des IST : pertes, malaises, manque de contrôle des mictions, impossibilité dêtre enceinte, et autres symptômes qui perturbent leurs vies et leur occasionnent une terrible anxiété. Les praticiens de MSF ont constaté des taux élevés alarmants de IST dans les cliniques quils gèrent dans louest de la Côte dIvoire : dans certains endroits, environ 20 pour cent des adultes qui fréquentent leurs cliniques sont infectés. Les équipes sont convaincues que la véritable prévalence est plus élevée et que beaucoup de IST, y compris le VIH/SIDA, sont rarement diagnostiquées ou soignées. Comme beaucoup dautres prestataires de soins médicaux, MSF fait cette analyse de la situation : « Les séparations familiales et lafflux de soldats ont rendu beaucoup de femmes et de filles vulnérables à la violence sexuelle, à la prostitution, aux grossesses non désirées et aux IST. » 179 Déjà grave par lui-même, le taux élevé de IST accompagne une augmentation parallèle de la prévalence du VIH/SIDA dans toute la Côte dIvoire, rendant les efforts de prévention et de traitement dautant plus urgents. La prévalence approximative du VIH/SIDA est évaluée entre 7 et 10 pour cent, ce qui signifie que la Côte dIvoire est considérée comme ayant une épidémie généralisée de VIH et la prévalence de VIH la plus élevée en Afrique de dOuest.180 Ces chiffres ont probablement augmenté depuis le début de la guerre, étant donné son impact destructeur sur le système de santé.181 Selon lONUCI, la pandémie du VIH en Côte dIvoire est de plus en plus féminisée, avec 300 000 femmes contaminées en 2005.182 Le risque de contamination par le VIH/SIDA augmente quand un viol blesse une femme si gravement que ses tissus génitaux sont déchirés ou saignent. Évidemment, les déchirures des tissus vaginaux au cours de viols répétés ou collectifs augmentent grandement les risques que les violeurs contaminent leurs victimes avec des IST. Il est très probable que de nombreuses femmes et filles violées par des soldats et autres hommes armés aient contracté le VIH/SIDA, en particulier du fait que la prévalence de la contamination par le VIH parmi les militaires est en général supérieure au taux moyen de contamination de la population dans beaucoup de conflits, et que les agressions violentes augmentent le risque de contamination par les déchirures et lésions des tissus génitaux.183 Impact psychologique du violLe viol ainsi que dautres formes dagressions sexuelles provoquent souvent des effets sociaux et psychologiques dévastateurs, non seulement sur les victimes, mais aussi sur leurs familles et leurs communautés. Quasiment toutes les survivantes du viol interrogées par Human Rights Watch ont éprouvé des douleurs psychosomatiques (maux de tête, destomac, apathie, et insomnies), ainsi que des sentiments de profonde anxiété, des attaques de panique, de la honte, de la colère, de la dépression, une perte destime de soi, et la peur des hommes ou du sexe. Lun des aspects les plus tragiques de lanxiété psychologique de ces femmes est que beaucoup dentre elles souffrent seules, sans avoir accès à un soutien ou de la compréhension. Terrifiées par léventualité du divorce, de lostracisme, de la contamination par le VIH/SIDA, ou dêtre abandonnées par leur famille et leur communauté, les survivantes du viol luttent de leur mieux pour affronter leurs problèmes de santé mentale dans le silence et lisolement. Une femme violée par les rebelles pendant la guerre dans la région de 18 Montagnes a déclaré quelle pouvait à peine vivre avec la colère qui la rongeait.
Encore plus que de la colère, les survivantes du viol ont exprimé un désespoir et une anxiété extrêmes. Une femme ivoirienne vivant dans un camp de réfugiés au Libéria a expliqué ce quelle ressentait après avoir été violée par des rebelles en Côte dIvoire :
De nombreuses survivantes dagressions sexuelles se sont senties prises au piège par leur passé, incapables daller de lavant. Une femme violée par des rebelles pendant la guerre a dit :
Plusieurs personnes interrogées, comme cette jeune femme qui a été violée par des rebelles dans la région des 18 Montagnes, ont dit quelles envisageaient sérieusement de commettre le suicide.
De nombreuses survivantes ont dit à Human Rights Watch que leur honte, leur dépression, et leur peur les empêchaient davoir des relations sexuelles normales, et plusieurs ont exprimé une anxiété extrême par rapport au fait que leur mari pourrait les quitter à cause de cela. Dautres ont connu des dépressions causées par une stérilité, parfois temporaire, quelles pensaient serait liée à lagression sexuelle qui leur avait été infligée. Les règles des survivantes de viol ont souvent été interrompues soit par le traumatisme physique du viol, soit par les IST contractées durant les rapports non protégés avec leurs violeurs. Certaines femmes et filles qui ont été violées se sont retrouvées incapables dêtre à nouveau enceintes, ce qui a entraîné une terrible angoisse psychologique dans une culture où la fertilité est considérée comme vitale et détermine une certaine « valeur » sociale. Impact social du viol : Rejet familial et socialUne étude réalisée en 2005 par une ONG internationale en Côte dIvoire a établi que 58 pour cent des victimes dagression sexuelle étaient blâmées et rejetées par leur famille ou leur communauté à la suite de lagression. Seulement 35,9 pour cent des victimes interrogées ont qualifié la réaction de leur famille ou de leur communauté de réconfortante.188 A la suite dune agression sexuelle, des victimes de viol ont souvent été rejetées par leur famille, en particulier quand elles dénoncent le criminel ou cherchent à obtenir justice pour lagression dont elles ont été lobjet. Certaines ont été quittées par leur mari, ou, si elles nétaient pas mariées, nont pas pu trouver un mari. Une femme de vingt-cinq ans qui a été violée collectivement à Abidjan en 2005 a expliqué quelle avait été abandonnée par sa famille après avoir parlé ouvertement contre ses violeurs :
La situation des femmes et des filles qui se sont retrouvées enceintes suite au viol peut être encore plus terrible. Celles qui ne peuvent pas ou ne veulent pas se faire avorter luttent pour trouver des moyens de vivre avec des enfants nés du viol, en particulier si elles sont rejetées ainsi que leurs enfants par la famille, ce qui est souvent le cas. Une fois quune famille a rejeté une victime de violence sexuelle, il peut savérer difficile de permettre sa réinsertion dans lunité familiale. Un travailleur social communautaire explique :
Limpact social et culturel serait nocif non seulement pour les victimes de violences sexuelles, mais aussi pour les familles et les communautés au sens plus large. La plupart des femmes et des hommes interrogés pour ce rapport ont évoqué ou révélé un trouble profond quand ils étaient questionnés à propos du viol, révélant et disaient la répugnance culturelle entourant la question des violences sexuelles. La plupart ne pouvaient pas désigner clairement le mot « viol » dans un langage local. Les personnes interrogées ont utilisé des mots pour décrire le viol qui reflétaient non seulement la nature violente, « révoltante » et « embarrassante » du crime et son effet destructeur sur la survivante, mais aussi limpact négatif sur la famille et la communauté de la survivante dans son ensemble. De nombreux Ivoiriens francophones utilisent lexpression « gâter lenfant » (gâter, comme dans « détruire »). A Guiglo, des hommes Guérés ont utilisé le terme O Pkaké, qui signifie « forcée, » pour désigner le viol renvoyant à la notion de force physique. Les femmes ont préféré le terme O Kôhô, qui signifie « abîmée » ou « souillée, » et qui souligne les notions de rupture et de destruction de la personne violée. En Yacouba, dans la région des 18 Montagnes, un terme fréquemment utilisé est Yanshiyi quand il sagit du viol dune enfant, et Yene Whompi quand une femme est violée. Les deux termes renvoient à la destruction et à la violence.191 Services médicaux et psychologiques inexistants ou insuffisantsLa pauvreté, les services médicaux inexistants ou coûteux, et la stigmatisation des victimes de viol semblent avoir empêché nombre des personnes ayant subi des agressions sexuelles de se faire soigner et, de ce fait, les exposent à un plus grand risque dinfection et de souffrance psychologique. Les travailleurs sociaux et de santé interrogés estiment que la majorité des survivantes de violences sexuelles ne reçoivent que peu ou pas de soins médicaux à la suite de leur agression.192 Cétait certainement le cas pour les victimes de violences sexuelles interrogées par Human Rights Watch. La plupart dentre elles se sont plaintes de problèmes physiques et psychologiques liés aux viols mal soignés ou pas soignés.193 Le défaut de soins médicaux pour les victimes dagressions sexuelles semble pouvoir être attribué à plusieurs facteurs. Premièrement, la pauvreté et le coût élevé des services médicaux empêchent certaines survivantes dagressions sexuelles de se faire soigner et, de ce fait, les exposent aux risques élevés dIST et donc de souffrance psychologique. Seules quelques-unes peuvent payer les coûts de transport dans une clinique. Deuxièmement, le système de santé en Côte dIvoire a été ravagé par le conflit armé, en particulier dans le nord sous contrôle rebelle. Déjà en 1998, environ 30 pour cent de la population ivoirienne seulement avait un accès assuré aux services de santé de base.194 Avec le déclenchement des combats en 2002-2003 beaucoup dinfrastructures médicales dans le nord ont été pillées et partiellement détruites. Au moins 90 pour cent du personnel de la santé publique travaillant dans les territoires sous contrôle des Forces Nouvelles auraient été réaffectés dans le sud du pays contrôlé par le gouvernement. De nombreuses survivantes du viol, en particulier celles qui vivent dans des zones rurales, nont donc pas pu avoir accès aux services médicaux même élémentaires. Troisièmement, la stigmatisation sociale liée au viol empêche les femmes de se faire soigner, de peur quune visite médicale ne fasse connaître leur viol publiquement. Par exemple, quasiment tous les leaders locaux, le personnel médical local, et les travailleurs humanitaires interrogés dans la ville de Guiglo, dans le sud-ouest du pays, pensaient que les femmes et les filles venues faire soigner des problèmes gynécologiques cachaient le fait quelles avaient été violées parce quelles avaient honte.195 Quatrièmement, de nombreuses femmes préfèrent les guérisseurs ou guérisseuses traditionnels au personnel médical occidental mal connu. De nombreux professionnels de santé reconnaissent que bon nombre de survivantes de violences sexuelles ne viennent se faire soigner dans des cliniques ou des hôpitaux quen cas durgence, préférant plutôt se taire ou consulter un guérisseur traditionnel.196 La plupart des guérisseurs traditionnels sont des femmes qui ont une assez bonne connaissance de lanatomie féminine et des plantes locales. Toutefois, elles nont que peu ou pas de connaissances, ni daccès, en matière de médecine moderne. Par exemple, aucune des guérisseuses traditionnelles interrogées par Human Rights Watch navait jamais entendu parler du traitement court et abordable par les anti-rétroviraux connus sous le nom de prophylaxie post-exposition (PPE). Ladministration rapide de la PEP réduit le risque de transmission du VIH. La PPE peut être administrée en même temps quune contraception durgence, qui réduit fortement le risque quune femme qui a été violée sans préservatif soit enceinte. Les services médicaux inexistants, insuffisants ou coûteux mettent les survivantes dagressions sexuelles en danger. Elles encourent dhabitude sans assistance des graves problèmes médicaux, en particulier dans le cas de survivantes de viol qui ont contracté le VIH. Malgré les taux élevés de prévalence estimée du VIH en Côte dIvoire, peu defforts sont faits pour le combattre en dehors des principaux centres urbains. Vu létat de délabrement du système de santé, même dans les endroits où les bâtiments sont encore intacts, il y a une pénurie de médicaments, déquipement et de personnel pour fournir les services, quand ils ne sont pas complètement absents. Etant donné les signalements de violence sexuelle et les conséquences dévastatrices de la contamination par le VIH/SIDA, les cliniques médicales devraient rechercher systématiquement les possibilités de violence sexuelle ; traiter les signalements de violence sexuelle ; et fournir systématiquement des informations aux patientes sur la transmission, le dépistage volontaire, laide psychologique et le traitement du VIH/SIDA. Il est vital de développer léducation, la prévention, et le traitement des IST, ainsi que la prévention de la transmission mère enfant du VIH, le traitement des maladies opportunistes, et le traitement du SIDA par un traitement médical efficace. De plus, il y a peu dabris pour des urgences, et pratiquement aucun abri pour laccueil de survivantes de violences sexuelles en danger, de centres pour laccueil de femmes victimes de violences conjugales, ni de numéros durgence pour le viol.
167 Entretien de Human Rights Watch avec une personnalité de la société civile, Man, septembre 2006. 168 Entretien de Human Rights Watch, Monrovia, Libéria, octobre 2006. 169 Entretiens de Human Rights Watch avec le directeur intérimaire de Médecins Sans Frontières - Belgique (MSF-B), le directeur de MSF-B, et dautres membres de MSF-B, Abidjan et Man, Côte dIvoire, septembre 2006. 170 Entretien de Human Rights Watch avec des professionnels de santé, tant dans les zones de Côte dIvoire sous contrôle des rebelles que du gouvernement, Côte dIvoire, septembre 2006. 171 Entretien de Human Rights Watch, Monrovia, Libéria, septembre 2006. 172 Entretien de Human Rights Watch avec une activiste des droits des femmes, Danané, Côte dIvoire, septembre 2006. 173 Entretiens de Human Rights Watch avec des gynécologues et des sages-femmes traditionnelles, Côte dIvoire, septembre 2006. 174 Entretiens de Human Rights Watch avec une professionnelle de lhôpital de Guiglo, Guiglo, Côte dIvoire, 29 septembre 2006. 175 Lavortement est toujours illégal en Côte dIvoire. Notamment, lArticle 366 stipule que quiconque, par des aliments, des boissons, des médicaments, des pratiques chirurgicales, des violences, ou tout autre moyen, procure ou tente de procurer un avortement dune femme enceinte, avec ou sans son consentement, sera puni dune peine demprisonnement de un à cinq ans et dune amende de 150 000 à 1 500 000 francs CFA ((238,78 à 2387,81 US$). Une femme qui se procure lavortement à elle-même ou tente de se le procurer, ou qui consent à faire usage des moyens administrés à cet effet, est passible dune peine de prison de six mois à deux ans, et dune amende de 30.000 à 300.000 francs CFA (47,76 à 477,56 US$). Les personnes exerçant une profession médicale ou une profession relative à la santé publique qui favorisent ou procurent les moyens de provoquer un avortement, sont passibles dune peine de un à 10 ans de prison et dune amende de 150.000 à 10.000.000 francs CFA (238,78 à 15.918,75 US$). Ces personnes peuvent aussi se voir interdire lexercice de leur profession. (Code Pénal, Art. 366). La seule situation dans laquelle un avortement est légal est quand il est nécessité par la sauvegarde de la vie de la mère. (Code Pénal, Art. 367.) 176 Aly Ouattara, Séguéla, « Côte d'Ivoire : Lavortement - Illégal, recherché, parfois mortel », Inter Press Service (Johannesburg), 23 août 2006. ( « Avortement » ). 177 Objectif santé, étude non publiée 2005. 178 Médecins sans frontières, Rapport dactivité international 2005, Côte d'Ivoire : Violence renouvelée approfondit la crise, (International Activity Report 2005, Ivory Coast: Renewed violence deepens crisis), 2005, [traduction de Human Rights Watch] disponible en ligne à http://www.doctorswithoutborders.org/publications/ar/i2005/ivorycoast.cfn. 179 Médecins sans frontières, « Les dix urgences humanitaires laissées pour contre de 2005 : la crise saggrave en Côte d'Ivoire » (Top 10 Most Underreported Humanitarian Stories of 2005: Crisis Deepening in Ivory Coast, 2005 [traduction de Human Rights Watch], disponible en ligne à http://www.doctorswithoutborders.org/publications/reports/2006/top10_2005.html#ivorycoast, et Médecins sans frontières, Violence renouvelée. 180 Pour une évaluation de 7 pour cent, voir le rapport de lOrganisation mondiale de la santé sur le VIH/SIDA par pays : http://www.who.int/countries/civ/en/. Voir aussi, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) Profil par pays pour la Côte dIvoire : http://www.unaids.org/en/Regions_Countries/Countries/côte_d_ivoire.asp. Pour une évaluation de 10 pour cent, voir Médecins sans frontières, Violence renouvelée. Les Centres pour le contrôle des maladies (Centers for Disease Control ou CDC) du Département de la Santé des Etats-Unis, « Le plan durgence pour la Côte d'Ivoire » (The Emergency Plan in Côte d'Ivoire,) http://www.cdc.gov/nchstp/od/gap/countries/Côte d Ivoire.htm, [traduction de Human Rights Watch]. 181 Organisation mondiale de la Santé, Côte dIvoire, Résumé de profil par pays pour lévaluation du traitement du VIH/SIDA, Décembre 2005, p. 2. « La crise politique et militaire en Côte dIvoire a limité la capacité nationale à répondre à lépidémie de VIH/SIDA ces dernières années. Le personnel de santé qualifié manque, et la situation a été aggravée par le déplacement des ressources humaines existantes vers les régions non occupées. Les interventions existantes relatives au VIH/SIDA sont largement concentrées à Abidjan et dans quelques autres grandes villes. Les prix des médicaments sont prohibitifs pour la plupart des gens qui viennent dans les centres accrédités. Les installations pour le contrôle en laboratoire sont insuffisantes. » [traduction de Human Rights Watch]. Voir aussi, Betsi NA, Koudou BG, Cisse G, Tschannen AB, Pignol AM, Ouattara Y, Madougou Z, Tanner M, Utzinger J., « Effet dun conflit armé sur les ressources humaines et les systèmes médicaux en Côte d'Ivoire : Prévention et soins pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA » (Effect of an armed conflit on human resources and health systems in Côte d'Ivoire: prevention of and care for people with VIH/SIDA, AIDS Care, Mai 2006; 18(4), pp. 356-65, [traduction de Human Rights Watch]. 182 ONUCI, Division des Droits de lHomme, Situation des droits de lhomme en Côte dIvoire, Rapport n° 4. 183 Human Rights Watch, RDC La guerre au sein de la guerre : Violence sexuelle contre les femmes et les filles à lest du Congo, Juin 2002, http://www.hrw.org/reports/2002/drc/CoONG0602.pdf, p. 77; Pieter Fourie (Conférencier en politique à luniversité Rand Afrikaans, Johannesburg) et Martin Schönteich (Chercheur principal pour le Programme de justice criminelle à lISS), « La nouvelle menace sécuritaire planant sur lAfrique : Le VIH/SIDA et la sécurité humaine au sud de lAfrique » (Africa's New Security Threat: VIH/SIDA and Human Security in Southern Africa), African Security Review Vol. 10 No 4, 2001, http://www.iss.co.za/Pubs/ASR/10No4/Fourie.html, [traduction de Human Rights Watch]; Timothy Docking, « Le SIDA et les conflit violents en Afrique » (AIDS and Violent Conflit in Africa), United States Institute of Peace Special Report No. 75, 15 octobre 2001, http://www.usip.org/pubs/specialreports/sr75.html, [traduction de Human Rights Watch]. 184 Entretien de Human Rights Watch, Abidjan, Côte dIvoire, septembre 2006. 185 Entretien de Human Rights Watch, Comté de Nimba, Libéria, octobre 2006. 186 Entretien de Human Rights Watch, Comté de Nimba, Libéria, octobre 2006. 187 Entretien de Human Rights Watch, Abidjan, Côte dIvoire, septembre 2006. 188 ONG anonyme, Violence sexuelle dans les 18 Montagnes,. 189 Entretiens de Human Rights Watch, Abidjan, Côte dIvoire, septembre 2006. 190 Entretien de Human Rights Watch avec un leader de la société civile, Man, Côte dIvoire, Septembre 2006. 191 ONG anonyme, Violence sexuelle dans les 18 Montagnes. 192 Entretiens de Human Rights Watch avec des professionnels de santé et membres dONG, Côte dIvoire, septembre 2006. Un atelier animé par une ONG internationale en 2006, à lattention de 20 ONG locales travaillant dans le domaine des droits de lenfant, a constaté quil nexiste pas de système formel pour aider les victimes de violences sexuelles en ce qui concerne les services médicaux, psychosociologiques ou juridiques, non plus que de système de coordination ni de plan national. 193 Entretiens de Human Rights Watch, Côte dIvoire, Libéria, Mali, Burkina Faso, septembre - novembre 2006. 194 Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), LÉtat de la Population Mondiale, (The State of World Population), (FNUAP: 1998), p. 70. 195 Entretiens de Human Rights Watch avec des responsables locaux, des professionnels de santé locaux et des travailleurs humanitaires, Guiglo, Côte dIvoire, Septembre 2006. 196 Entretiens de Human Rights Watch avec des représentants de Médecins Sans Frontières - France, Médecins Sans Frontières - Belgique, et Médecins Sans Frontières - Hollande, Abidjan, Côte dIvoire, Septembre 2006. |