Rapports de Human Rights Watch

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Contexte

En 2001, un rapport du gouvernement rwandais estimait que quelque 7.000 enfants2 vivaient dans les rues en zones urbaines. Entre autres raisons, certains enfants se sont tournés vers la rue après avoir perdu tous les membres adultes de leur famille pendant le génocide de 1994 et la guerre tandis que d'autres, devenus orphelins en raison de l'épidémie de VIH/SIDA, ont été forcés de chercher à subvenir eux-mêmes à leurs besoins dans la rue.

Depuis 2003, la politique du gouvernement rwandais penche pour une réduction du nombre de centres offrant une assistance aux enfants non accompagnés et pour une augmentation du placement des enfants au sein de familles d'accueil (même si dans certains cas, les enfants continuent à vivre dans la rue car ils préfèrent cela au placement dans des familles d'accueil qu'ils n'aiment pas ou qui les traitent mal). Selon les informations obtenues auprès d'un représentant d'une agence de l'ONU qui a requis l'anonymat, le principal "centre de réhabilitation" gouvernemental pour enfants de la rue, situé à Gitagata, à quelque quarante kilomètres de Kigali, a accueilli très peu d'enfants depuis octobre 2005.3

A la fin avril 2006, le conseil de sécurité de Nyarugenge, un district de la ville de Kigali, a reconnu la gravité du problème des enfants de la rue et, par voie de conséquence, le caractère inadéquat de la solution consistant simplement à les incarcérer dans des endroits tels que le centre de Gikondo. Il a fait part de projets visant à créer des centres de formation où les enfants de la rue du district de Nyarugenge pourraient suivre des cours d'arts et métiers pour subvenir à leurs besoins.4 Ces projets, s'ils sont mis en œuvre, permettraient d'atteindre une partie des objectifs de la politique nationale de 2003 sur les orphelins et autres enfants vulnérables qui prévoyait d'offrir à ces enfants une instruction et l'acquisition de compétences leur permettant de vivre.

Il existe actuellement onze centres gérés par des organisations non gouvernementales s'occupant des enfants de la rue à Kigali et neuf autres grands centres en dehors de la capitale.



[2] Suivant l'usage qui en est fait dans la Convention relative aux droits de l'enfant (1989) (art. 1) et la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant (1990) (art. 2), Human Rights Watch emploie le mot “enfants” pour se référer à des personnes de moins de dix-huit ans. Pour une enquête sur les droits des enfants, notamment des enfants de la rue, jusqu'en 2000 y compris, voir Human Rights Watch, “Lasting Wounds: Consequences of Genocide and War for Rwanda’s Children,A Human Rights Watch Report, vol. 15, no. 5 (A), mars 2003, [en ligne] http://hrw.org/reports/2003/rwanda0403/.

[3] Entretien de Human Rights Watch avec un représentant d'une agence de l'ONU, anonymat requis, Kigali, 26 avril 2006.

[4] Radio Rwanda, journal du soir en Kinyarwanda, 19 heures, 26 avril 2006.


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