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Au Ghana, des voix influentes s’élèvent contre un projet de loi anti-LGBT

Des personnalités éminentes exhortent le président à opposer son veto à ce projet législatif néfaste

Une jeune femme participait à une manifestation tenue le 11 octobre 2021 à Harlem (New York) pour dénoncer un projet de loi ghanéen, selon lequel le fait de s’identifier comme personne LGBTQIA constituerait une une infraction pénale passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. © 2021 Emily Leshner/AP Photo

Au Ghana, des personnalités influentes s’élèvent contre un dangereux projet de loi anti-lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).

La semaine dernière, Samia Nkrumah, ancienne députée et présidente d’un important parti politique au Ghana, a exhorté le président à opposer son veto à ce projet de loi anti-LGBT, le qualifiant de « brutal, dur et injuste ». Le père de Samia, Kwame Nkrumah, était une figure marquante de l’Afrique et de l’histoire du Ghana, ayant dirigé le mouvement indépendantiste et ayant été le premier président et premier ministre du pays dans les années 1950 et 1960.

Le 28 février, le parlement du Ghana a adopté ce projet de loi draconien, qui durcit les sanctions pénales pour les relations homosexuelles consensuelles, et criminalise les actions d’individus et d’organisations qui défendent les droits des personnes LGBT. En outre, le projet de loi criminalise le fait de ne pas signaler une personne LGBT aux autorités et de dénoncer toute personne utilisant sa plateforme de médias sociaux pour produire, publier ou diffuser du contenu faisant la promotion d'activités interdites par le projet de loi.

Depuis lors, des personnalités éminentes, comme Samia Nkrumah, ont exhorté le président Nana Akufo Addo à rejeter le projet de loi. Le ministre des Finances du Ghana a adressé au président une note soulignant le risque de conséquences économiques désastreuses de ce texte, s’il devenait loi.

Le droit pénal actuel du Ghana, dérivé des lois de l’époque coloniale britannique, punit les relations homosexuelles entre hommes d’une peine maximale de trois ans de prison. Les récentes pressions en faveur d’une législation encore plus sévère ont déjà eu des conséquences pour les personnes LGBT au Ghana. Après l'introduction en 2021 de ce projet de loi, 21 militants des droits LGBT ont été illégalement arrêtés et détenus pour avoir organisé une réunion de sensibilisation au sujet des droits humains, au motif qu'ils faisaient la promotion de l'homosexualité lors d’un « rassemblement illégal ».

Le 6 mars, Jour de l’Indépendance au Ghana, des manifestants se sont rassemblés devant les sièges de missions diplomatiques ghanéennes à Londres, Johannesburg et ailleurs pour exprimer leur solidarité, au niveau panafricain et mondial, avec les Ghanéens opposés à ce projet de loi choquant et néfaste. Le président Addo a déclaré à propos du projet de loi qu'il ne permettrait pas au pays de reculer en matière de droits humains et d'État de droit.

Un veto rapide, dès que le projet de loi parviendra sur son bureau, ferait de cet engagement une réalité.

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